Mal être intérieur [ L & C ]

Madame Pomfresh déposa Linda sur un des lits vides, on se pencha au dessus d’elle, et je vis Linda ouvrir les yeux. Mais comme l’instant d’avant, elle les referma de suite.


-Réveillez la! M’exclamais-je une once d’énervement dans la voix.


Elle eut l’air impressionné, puis comme si je venais de la réveiller, elle alla chercher une fiole de couleur mauve. Redressant Linda dans son lit, elle mit quelques gouttes dans sa bouche entre ouverte. J’attendais, impatient qu’elle ouvre à nouveau les yeux. Je ne voyais rien, elle devenait juste de plus en plus pâle.


-Ca ne marche pas!


-Jeune homme, il faut savoir être patient. Et puis étant donné que je ne sais pas du tout ou elle a mal, je ne peux rien faire de plus. Il faut juste attendre…


Je ne répliquais pas malgré la colère qui bouillonnait en moi. Une incompétente voilà tout. Je m’assis à côté de Linda, tenant fermement sa main dans la mienne, guettant un moindre mouvement de paupières.

Les yeux de Linda papillonnèrent, à ce moment je relâchais un souffle de soulagement. Ses grands yeux bleus ternes souvinrent lentement.

-Madame Pomfresh! M’écriais-je sans lâcher Linda du regard.

Cette dernière arriva brusquement, et inspecta Linda. La Serpentard avait l’air perdue.

- Où avez-vous mal, mademoiselle ?

Linda ouvrit la bouche, tenta de parler. Mais aucun son ne glissa sur ses lèvres. Elle plissa les yeux, et porta lentement sa main libre sur son abdomen. Comprenant que la douleur venait de son ventre, Madame Pomfresh souleva son tee-shirt, laissant apparaitre ainsi de nombreux ecchymoses sur sa peau. Mes dents se contractèrent devant la violence des coups qu’avait du lui donner l’autre abruti qui m’avait frappé derrière la nuque.

Je vis la bouche de Linda former un rictus douloureux, surement une vaine tentative d’un sourire.

Madame Pomfresh qui était partie je ne sais ou, revint avec une fiole et un tube de crème. D’un coup de tête, elle me fit signe de m’éloigner. Me levant du lit, elle appliqua sur l’abdomen de Linda la crème après lui avoir fait boire la potion. Finissant d’appliquer la crème, elle ordonna à Linda de ne pas bouger. Elle repartit à son bureau, nous laissant.

Me reposant à ses côtés, je repris sa main, et la contempla quelques instants. J’espérais qu’elle allait mieux, et que il ne resterait plus rien de ses ecchymoses sur son ventre. Après plusieurs minutes de silence, je tentais de lui poser une question, ne sachant pas vraiment si elle pourrait me donner une réponse.

-Tu te sens mieux?

Linda baissa son tee-shirt de sa main libre, et m’observant un temps, après avoir haussée les épaules pour répondre à ma question. Soudain je la vis se relever légèrement, du mieux qu’elle pouvait. Alors que j’allais lui dire de se recoucher, elle me devança et demanda:

- Qu.. Qu'est-ce que tu... as ?Où.. où est.. où est Jenny ?

Je ne répondis pas de suite, et légèrement de ma main libre la poussait pour lui faire signe de se recoucher. Ce qu’elle fit. Elle semblait inquiète, je m’empressais donc de répondre à sa question.

-Ce n’est rien du tout, et Jenny va bien elle est partie s’occuper du Serpentard.

J’espérais sincèrement que la Gryffondor allait fermement répliquer face au Serpentard. A nouveau la colère m’assaillit. Je fermais un instant les paupières, puis les rouvrit, reposant mon regard sur Linda.

-Reposes toi, lançais-je doucement.

- Je ne peux pas me reposer. Je.. Je venais juste de rencontrer Jenny. Et si il leur arrivait du mal ?

