_ Tentative d'adaptation. [ Eden & Cédric ]

Invité

Midi et quinze minutes - Grande Salle

Un brouhaha incessant régnait dans la Grande Salle. Les élèves mangeaient, parlaient, riaient, avant de retourner à leurs cours de l’après-midi. Les tables débordaient de nourriture en tout genre, laissant libre choix aux élèves de manger ce qu’ils souhaitaient. Cédric se trouvait au milieu de la table des Poufsouffles. Comme à son habitude, il ne s’adressait pas à ses camarades, à ses anciens amis, et restait esseulé des autres, mangeant dans le silence, et le supplice d’écouter les autres étaler leurs histoires, leurs joies, et leurs peines. Bien entendu, plus vite le jeune homme avait fini de manger, mieux c’était. Il en était déjà au dessert.

Laissant son regard se balader devant lui, sur les tables voisines, il aperçut une jeune femme se lever avec les traits du visage tirés, comme si elle avait mal quelque part. Personne d’autre que lui ne semblait avoir remarqué l’état de la jeune femme, qui appartenait à la table des Serdaigles. Non, ses camarades continuaient de parler et de manger sans se soucier de ce qu’il se passait autour d’eux. Levant les yeux au ciel par l’attitude égocentrique des élèves , il ne lâcha pas la jeune femme de son regard vert.

Elle se dirigeait d’un pas nonchalant vers les Grandes Portes. Soucieux, son inquiétude prit le dessus, et il reposa ses couverts avec l’intention d’aller voir comment allait la Serdaigle. Il traversa la Grande Salle, pour se retrouver dans le hall. Alors qu’il pensait la voir continuer de marcher sur ses jambes chancelantes, il la vit en train de s’évanouir. Il n’eut pas le temps et la dextérité de rattraper la jeune femme à temps, qu’elle tombait déjà avec violence sur le sol de pierre. De suite, il se précipita vers le corps évanoui, s’agenouillant sur le sol à ses côtés.

Sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas la réveiller dans le hall, et que les élèves allaient finir par sortir, il décida de la transporter à l’infirmerie. Il prit donc méticuleusement le corps endormi de la jeune femme dans ses bras, puis se releva. Cédric se dirigea à vif allure, mais avec une grande précaution, jusqu’à l’infirmerie, parcourant escaliers et couloirs.

Midi et trente cinq minutes - Infirmerie

Cédric arriva à l’infirmerie, la respiration saccadé, soutenant de moins en moins bien le corps évanoui de la jeune femme dans ses bras. Madame Pomfresh se précipita pour voir qui venait d’ouvrir la porte avec fracas. Lorsqu’elle aperçut une nouvelle patiente, elle ne manqua pas d’hoqueter de surprise, puis de prendre un air affolé. Sur ordre de l’infirmière, il déposa la Serdaigle sur un des lits vides, et elle partit dans son bureau chercher de quoi la réveiller.

Le jeune homme resta quelques instants debout, auprès de sa camarade Serdaigle. Il finit par s’assoir au retour de l’infirmière qui lui ordonnait, sans ménagement, de se décaler. Sagement, il attendit que Madame Pomfresh finisse de faire ce qu’elle avait à faire, et que la jeune femme finisse par émerger de son évanouissement.

Il allait sérieusement falloir faire des efforts. Après quelques temps passés ici, Eden s’apercevait que tant que les gens ne connaissaient pas sa condition, cela pouvait très bien se passer. C’était la nourriture qui bloquait. Non pas que ce soit foncièrement mauvais, pour la plupart, cela nécessitait un semblant d’adaptation, mais Eden n’arrivait toujours pas à s’y habituer. Souvent après les rares repas qu’elle prenait, elle se sentait prise de vertiges ou de maux de ventre. Rien de grave en soi, mais quelque peu désagréable tout de même.

Elle se trouvait à la table des Serdaigle, dans l’agitation bruyante et sans pareille que pouvait produire des élèves en train de se sustenter en se racontant les derniers ragots, rudement encouragés par Candy Rathon, d’ailleurs. Du bout de sa fourchette, Eden faisait tournoyer un peu de ragoût, un air mauvais au visage. De l’avis de tous ceux autour d’elle, il était très bon et nourrissant, de sorte qu’elle n’aurait pas à en manger beaucoup pour être rassasiée. Mais la jeune femme n’était pas de cet avis. De toute façon, elle en avait déjà mangé la moitié, et elle ne pouvait s’en satisfaire.

