Te faire crier de plaisir ~ Scarlett & Tucker.

Un bain. Un vrai bain. Il lui fallait de l'eau, chaude, bouillante, de l'eau pour nager presque. Un bain luxuriant, grandiose, à l'image d'elle-même, à la hauteur de ses origines et de ses gouts de gamine pourrie-gâtée devenue femme excessive et gracieusement coquette... Scarlett vivait de luxe et de luxure et l'un n'allait pas sans l'autre, dans sa tête. Elle n'aimait pas le stupre pitoyable et graveleux, elle ne dormait que dans des draps de soie ou de lin pur, blanc éclatant ou vieux rose, elle ne buvait que du Whisky pur malte, du Bourbon vieillit avec talent et attention... La seule chose qui échappait à ses paramètres de vie parfaite était les plaisirs de la chair.

D'ailleurs, cela lui faisait froncer le nez. Grandement même. Comment avait-elle pu passer de femme-princesse choyée à une espèce de catin si désireuse d'attention masculine qu'elle allait jusqu'à s'enticher d'adolescent ? C'était... incompréhensible.

Mais elle ne voulait pas régler le problème maintenant, ça attendrait. Pour le moment, elle marchait, étreignant ses talons aiguilles et sa démarche féline dans le couloir du château qui menait à la salle de bain des Préfets, n'ayant même pas pris la peine de passer par ses appartements pour poser sa serviette en cuir rosé.

Elle murmura le mot de passe et poussa immédiatement la porte, se retrouvant nez à nez avec son reflet dans le miroir immense qui recouvrait tout un pan du mur, au dessus d'une série d'évier au poignet doré. Elle referma la porte derrière elle et ne remarqua qu'à cet instant que quelque chose clochait dans l'idée d'endroit reposant et calme qu'elle avait imaginé en venant là.

Il y avait... un jeune homme. A moitié nu, il était appuyé contre le mur et attendait visiblement que son bain se remplisse. Elle roula les yeux au plafond, et s'apprêta à faire demi-tour lorsque son visage se posa sur le visage du garçon. Tucker. Une sorte de sourire sadique se plaça sur les traits autrement parfaits de Scarlett. Sa réputation le précédait. Pas autant que Regulus, mais tout de même, il était de notoriété publique que le jeune Donovan ne se gênait pas pour s'amuser avec la gente féminine.

La main du professeur qui s'était alors avancée vers la poignée retomba le long de sa jupe crayon sombre et d'une voix doucereuse et dangereuse, elle remarqua alors, le regardant dans les yeux et faisant abstraction de son torse musclé :

- Vous n'êtes pas un préfet, que je sache...

Il se retourna vers elle pleinement et appuya ses bras sur le rebord de la baignoire, faisant saillir ses biceps, puis lentement, il décolla une de ses mains de la mosaïque qui ornait le sol et passa ses doigts trempés dans ses cheveux sombres jusqu'alors restés sec, avant de répondre, arrogant à souhait :

- Il semblerait que pour aujourd'hui, je sois Préfet. Ou capitaine de Quidditch, c'est vous qui voyez. Prenez ce que vous préférez. A ce que je sache, vous n'êtes pas non plus, Préfète ! A moins que, la Préfète de l'école, j'ai nommé Lily Evans, se soit transformée en magnifique femme. Dans ce cas-là, je ne dis rien.

Scarlett se retint de rouler à nouveau les yeux. Tant pis, elle voulait ce bain, elle le ferait fuir, ce n'était pas comme si elle s'avançait sur un terrain inconnu, elle savait parfaitement ce qu'elle faisait. D'un air dédaigneux et fière, elle envoya valser ses chaussures à talons haut, laissant les Stilletos noir vernis de douze centimètres claquer contre le sol froid et un rien austère de la pièce avant d'avancer jusqu'à la baignoire où l'eau montait toujours.

Gracieuse et féline, elle s'assit sur le rebord, plaçant ses jambes dans l'eau, remontant un peu sa jupe noire pour libérer ses genoux avant de croiser les chevilles. Si elle voulait la salle de bain pour elle toute seule, il devrait déguerpir, elle devait donc l'intimider... Un petit libertin de lycée ne faisait pas vraiment le poids, il était surement habitué aux adolescentes peu farouches, un peu d'audace suffirait surement.