Elle semblait réellement inquiète. La connaissant surement que légèrement, Linda semblait déterminée et sa réelle envie était de voir ce qu'il se tramait entre les deux autres partis je ne sais ou, jouer au chat et à la souris.

-Linda calmes toi bon sang! m'exclamais-je. Qu'est ce que tu veux qu'il arrive? Ce garçon est tout bonnement un lâche, sinon il n'aurait pas frappé une fille, il ne m'aurait pas frappé par derrière et surtout il n'aurait pas fui, et aurait assumer ses actes. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, certes, mais Jenny saura très bien se débrouiller, elle ne serait pas partie à sa poursuite si elle ne s'en était pas crue capable.

J'espèrais qu'elle laisserait cela à plus tard, elle n'était pas en état d'aller voir ce qu'ils se passaient. De toute manière je ne la laisserais pas prendre ce risque. J'attendis, patient de voir sa réaction.

- Aller, tu as sûrement mieux à faire, insista-t-elle.

Je fus surpris devant tant d'insistance, pourtant je restais assis à ses côtés ne bougeant pas. De toute façon je n'avais rien d'autre à faire en ce moment même, et je préférais rester avec Linda au cas elle aurait besoin de quoi que ce soit.

-N'insistes pas princesse, je reste avec toi.

Un petit sourire s'installa sur mes lèvres. Je contemplais quelques instants Linda, elle n'insisterait surement plus. De toute façon je ne partirais pa.

- Comment se fait-il que tu étais là ?

Me remémorant très vite la scène dans mon esprit, je répondis calemement:

-Je passais dans le couloir, puis j'ai entendu des cris. Et quand je suis arrivé tu étais par terre, et devant toi il ya avait ce... Albus.

Fronçant les sourcils, je repassais la scène dans les moindres détails. Linda au sol, Albus qui me donne un coup, la fille qui part à sa trousse... Reportant mon regard sur Linda, je lui posais la question qui m'avait brulé les lèvres il n'y a pas si lontemps.

-Que s'est-il passé?

- Et il se trouve que c'est comme ça que je l'ai connu, en train de nous espionner, dans le dortoir. Enfin ça, c'est une autre histoire. Bref. Il se trouve que je n'ai pas pu m'empêcher de le provoquer et de me moquer de lui, verbalement, bien entendu.

Linda grimaça un instant, puis rajouta:

- Et il ne l'a pas très bien pris.

- Et il t'a frappé juste parce que tu l'as provoqué? Mais tu lui as dit quoi au juste? demandais-je doucement.

Cela métonnait. Linda n'était pas du genre méchante, provocatrice. Comment pouvait-on frapper quelqu'un juste pour quelques mots? On m'a souvent provoqué, insulter ou autre, et pourtant je n'ai jamais frappé, et encore moins une fille. Ce garçon st un pur lâche, je me demande ce qu'il fait à Serpentard.

Dans ses mots, je me doutais que Linda regrettait les paroles qu'elle avait eu envers lui. Mais d'après ce qu'elle disait ce n'était pas la première fois qu'il l'espionnait. Un pervers, voila tout.

Tous les détails qu'elle me donnait sur ce Albus, ne faisait que noircir l'image déjà pas bien flateuse que j'avais de lui. Linda avait l'air perdue, surement encore surprise de ce retournement de situation.

-N'en parlons plus, ce garçon n'est pas intéressant.

Pour l'instant je ne voulais plus que Linda pense à ce qu'il s'était passé, je ne savais pas ce qu'elle avait réellement ressentie, et je n'osais pas lui demandé. Un silence s'installa, presque oppressant. Reportant mon attention sur Linda, je demandais:

-Ca va mieux?

- Et toi, comment vas-tu ?

Linda avait un sourire peu convainquant sur son visage. Vaine tentative pour me rassurer. La regardant attentivement, je finis par répondre:

-Ca va, mis à part que j'ai cru te perdre Linda.