Et de toute évidence, elle ne pouvait s’éclipser pour aller dans le lac. Ce serait un impardonnable manque de volonté. Elle avala une dernière bouchée, pincée, puis décida que c’était celle de trop. Tant pis, elle retournerait dans son dortoir pendant une heure ou deux, le mal de ventre passait généralement dans ces eaux là.
Eden se leva doucement, consciente qu’il lui fallait faire vite. Son manque d’équilibre naturel et ses vertiges faisaient d’elle une proie sans pareille pour les chutes. Elle se glissa entre les tables, et finit par atteindre la porte du Hal, presque à l’aveuglette.

Elle s’engagea dans le couloir, mais se sentit faiblir. Son corps entier lui échappa, et elle n’eut pas le temps de sentir le toucher froid du sol qu’elle était évanouie.

*

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, s’attendant à se retrouver sur le sol du Hall, elle fut surprise par l’éclat blanc de la salle. Elle papillonna des paupières, et s’aperçut qu’elle était à l’infirmerie. Jusqu’à présent elle avait évité les dégâts puisqu’elle n’y avait jamais mis les pieds. La réputation de l’infirmière était parvenue jusqu’à ses oreilles et elle était décidée à ne pas la contrarier. Elle se prépara donc à l’attendre sagement sur son lit, lorsqu’elle remarqua la présence du garçon à côté d’elle.

Il était indéniablement charmant, et portait l’uniforme des Poufsouffle. En reconstituant les évènements, elle en déduit qu’il était celui qui l’avait porté à l’infirmerie. Elle lui adressa un sourire un peu désolé, et prit la parole en première :

- C’est gentil de m’avoir amenée ici, dit-elle doucement, désireuse de se montrer courtoise.

Après tout, elle n’avait même pas mal au ventre. Elle ignorait si l’infirmière savait ce qu’elle était, mais elle avait de toute façon remédié au problème. C’était bien ainsi, mais elle ne pouvait pas aller à l’infirmerie à chaque repas, il allait falloir trouver une solution. Reportant son attention sur le jeune homme, elle reprit :

- Eden Galéor. Et je suis désolée de t’avoir causé une perte de temps, tu avais sûrement des choses plus importantes à faire.

Invité

L’infirmière finit par retourner à son bureau, affirmant à Cédric que la jeune femme n’allait pas tarder à émerger. Patient et silencieux, il resta assis sur sa chaise, jaugeant la fille encore endormie de son regard vert. Il ne l’avait encore jamais vu. Encore une nouvelle, pensa-t-il. A croire que Poudlard attiré les nouveaux comme des aimants.

Au bout de quelques instants de réflexions, les yeux de sa camarade Serdaigle s’ouvrirent. Le jeune homme ne dit rien, la laissant se remettre de ses émotions seule. Finalement, elle tourna son visage aux traits surpris vers le sien, et afficha un sourire quelque peu désolé.

- C’est gentil de m’avoir amenée ici, dit-elle doucement.

Le jeune Poufsouffle resta silencieux, se contenta de sourire sincèrement à son interlocutrice. Il préférait la laisser reprendre tous ses esprits lentement. Le regard bleuté de la jeune femme se posa sur lui, puis elle brisa le silence instauré :

- Eden Galéor. Et je suis désolée de t’avoir causé une perte de temps, tu avais sûrement des choses plus importantes à faire.

Cédric laissa un sourire mutin couler sur les lèvres. A vrai dire, à part deux heures de libres avant de reprendre les cours, et restait esseulé durant tout ce temps, non, il n’avait rien de plus important à faire que de ramener des jeunes femmes évanouit à l’infirmière. Il rit intérieurement à cette pensée tout à fait ironique, puis finit par se présenter :

- Cédric Diggory. Et ne sois pas désolée, je n’avais rien d’important de prévu.

Eden lui adressa un petit sourie, puis contempla l’infirmerie quelques instants. Ce n’était pas la première fois que Cédric venait ici, et la plupart du temps, ce n’était pas pour lui. A croire qu’il allait finir par devenir l’assistant de Madame Pomfresh. Levant les yeux au ciel à cette pensée, il posa ses coudes sur ses genoux, se servant de ses poings pour soutenir son visage. Son regard vert dévia sur le bureau de l’infirmière, qui était en train de ranger ses potions dans les placards.

Reportant son attention sur la jeune femme toujours couchée et restant silencieuse, il finit par demander :

- Tout va bien ?

Car si elle s’était évanouie, ce n’était pas pour n’importe quelle raison après tout. Attendant patiemment que sa camarade Serdaigle trouve une excuse, ou lui dise la vérité, il balada ses yeux verdâtre sur l’infirmerie déserte.