Toujours aussi hautaine, elle sembla réfléchir pendant une seconde avant de déclara, portant à nouveau son regard glacial sur lui :

- A première vue, je dirais que je préfère les joueurs de Quidditch... mais c'est une idée générale, bien entendue, on est jamais sur de rien.

Elle posa ses mains sur le rebord de la baignoire et se pencha doucement en avant, minaudant un peu mais sachant que ses attitudes là passaient totalement chez elle. Et elle savait aussi que son chemisier bougeait, et que si ses calculs avaient été bons, Tucker aurait attrapé ses affaires et filé sans demander son reste dans les cinq minutes suivantes.

Elle en rajouta un peu, le fixant et laissant son regard couler sur lui, jaugeant son torse alors qu'elle se mordait la lèvre inférieur d'une manière suggestive. "Allez, prend peur et file, ne te fais pas prier, Donovan, je suis fatiguée" pensa-t-elle alors qu'elle remontait vers son visage et décroisait délicatement ses jambes, faisant remuer l'eau mousseuse qui arrivait à présent au niveau de abdominaux relativement bien dessinés de l'adolescent.

Scarlett de Lioncourt, apparemment d'humeur à jouer à un jeu plutôt risqué, commença par envoyer valser ses talons à aiguilles à l'autre bout de la Salle de Bain. Patient, Tucker observa attentivement son professeur d'anglais avancer d'une démarche féline vers le rebord de la baignoire. De là, elle se baissa et plongea ses jambes dans l'eau terriblement chaude qu'offrait la baignoire. Elle enroula ses chevilles, puis lança d'un air hautaine :

- A première vue, je dirais que je préfère les joueurs de Quidditch... mais c'est une idée générale, bien entendue, on est jamais sur de rien.

Tucker acquiesça, mine de rien. Vraiment, drôle de personnage, pensa-t-il en l'observant toujours aussi minutieusement. Amusé, il la vit se baisser et lui exposer tout son décolleté. Tout ceci devenait de plus en plus intéressant pour le jeune Tucker, toujours prêt à s'amuser. Puis, elle regarda le torse, assez musclé de Tucker et se mit à se mordre la lèvre inférieur. Elle resta quelques secondes concentré sur son torse, puis remonta sur son visage d'ange.

Tucker ne put s'en empêcher, il explosa littéralement de rire. Il n'était pas dupe, et connaissait terriblement bien les femmes, peut-être trop bien d'ailleurs. Sans ne plus attendre de son professeur, il plongea sa tête dans la baignoire et se mit à nager vers les jambes de miss de Lioncourt. La mousse qui flottée par dessus l'eau, était pour Tucker une aubaine, qui cherchait un moyen de surprendre sa... " Proie ". Puis, il refit surface, juste devant les jambes de Scarlett de Lioncourt, qui paraissait un poil surprit.

Tout en remettant ses cheveux longs en arrière, il ne put s'empêcher de dire, sarcastique :

- Dîtes-moi, professeur... Vous ne seriez pas, par un ENORME HASARD, en train de me charmer pour que je déguerpisse de la baignoire ? Parce que si c'est le cas, je vous le dis, vous perdez littéralement votre temps. Je compte bien rester dans cette baignoire aussi longtemps que je le pourrais. Donc, si vous tenez vraiment à prendre un bain, il vous faudra me supporter.
Tucker se mit à sourire malicieusement. Son professeur le prenait vraiment pour un novice. Tucker s'était, certes, calmé, une fois arrivé à Poudlard, mais combien de femme ayant la trentaine avait passé ses nuits avec lui ? Le Serpentard était doué, trop doué. Il savait faire tomber facilement les femmes. Il les préférait d'ailleurs, qu'aux minettes de 16-17 ans qui n'était pas encore mure et terriblement pas assez mature.

- J'en suis sincèrement désolé, rajouta-t-il tout en souriant d'avantage, et en apercevant l'air plutôt surprit de Scarlett.

Il éclata de rire et plongea sous l'eau, sous l'épaisse mousse blanche qui recouvrait l'eau, alors que Scarlett fronçait les sourcils, se rendant compte qu'il ne partirait pas avant même qu'il ne fasse à nouveau surface, juste devant elle.

- Dîtes-moi, professeur... Vous ne seriez pas, par un ENORME HASARD, en train de me charmer pour que je déguerpisse de la baignoire ? Parce que si c'est le cas, je vous le dis, vous perdez littéralement votre temps. Je compte bien rester dans cette baignoire aussi longtemps que je le pourrais. Donc, si vous tenez vraiment à prendre un bain, il vous faudra me supporter.

