OS : Passions enfantines.

Aussi loin que je m'en souvienne, nous les avons toujours beaucoup admiré. Il en a toujours été ainsi. Malgré nos différences, Sirius et moi avions cette passion en commun. Ô, bien sur, c'était un amour platonique, plus une fascination béate qu'autre chose : nous n'étions, mon frère et moi, que des enfants, et elles étaient nos cousines.
Aucunes ne ressemblaient à l'autre : Bellatrix la sauvage menait à la baguette Narcissa la rêveuse et tentait d'en faire de même avec Androméda la réfléchie. Et nous, pauvres satellites autours de ces beautés adolescentes, nous observions, prenant en compte chaque mouvement, chaque détail. Oui, nous en étions amoureux, dans un sens.

Je me souviens que l'été 1969, mon frère et moi avions été envoyé chez notre oncle. Il avait neuf ans, j'en avais huit. Elles étaient bien plus vieille que nous et ne nous accordait aucune attention, même si je crois que nous les amusions énormément, avec nos manières de petit servant, prêt à toutes leurs volonté. Bellatrix allait entrer en septième année à Poudlard, et était extatique de pouvoir enfin utiliser librement ses pouvoirs. Venait ensuite Androméda, qui prenait le poste de préfète de Serdaigle, pour sa cinquième année dans l'école de magie. Son appartenance à la maison des aigles n'avaient surpris personne, bien qu'offusquer gentiment ses parents. Et pour finir, il y avait Narcissa. Elle entrait en troisième année et avait déjà cet aura de beauté et de grâce qui faisait que les jeunes hommes se retournait sur son passage.

Mais Narcissa était dans un autre univers. Elle était amoureuse, ce qui la rendait encore plus magnifiquement inaccessible. Pendant les vacances de Noël durant sa première année, les trois sœurs étaient venu chez nous, au Square Grimmauld, et je revois clairement la cadette de mes cousines écrire à la plume sur un parchemin. Je ne savais pas lire à cette époque, mais Sirius m'a certifié qu'elle passait son temps à écrire le prénom d'un certain Lucius Malfoy. Ni lui ni moi ne le connaissions, mais il semblait être dans les bonnes grâce de Bellatrix, qui était préfète de Serpentard à cette époque. Je l'entend encore dire "Le petit Malfoy ira loin, il sait où sont les vraies valeurs... et de plus c'est un poursuiveur hors pair, Rodolphus en est très heureux". J'ai découvert, avec le temps, que Narcissa était une personne extrêmement romantique, insufflant beaucoup de poésie dans le trio des sœurs. Malgré tout ce qui se passa, elle seule garda la fraicheur de l'enfance.

Nous entendions également beaucoup parlé de Rodolphus Lestrange. Il était le petit ami officiel de l'ainée des soeurs Black. Il était très engagé, avait beaucoup de conviction et d'ambition. C'était surement la seule personne qui avait autant de fougue que Bellatrix, et je pense que c'est ce qui plaisait à cette dernière. J'avais entendu dire qu'il était très froid et distant, et que pour la première fois de sa vie, Bellatrix avait du faire des efforts pour avoir ce qu'elle désirait. Dans un sens, il lui était bénéfique, et ils se complétaient.

La première fois que nous entendions parlé des histoires de cœur d'Androméda, ce fut ce fameux été 1969. Sirius et moi avions surpris une discussion véhémente entre elle et son ainée. Elles parlaient d'un certain Ted Tonks, un moldu du village voisin avec qui la seconde des sœurs aimait bien marcher en discutant pendant des heures. Bellatrix était particulièrement cruelle au sujet de ce jeune homme. Plusieurs fois, elle appela sa sœur "traitre au sang des Black". D'après ce que nous avions compris, elle disait qu'il s'agissait du plus grand déshonneur qui attendait la famille si quelqu'un découvrait le pot-aux-roses. C'est à ce moment là que mon frère commença à déprécier la plus vieille de nos cousines. Je savais qu'il avait un problème avec ses histoires de sang pur, que ça le choquait que ceux de notre condition traitent mal les sorciers dont les origines étaient moins glorieuse. Je crois que j'étais à l'époque trop jeune pour y accorder la moindre importance.

Plus tard, j'eus des affinités avec Narcissa, et mon frère n'accordait son attention qu'à Androméda, qu'il jugeait la plus juste. Bellatrix nous méprisait : Mon frère pour son manque d'allégeance, et moi pour mon manque de talent en matière de magie noir. Nous n'étions que des moucherons à leurs yeux. Des moucherons qui passaient le plus clair de leurs été à observer celles qui furent les premières filles, les premières femmes à nous chambouler le cœur. Nos premiers amours, les plus silencieux... mais aussi les plus marquants.

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J'adore !
Nan franchement, cela vaut le coup d'être lu.
Je lirais bien la suite si suite il y a.
Magnifique OS !