- Cédric Diggory. Et ne sois pas désolée, je n’avais rien d’important de prévu.

Avec un petit sourire aux lèvres, Eden reporta son attention sur les murs de l'infirmerie. Blancs, vierge de toute trace, et pourtant, elle imaginait bien que de nombreuses émotions y avaient déjà circulé. Sauver les demoiselles en détresse, quelle activité. Après tout, un peu de chevalerie en plus dans l'école était toujours un bonus. Dans le dortoir des Serdaigle, la veille, Eden avait encore entendu une de ses camarades se plaindre d'avoir eu le coeru brisé par un des coureurs de jupons de l'école.

C'était une notion qu'Eden avait du mal à comprendre. De là d'où elle venait, il ne pouvait y avoir d'amourettes. Dès qu'un amour se déclarait, il restait intact jusqu'au mariage, qui survenait relativement peu de temps après. Et il était impossible de divorcer. Eden en avait elle-même fait l'expérience, à l'exception près qu'elle s'était mariée pour son père, pour son peuple, et non par amour. Venir sur terre avait aussi été une libération. Feindre l'amour, cela était possible un temps, mais la lassitude avait commencé à prendre possession d'elle.

Elle s'enfonca un peu plus dans le lit tandis que Cédric lui demandait :

- Tout va bien ?

Papillonnant à nouveau des yeux pour revenir à la réalité, elle adressa un sourire un peu absent, mais qu'elle espérait convaincant, et répondit par la positive. Elle ne savait s'il posait la question par rapport à son évanouissement, ou à l'absence qu'elle avait eu, mais dans tous les cas, elle allait bien.

- Oui. J'ai un peu de mal avec la nourriture locale, ca me donne des vertiges.

La phrase prêtait à croire qu'elle venait d'une contrée plutôt lointaine. Après tout, la nourriture pour les humains était à peu près pareille partout, d'après ce qu'elle avait pu comprendre. Mais les traditions étaient différentes, il était vrai. Il n'avait aucune raison de rester ici, pourtant il ne partait pas encore. Elle essaya d'effacer la lueur absente de ses yeux pour le rassurer au maximum.

Invité

Eden mit quelques temps à sortir de ses pensées. Lui accordant un petit sourire, que Cédric perçut comme voulant être rassurant, elle répondit d’un air un peu absent :

- Oui. J'ai un peu de mal avec la nourriture locale, ca me donne des vertiges.

Une étrangère, pensa Cédric. Si elle avait du mal à s’adapter à la nourriture locale, c’était certainement parce qu’elle venait d’ailleurs, d’un autre pays. C’était même certain. Le jeune homme ne savait pas si Madame Pomfresh en avait déduit que c’était une sorte d’intoxication en l’occultant. Etant donné qu’elle ne lui avait rien dit à part « Poussez-vous, vous me gênez. ». Décidément, cette infirmière ne lui avait jamais été très agréable.

Laissant un petit sourire en coin fleurir sur ses lèvres, le jeune Poufsouffle, finit par demander :

- Et d’où viens-tu pour ne pas t’adapter à la nourriture d’ici ?

La curiosité l’emportait toujours, et puis au moins, ça lui permettait de faire une autre connaissance, et de passer son temps libre à autre chose, plutôt qu’à lire encore et toujours des livres. Retirant ses coudes de ses jambes, il posa son dos contre le dossier de la chaise, toisant la jeune femme qui semblait peu à peu sortir de sa bulle.

Cédric ne souhaitait pas non plus être lourd, et si Eden lui demandait de partir, il le ferait sans broncher. Etant donné qu’elle semblait se remettre de son évanouissement, et qu’elle avait l’air d’aller bien, il n’avait logiquement plus de soucis à se faire. Et s’il ne s’était pas levé de table pour aller voir comment elle allait, les élèves l’auraient retrouver effondrée sur le sol de pierres.

Un petit sourire fleurit au coin des lèvres du Poufsouffle, et il demanda :

- Et d’où viens-tu pour ne pas d’adapter à la nourriture d’ici ?

Eden n’aimait pas mentir, c’était un fait. Mais il allait falloir modifier un peu la vérité. Elle se voyait assez difficilement dire « d’Elanoé. Tu ne connais pas ? C’est le royaume des Galéor, la famille royale des sirènes. » Non. Il allait falloir réfléchir. Elle avait fait une erreur en commençant à embrayer sur ce sujet, mais il semblerait que ce que lui avait donné l’infirmière l’avait un peu affaiblie. Elle était soignée, mais un peu groggy.

