Un thé au goût d'acéphalte

Invité

Une fois que Chris eut accepté sa proposition, le chemin se fit dans un silence quasi total. Ennor commençait à regretter de l'avoir invité, doutant d'en avoir le droit, et elle fut donc soulagée lorsqu'ils arrivèrent dans l'aile du château réservé aux professeurs.

" Mandragore, lança-t-elle au portrait qui surveillait ses appartements. "

Le tableau pivota et elle franchit la porte, suivit de près par son élève.

" Asseyez-vous, fit-elle tout en déposant ses affaires sur le bureau. Mettez-vous à l'aise pendant que je vais nous préparer du thé. "

Elle le laissa s'installer et gagna sa cuisine d'une démarche quelque peu mécanique tout en tâchant de se convaincre que, si elle avait invité Chris, ce n'était que dans un but purement professoral.

- Asseyez-vous, fit-elle tout en déposant ses affaires sur le bureau. Mettez-vous à l'aise pendant que je vais nous préparer du thé.

Chris s'éxecuta. Durant le laps de temps qu'il fut seul dans la pièce centrale des appartements de sa professeur, il ne put s'empêcher de cogiter. Ses raisons d'être ici étaient totalement valables. Du moins du point de vue scolaire. Pouvoir admirer la grâce et la finesse des traits de Miss McFëa pendant qu'ils discuteraient tranquillement botanique - sujet tout à fait valable - était un cadeau à ne pas refuser. Merlin était à ses côtés.

Il attendit quelques minutes, puis Ennor revint avec un plateau d'argent, transportant une théière fumante, et deux tasses. En jetant un coup d'oeil circulaire à la pièce, Chris remarqua que la pièce n'était pas vraiment personnalisée. Miss McFëa se sentait-elle réellement chez elle dans l'école ? L'image de son dortoir flotta quelques instants dans sa tête, il occupait en tout 2,5 mètres carrés du dortoir ; la place de son lit, sa valise non défaite en dessous. Curieux, il ne put s'empêcher de demander :

- Etes vous à l'aise ici, professeur ? Considérez vous l'école comme une véritable maison ?

Sa question était peut être un peu trop personnelle, mais il était de nature curieuse, et très attentive. Désireux de connaître un peu plus chacune des personnes qu'il pouvait apprécier. Et sans nul doute, il appréciait sa professeur. Peut être même beaucoup trop par rapport à ce que stipulait le reglement.

Invité

" Etes vous à l'aise ici, professeur ? Considérez vous l'école comme une véritable maison ? "

La question de Chris déstabilisa légèrement Ennor. Elle n'aurait jamais cru qu'il puisse se montrer aussi direct et, encore moins, aussi curieux.

" Je doute que cela ait à voir avec la Botanique, Mr Anderson, répliqua-t-elle en riant doucement. "

Elle versa le thé et hésita un instant avant de reprendre la parole :

" Je viens seulement d'arriver, finit-elle par dire. J'ai étudié dans une autre école et, de ce fait, Poudlard ne m'est pas encore familier. Et vous, considérez-vous cette école comme votre demeure ? "

- Je viens seulement d'arriver, finit-elle par dire. J'ai étudié dans une autre école et, de ce fait, Poudlard ne m'est pas encore familier. Et vous, considérez-vous cette école comme votre demeure ?

Chris considéra quelques instants la réponse de sa professeur, ainsi que la question qui en découlait. Il allait de soi qu'il fallait du temps pour s'habituer aux lieux. Mais lui même, ayant trop de mal à s'enraciner quelque part, n'aurait pu envisager une solution si simple. D'ailleurs, il avait été trop curieux, Miss McFëa avait sûrement ses propres secrets.

Il médita sur la question posée. Il hésitait à répondre en toute franchise à la question, mais sa nature sincère et légèrement ironique le poussa à joindre les mains et à répondre avec un léger rire :

- Je n'ai pas de demeure, Miss McFëa. Ni à Poudlard, ni ailleurs. Cependant... Sans nul doute cette école est acceuillante, mais je ne peux la considérer comme ma maison.

Invité

Chris sembla méditer un instant, comme si la question qu'elle avait posé mérité une analyse intense. Ce comportement étonna Ennor bien qu'elle eu connaissance de l'attitude perfectionniste de son élève.

" Je n'ai pas de demeure, Miss McFëa, finit-il par répondre avec un léger rire. Ni à Poudlard, ni ailleurs. Cependant... Sans nul doute cette école est acceuillante, mais je ne peux la considérer comme ma maison. "

Il sembla à l'enseignante que son détachement n'était que factice. Le point de ses paroles étaient bien trop tangibles pour qu'elle ne releva pas ce qu'il venait de lui confier.

" Nulle demeure ? Pourtant, il doit bien y avoir un endroit que vous pourriez considérer comme tel. Pas forcément un lieu matériel mais bon nombre de personne se sente chez eux auprès de leurs amis, de leur famille ... "

L'idée que Chris ne se sente parfaitement à son aise nulle part dans le monde l'attristait sincèrement.