Il avait un sourire narquois pendu aux lèvres et elle du retenir une mine boudeuse. Merlin ! Qu'elle pouvait haïr ne pas obtenir ce qu'elle voulait. Il ajouta, amusé :

- J'en suis sincèrement désolé.

Elle roula les yeux avant de le regarder à nouveau. Il avait de la mousse dans les cheveux, et elle se pencha en avant, en frappant une petite quantité pour la faire partir, avant de se reculer et de se lever.

- Pas autant que moi, croyez-moi

D'un geste précis, elle fit glisser la fermeture éclair de sa jupe, qui tomba au sol, avant de retirer son chemisier. Tant pis, ou tant mieux pour lui, elle n'était pas défaitiste. Elle voulait son moment de tranquillité dans la baignoire, elle l'aurait. Non mais, sérieusement, elle n'allait pas se laisser mener par le bout du nez par un adolescent un peu audacieux... Elle s'était déjà brulée en laissant Regulus prendre trop d'initiatives, hors de question qu'elle tourne les talons devant Tucker.

Ne portant plus que des sous-vêtements en dentelle crème, elle avança vers la baignoire, faisant le tour pour rejoindre les marches, et entra dans cette eau beaucoup trop chaude pour sa peau diaphane. Le fait qu'elle ne soit pas seule ne la gênait pas réellement, à vrai dire, elle n'aimait simplement pas qu'un jeune homme qui avait très bien comprit que sa présence n'était pas désiré lui tienne tête. Qu'à cela ne tienne, elle l'ignorerait.

Sauf qu'elle se retourna vers lui, s'appuyant contre le rebord, et d'un mouvement souple, sortant une jambe de l'eau, elle lui envoya une vague à la figure, rinçant le reste de mousse qui parsemait ses cheveux sombres.

- Je n'apprécie pas, Donovan. Pas du tout même, vous pouvez être sur que vos appréciations s'en ressentiront d'ailleurs.

Elle darda sur lui un regard orageux, une partie d'elle espérant toujours qu'il file.

Son professeur roula des yeux, montrant bien à Tucker qu'elle le trouvait insupportable, voir pire. Celui-ci toujours autant amusé scruta miss de Lioncourt, attendant une autre réaction de sa part qui ne se fit pas attendre. Elle se pencha sur Tucker et tapota légèrement dans ses cheveux, enlevant la mousse qu'il s'était approprier en faisant son petit plongeon dans la baignoire.

- Pas autant que moi, croyez-moi.

Tucker, toujours aussi amusé par la situation se recula de son professeur, qui semblait ne plus avoir le choix. Tout en reculant doucement, le Serpentard observa attentivement Scarlett de Lioncourt qui avait enfin cédé et qui enlevait ses vêtements, n'ayant pas d'autre choix si elle voulait prendre un bain digne de se nom en compagnie de Tucker. Bien sur, celui-ci savait parfaitement bien que Scarlett voulait juste prendre un simple bain, histoire de se détendre, mais c'était plus fort que lui, il ressentait le besoin indescriptible de la charmer, de la séduire jusqu'à ce qu'elle cède.

Tucker se re-concentra sur son professeur qui était à présent en sous-vêtements, couleur crème, et allant parfaitement bien avec son teint légèrement pâle. Celle-ci fit le tour et rentra dans la baignoire par les petites marches qu'il y avait sur un des côtés. Tucker se recula d'avantage d'elle, pour mieux revenir par la suite.

Sans même comprendre quoi que ce soit, Tucker se retourna et se prit sur la tête un sceau d'eau. Étonné, il interrogea son professeur du regard, celle-ci sembla l'ignorer et répondit d'un air colérique :

- Je n'apprécie pas, Donovan. Pas du tout même, vous pouvez être sur que vos appréciations s'en ressentiront d'ailleurs.

Tucker accorda un petit sourire en coin à Scarlett, devant ses regards froid et ses menaces pour qu'il s'en aille. Mais, il n'était pas dupe, et n'avait aucune envie de partir, d'ailleurs pourquoi le ferait-il ? Il était là, le premier. Si son professeur avait réellement besoin de prendre un bain, elle pouvait allée dans son appartement. Certes, la baignoire n'était pas aussi profonde, ni aussi vaste, mais tout de même, elle avait la chance d'avoir une baignoire, pour elle toute seule.