De plus, elle ne connaissait pas assez le monde des humains pour déterminer un endroit où la nourriture était différente des autres. L’Amérique n’était pas plausible, l’Asie un peu plus... Elle avait tout de même appris ses continents, elle n’était pas si idiote. Elle ne savait pas si cela ferait l’affaire, mais elle tenta tout de même :

- L’Antarctique.

Ca, pour être une contrée lointaine, c’en était une. Evidemment Eden n’y avait jamais mis une nageoire et elle serait bien embêtée si on lui posait la moindre question sur son pays, mais au moins elle avait trouvé quelque chose à dire, et en un laps de temps relativement court. Après tout, l’endroit était plausible. Excepté qu’avec la couche de glace, ils mangeaient les poissons. La pêche sous la glace, quelle activité barbare. Elle eut une petite grimace en y pensant, et reprit :

- Tu te doutes bien que ce n’est pas exactement le même coin, donc pas la même tradition pour les repas.

Invité

Eden mit quelques secondes à réfléchir, puis elle finit par répondre :

- L’Antarctique.

L’évocation de ce continent fit penser à Cédric tout de suite l’adjectif : gelé. Elle venait de bien loin, en effet. Et c’était bien plausible qu’elle ait du mal à s’adapter à la nourriture d’ici. Cédric ne savait pas réellement ce que l’on mangeait là bas. Tout ce qu’il connaissait, c’était le trou fait dans la glace pour pêcher. Après, il doutait qu’il y ait la même nourriture qu’ici.

Le jeune Poufsouffle vit sa camarade Serdaigle grimacer quelque peu, sans raison valable, mais il n’y fit pas attention. Eden finit par briser le blanc de réflexion installé:

- Tu te doutes bien que ce n’est pas exactement le même coin, donc pas la même tradition pour les repas.

Laissant un petit sourire en coin se poser sur ses lèvres, Cédric acquiesça silencieusement. Le jeune homme se demandait quand même pourquoi la jeune femme était venue an Angleterre. Ce n’était pas la porte à côté. Et il y avait des écoles magiques bien plus près. Ne pouvant s’en empêcher, et pour briser ce blanc instauré, le jeune homme demanda curieusement, en haussant les épaules :

- Pourquoi être venu en Angleterre ?

Le jeune homme eut un sourire en coin, mais il ne semblait pas méfiant. Il l’avait véritablement crue. Un silence de quelques secondes s’ensuivit avant qu’il ne demande :

- Pourquoi être venu en Angleterre ?

Un fin sourire flottait sur les lèvres d’Eden tandis qu’elle réfléchissait à une potentielle raison qui aurait pu l’amener à venir étudier si loin, si elle était humaine. Après tout, l’Antarctique état très loin, hors de portée pour tous ceux qui n’étaient pas lié intrinsèquement au continent, mais les questions allaient bourgeonner, en conséquence.

Qu’est-ce qui pouvait bien rythmer les vies des humains ? Elle s’apercevait, que même si cela ne faisait pas longtemps qu’elle avait intégré l’école, elle n’avait pas encore bien pris le temps de connaître les gens, d’apprendre à décrypter leurs habitudes et la manière dont ils faisaient pour gérer les aléas de la vie.

Toujours pensive, elle prononça quelques mots vagues, pour lui laisser le temps d’approfondir un peu :

- Quelques problèmes familiaux.

Restait à déterminer quel genre. Mais après tout, elle n’était pas obligée de préciser. S’il y avait une chose qu’elle avait appris des humains, c’était qu’ils ne se livraient pas à tout le monde en toute circonstance. Personne ne semblait avoir confiance en personne. Certains élèves marchaient seuls dans les couloirs, hautains et froids, et semblaient n’avoir singulièrement besoin de personne.

Elle pensait donc que le fait qu’elle ne s’expose pas plus n’éveillerait aucune réaction particulière de la part du Poufsouffle. Mais il lui fallait vite changer de sujet si elle ne voulait pas avoir à parler plus d’elle. La curiosité était assez variable d’un individu à l’autre, et elle ne connaissait pas assez Cédric pour déterminer quel genre de personne il était. Elle se retourna donc tout naturellement vers lui pour lui demander :

- Ca t’arrive souvent de sauver les demoiselles en détresse ?