J'avais dit ça lentement, surpris par moi même, par tant de franchise. Je m'étonnais de m'être en si peu de temps attaché à elle, à ce bout d'ange tombé du ciel. Je ne savais pas comment est-ce qu'elle allait réagir face à mes paroles. Fermant un instant les yeux, je me trouvais stupide d'avoir sorti cette phrase sans réfléchir, même si elle ne faisait que reflétait une vérité que je tentais de me cacher.

- Merci beaucoup.

Contemplant Linda, elle m'apparut alors quelques instants troublées. Je savais que mon attachement à elle était précipitée. Seulement, je me suis sentie tellement bien avec elle lorsque nous étions au parc, comme si j'avais oublié le reste quelques heures.

- Mais ça va très bien tu sais, ce n'est pas un coup qui va me tuer !

Elle avait lâché cette phrase avec une once d'amusement dans la voix, chose qui me surpris, vu dans l'état dans lequel elle était lorsque je l'avais retrouvé allongée au sol, pliée en deux, suppliant avec douleur. Un petit sourire s'incrusta sur son visage, redevenu joyeux.

-Linda tu étais entre la vie et la mort, murmurais-je une once de tristesse dans la voix.

Je l'avais vu de mes propres yeux, me souvenait de sa respirtation saccadé et courte, sa peau qui blanchissait à vue d'oeil...

- Hé ! Je n'étais pas entre la vie et la mort ! J'avais juste reçu un coup dans le ventre, rien de grave !

J'esquissais un sourire. Peut-être que j'exagérais un peu sur l'état dont j'avais cru voir Linda. J'en faisais certainement tout une histoire pour rien. J'avais juste eu peur...

- Et puis, je suis toujours là ! dit-elle avec un sourire.

Etirant un peu plus le sourire que j'avais sur mes lèvres, je répondis:

-Oui, tu as raison, oublions tout ça!

Regardant un peu autour de moi, je vis que quelques rideaux avaient été tirés, prouvant ainsi que quelques personnes se trouvaient à l'infirmerie. Reportant mon regard sur Linda, je la trouvais vraiment très bien remise de son précédent coup de poing dans le ventre.

- Finalement, as-tu su à qui était le balai qui a mystérieusement disparu de la réserve ?

La phrase de Linda me fit sourire. Cette allusion à notre première rencontre me permit de me détendre un peu sur l’état de Linda qui avait l’air d’être bien remise en cet instant. Elle avait dit cette remarque avec amusement et ironie. Repensant vaguement à cette rencontre, à ce vol sur le balai au dessus du lac. Balai que nous avions malencontreusement laisser tomber dans le lac en pleine nuit. Nous n’avions pas cherché, et à vrai dire, en pleine nuit ce n’était pas le plus simple. Plusieurs de mes camarades m’avaient fait remarquer qu’il manquait un balai dans la réserve. J’avais, bien entendu joué l’innocent, affirmant que je n’en avais aucune idée, et jouant la comédie au point de faire semblant de m’énerver sur eux, tout en les menaçant de me rapporter ce balai avant que je n’avertisse un professeur. Je ris intérieurement en repensant à ceci. Reportant mon attention sur Linda, je répondis:

-Non, aucunes nouvelles. Ceux qui l’ont volé ou bien perdu ne l’ont pas ramené.

Je vis Linda faire mine de réfléchir, se prenant au jeu. Sans perdre son sourire, elle lâchant innocemment:

- Je ne vois pas du tout qui aurait bien pu "emprunter" ce balai.

Elle accentua le mot emprunter en faisant des guillemets avec ses mains. Je vis son sourire s’agrandir au fur et à mesure que les secondes passaient. Ma bouche se fixa en un sourire en coin, repensant furtivement à cette soirée. Linda brisa le silence installait au bout d’un temps, en demandant:

- Et qui est le propriétaire de ce balai au fait ?

Visiblement, elle était amusée par ce nouveau jeu, ironique. Je ne pus m’empêcher de lâcher un léger rire. Reprenant mon sérieux, je répondis:

-Ca je ne sais pas, mais il ne devait pas être très doué pour avoir réussi à perdre ce balai!