Tout en soupirant, Tucker se rapprocha légèrement de Scarlett; Celle-ci avait les pointes de ses cheveux mouillés, qui flottait à la surface, se mélangeant quelque peu avec la mousse qui bougeait, entrainés par les mouvements des deux jeunes gens. Le Serpentard la trouvait vraiment belle, surtout d'aussi près et surtout avec la lumière du jour qui semblait l'envelopper dans un halo de lumière. Elle rayonnait de beauté, c'était certain.

- Les menaces ne me touchent pas, non plus, professeur. Je resterais dans cette baignoire, parce que je suis arrivé le premier. Vous avez donc de la chance que je sois généreux et que je vous autorise à rester avec moi.

Tucker souleva légerement ses sourcils, et accompagna sa phrase d'un sourire mystérieux. Il était allé très loin, en disant ça. Il le savait, mais Tucker était et sera toujours un éternel joueur. Il aimait le fait d'être un homme qui était sur de lui, et de plus assez puissant. Il était presque narcissique, plus exactement.

- Sérieusement, professeur, que faîtes-vous ici ?

Tout en demanda cela à Scarlett, il se rapprocha beaucoup plus d'elle, laissant presque à Tucker la possibilité de sentir le souffle chaud de Scarlett de Lioncourt l'enivrait encore plus, qu'elle ne le faisait déjà.

Tucker soupira, comme sur le point d'expliquer quelque chose de simple à quelqu'un de borné, et alors qu'il se rapprochait et venait se poster devant Scarlett, la jeune femme su que premièrement, il allait dépassé les bornes et deuxièmement, il ne partirait pas. D'ailleurs, il déclara :

- Les menaces ne me touchent pas, non plus, professeur. Je resterais dans cette baignoire, parce que je suis arrivé le premier. Vous avez donc de la chance que je sois généreux et que je vous autorise de rester avec moi.

Et Merlin qu'elle avait vu juste. Elle n'aurait pas être plus proche de la vérité. Il était borné, il ne sortirait pas, et il répondait outrageusement à un professeur. Certes, la situation en elle même n'était pas conventionnelle, pas du tout même, mais ce n'était en aucun cas une excuse pour qu'il se pense soudain emplit de droit divin. Elle gardait son autorité, même dans une baignoire, en sous-vêtement...

- Sérieusement, professeur, que faîtes-vous ici ?

Elle le regarda un peu incrédule alors qu'il se rapprochait. Pour qui se prenait-il ? Elle avait presque envie de lui rire au visage à son tour, mais elle se retint. Aurait-il par hasard prit les avances qu'elle avait pu faire au sérieux ? Dans ce cas, cela allait devenir amusant. Pour Scarlett, du moins.

La jeune femme se redressa et fit un pas en avant, appuyant ses mains contre le torse de l'adolescent avant de venir murmurer, tout contre son oreille :

- Vous allez beaucoup trop loin Donovan. Et de toute manière, cela ne vous regarde aucunement.

Elle se redressa, une sourire carnassier et implacable aux lèvres, avant de le pousser sur le côté et de traverser la baignoire, allant s'installer de l'autre côté, sur un banc recouvert de mosaïque qui était incrusté dans le bassin.

Il la laisserait tranquille à présent, du moins, elle l'espérait. Elle se laissa aller, appuyant ses épaules contre le mur et fermant les yeux, tête basculée en arrière.

Scarlett regarda pendant un moment Tucker, prête à lui rire au nez. Mais au plus grand étonnement de Tucker, elle ne le fit pas, elle se contenta juste de sourire malicieusement. Un sourire que Tucker ne lui connaissait pas, d'ailleurs. Même si le jeune homme savait parfaitement qu'il ne connaissait pas grand chose de son professeur. Il ne fut pas surprit, pourtant, quand celle-ci plaça une de ses mains sur son torse musclé et qu'elle se rapprocha de son oreille :

- Vous allez beaucoup trop loin Donovan. Et de toute manière, cela ne vous regarde aucunement, murmura-t-elle.

Puis sans rien dire d'autre, elle se retira et passa à ses côtés, se dirigeant certainement vers l'opposé de Tucker. Ce dernier leva les yeux au ciel, exaspéré par le comportement des femmes et leurs abominables manières à essayer de se faire désirer. Il ne supportait pas quand une femme essayait - en vain - de lui résister. Néanmoins, étant d'humeur assez joueuse, il décida de se laisser tomber dans le jeu, après tout, que risquait-il ?