Elle avait entendu cette expression dans un livre quelques jours auparavant, et elle lui avait beaucoup plu. Le terme « sauver » était peut-être un peu maladroit, mais après tout, elle aurait pu se réveiller avec quelque chose de pire qu’une intoxication si elle était restée plusieurs heures sur le sol froid du grand Hall.

Invité

La réponse a sa question mit du temps à arriver. La jeune femme semblait réfléchir, ce qui interloqua Cédric. Mais il ne dit rien pour autant. Au bout de quelques minutes, Eden brisa le silence d’une voix pensive :

- Quelques problèmes familiaux.

Le jeune homme ne fit aucune remarque. Elle avait certainement réfléchit si elle devait approfondir ses problèmes à un inconnu ou non. Ce qui était totalement compréhensible. Silencieux, Cédric ne posa pas de question. Les problèmes des autres ne le regardaient pas si ces derniers ne voulaient pas en faire part. Posant son regard verdâtre sur la Serdaigle, il esquissa un léger sourire, puis elle brisa de nouveau le silence instauré, en se retournant vers lui :

- Ca t’arrive souvent de sauver les demoiselles en détresse ?

La question posée lui arracha un sourire amusé. En fait ça lui arrivait de plus en plus, ce qui était étonnamment étrange. Dernièrement il avait sauvé Linda, et c’était retrouvé à l’infirmerie avec elle. Aujourd’hui il était de nouveau à l’infirmerie à cause « d’une demoiselle en détresse », comme disait Eden. Soit le hasard fait bien les choses, soit on peut appeler ça de la chance. Car la plupart du temps c’est comme ça qu’il fait des connaissances.

Haussant les épaules, il répondit malicieusement :

- Très souvent ! A croire que je suis fait pour sauver les « demoiselles en détresse ».

Se callant un peu mieux sur la chaise, Cédric laissa son regard parcourir de nouveau l’infirmerie. Un silence s’installa, et Madame Pomfresh choisit ce moment pour venir voir comment se porter sa patiente. Après avoir posé quelques questions à Eden, elle lui demanda de se reposer encore une petite heure, et qu’ensuite elle pourrait partir. Le jeune homme se demanda si c’était la première fois qu’elle atterrissait à l’infirmerie à cause de la nourriture d’ici, et il ne put s’empêcher de demander :

- Et toi, ça t’arrive souvent d’atterrir à l’infirmerie à cause de la nourriture anglaise ?

Il haussa les épaules, et répondit, malicieusement :

- Très souvent ! A croire que je suis fait pour sauver les « demoiselles en détresse ».

Eden eut un petit sourire, et s'apprêtait à répondre, lorsque l'infirmière s'interposa. Elle était visiblement inquiète, mais désormais la Serdaigle se sentait plutôt bien, seule le sensation de nausée persistait un peu, même si elle n'était que légère. Après quelques conseils, Mme Pomfresh s'en alla, non sans jeter un regard de maman protectant son nourrisson à la jeune femme. Un nouveau sourire effleura les lèvres d'Eden, cette femme lui rappelait sa mère. A chaque fois qu'elle se coupait avec un coquillage, étant petite, la Reine Amarylline en faisait tout un plat d'algues. Elle secoua doucement la tête, et reporta son attention sur le Poufsouffle juste à temps pour comprendre sa phrase :

- Et toi, ça t’arrive souvent d’atterrir à l’infirmerie à cause de la nourriture anglaise ?

Un petit rire s'échappa de ses lèvres. Elle était ici depuis un bout de temps maintenant, et elle avait toujours trouvé un compromis avec la nourriture. Elle ne mangeait que très peu, en général, et majoritairement des légumes verts. Salade, poivrons verts, concombres... Elle jetait toujours un oeil mauvais aux poissons, et fusillait du regard tous ceux qui en prenaient, mais elle ne pouvait que comprendre. Après tous, les humains se nourrissaient d'autres créatures. C'était naturel. Elle avait même rêvé qu'elle était dévorée par une bande d'élèves pendant un banquet, une nuit. Mais elle le supportait mieux maintenant. Elle avait juste voulu tenter l'aventure, pour s'adapter un peu mieux, et puis, elle avait vraiment faim, à force de ne rien manger...

- Non, c'est la première fois, dit-elle avec un sourire amusé, d'habitude j'essaie de trouver ce qui s'apparente le plus à ce qui vient de chez moi, mais là j'ai voulu m'essayer sérieusement à la nourriture locale.

Elle compléta avec un regard malicieux :

- Inutile de préciser que ça n'a pas trop fonctionné, hein...

» Eden Galéor
» Cédric Diggory
» Dans une tentative pour se calmer.