Discret, il se retourna doucement et aperçut Scarlett à son opposé (comme il l'avait prédit), assise sur un rebord en mosaïque, apparemment incrustée dans la baignoire. Scarlett avait la tête mise en arrière et les yeux clos. Dans cette position, on aurait put croire que c'était un ange, un véritable ange qui ne faisait que du bien autour d'elle. Mais par Merlin, que c'était faux. Cette femme était surement la plus sadique au monde - Du moins en manière d'homme -.

Intrigué, Tucker s'avança aussi discrètement qu'il vers son professeur. Bien sur, les mouvements de l'eau trahissait sa discrétion et il avait l'air d'un parfait crétin en essayant d'avancer doucement. Mais... C'était, après tout, le charme de Tucker Donovan. Celui-ci, quand il fut près de son professeur d'anglais, s'assit à ses côtés et se plaça dans la même position qu'elle. Assit sur la petite banquette, la tête renversé, les yeux clos.

- Vous êtes d'une froideur. A croire que vous ne savez pas vous amusez... Professeur.

C'était plus fort que lui, Tucker se sentait obligé de lancer des petites pointes à Scarlett, non pas pour l'embêter - quoi que, c'était tentant - mais plutôt pour voir sa réaction, juste par curiosité.

Après quelques secondes d'un silence parfait, exactement ce qu'elle cherchait dans cette pièce en fait, Tucker bougea, rappelant sa présence, et Scarlett du se mordre l'intérieur des joues pour ne pas sourire. Il se voulait discret, semblant oublier que l'eau le trahissait, en vaguelettes s'écrasant doucement contre la peau laiteuse du professeur. Il lui fallut un certain temps pour s'installer à côté d'elle, mais finalement il y parvint sans faire trop de bruit et l'eau se calma à nouveau, redevenant une mer d'huile.

- Vous êtes d'une froideur. A croire que vous ne savez pas vous amusez... Professeur.

Scarlett n'ouvrit pas les yeux mais ne pu retenir un sourire cette fois. Il était assis juste à côté d'elle, elle pouvait entendre ses respirations, et il cherchait à la provoquer, pour qu'elle réagisse. Petit à petit, elle comprenait ce qu'il voulait. Il avait entendu les rumeurs, les bruits qui courraient sur elle et les adolescents qui visitaient ses appartements. Il se croyait surement en veine et voulait tenter sa chance. L'idée aurait pu la mettre dans une colère noire, puisque visiblement, ils ne la considéraient pas beaucoup plus qu'une prostituée... Elle tenta de trouver qui pouvait bien en parler... Pas Regulus, en tout cas, il était trop distingué pour se vanter de ses conquêtes, il n'avait pas besoin de le faire de toute façon, les gamines le faisaient d'elles-mêmes. Et puis de toute façon, il avait juré emporter leurs liaisons dans sa tombe, et elle voulait le croire... Cela devait être un autre adolescent, un des nombreux jeune homme qu'elle avait séduit puis jeté.

Elle cessa d'y penser momentanément et décida de rentrer dans le jeu de Donovan.

- Oh, vraiment ? Est-il possible que les rumeurs circulent plus doucement à Poudlard qu'à Beauxbatons ?

La version officielle était qu'elle avait quitté l'école Française car elle était lassée des élèves qui s'y trouvait. Officieusement, on lui avait demandé de quitter promptement les terres de Beauxbatons et de ne plus jamais y remettre les pieds, sous peine de dénonciation... Ce que ses compatriotes pouvaient être tatillons.

Elle eut soudain une idée, ultime recours pour faire fuir le petit prétentieux nonchalant qui se trouvait à côté d'elle. D'un mouvement vif, elle se projeta vers l'adolescent, s'installant au dessus de lui, ses genoux de part et d'autres de ses cuisses, sur le banc de mosaïque. Elle plaqua ses mains autours de son visage, les appuyant sur le rebord de la baignoire et d'une voix suave, surement trop pour l'adolescent en fleur qui se trouvait devant elle, elle déclara, sibylline :

- Vous pensiez peut-être, Tucker, en me voyant entrer ici, que c'était votre jour de chance. Que comme vos petits camarades, vous auriez enfin l'occasion de m'allonger, que je me jetterais à votre cou puisque selon les bruits qui courent sur moi, je ne suis bonne qu'à ça...

Elle rapprocha son visage de celui du jeune homme, son regard se faisant plus sombre, plus colérique, plus dangereux. Elle était en colère à présent, repensant à ce qu'on disait sur elle, aux gamines qui l'insultaient, aux garçons qui la dénigraient et se vantaient d'avoir coucher avec elle, prétendant être des virtuoses en matière de plaisirs charnels. Elle en avait assez, simplement assez...

Elle se retira violemment, se retenant de coller un gifle au jeune homme qui se trouvait là et commença à traverser la baignoire en direction des marches. Elle rendait les armes, elle irait s'écrouler dans sa minuscule baignoire avant de se trainer jusqu'à ses draps de soie. A vouloir le faire partir, elle s'était elle même chasser, activant une colère et un dégout d'elle-même si violent qu'elle en aurait hurler.

A la plus grande surprise de Tucker, Scarlett ne se mit pas dans une profonde colère. Elle ne l'insulta pas, ne le gifla pas, et ne lui faisait pas les gros yeux. Non, étrangement la seule réaction qu'elle eut fut un petit sourire, apparemment pleins de sous-entendus. Tucker, tout en fronçant les sourcils devant cette femme vraiment étrange, attendit patiemment une autre réaction de sa part, sous peine de la taquiner d'avantage.

Puis, finalement, elle ouvrit ses yeux et se tourna vers Tucker, son visage en forme de cœur était fermé, ne laissant apparaître aucunes de ses émotions. Frustré, Tucker attendit que Scarlett prenne la parole :

- Oh, vraiment ? Est-il possible que les rumeurs circulent plus doucement à Poudlard qu'à Beauxbatons ?

Le Serpentard, de plus en plus intrigué se mit à froncer d'avantage ses sourcils bruns, se posant de plus en plus de questions sur sa diabolique interlocutrice. Mais, à peine eut-il le temps d'essayer d'y répondre que son professeur se jeta sur lui, positionnant ses jambes de chaque côtés des cuisses de Tucker, à califourchon sur lui. Tucker, surprit, ne réagit pas tout de suite, se laissant bêtement faire. Scarlett le tenait prisonnier, appuyant cette hypothèse, en mettant ses deux mains de part et d'autre du visage de Tucker, l'encerclant vicieusement.

- Vous pensiez peut-être, Tucker, en me voyant entrer ici, que c'était votre jour de chance. Que comme vos petits camarades, vous auriez enfin l'occasion de m'allonger, que je me jetterais à votre cou puisque selon les bruits qui courent sur moi, je ne suis bonne qu'à ça... dit-elle d'une voix suave.

Puis, Scarlett se rapprocha de Tucker, se plongeant dans ses yeux noirs, le jeune homme y découvrit une certaine fureur, une colère sans nom, et un fond de peine. Certes, c'était un petit fond, brouillé par la colère qui emplissait les pupilles de la jeune femme, mais tout au fond de ses yeux en amandes, Tucker ressentit de la peine. Et, alors qu'il allait dire quelque chose, afin de démentir ce qu'elle avait assuré, Scarlett se retira et se mit à marcher en direction des petites marches qu'elle avait emprunté quelques minutes auparavant.

Tucker se sentait profondément idiot. Il ne voulait ni être méchant avec Scarlett, ni la blesser, supportant mal les larmes des femmes. Il ne pensait pas qu'à la base, le fait de la taquiner pouvait autant la blesser et la mettre en colère. Quoi que, en colère, ça pourrait se comprendre, Tucker avait vraiment dépassé les bornes, mais il ne pensait pas qu'il avait été au point d'être méchant et de peinée son professeur, qu'il appréciait au fond.

Tout en soupirant, il avança rapidement à travers la baignoire, rattrapant facilement Scarlett. Sans lui demander son avis, mais sachant que ça risquerait de ne pas lui plaire, il lui attrapa le poignet, la retournant en même temps :

- Je suis désolé, professeur, si je vous ai fait de la peine, où si je vous aies mit dans un tel état. Mes intentions envers vous, n'étaient absolument pas mauvaise, je pensais juste vous taquiner un peu, rien de bien méchant. Mais, si cela vous a peiné, je vous prie de bien vouloir m'excuser.

Puis, il la dépassa et gravit les petites marches de pierre :

- Je vous en prie, dit-il en se retournant, restée ici. Ce n'est pas à vous de partir, mais à moi.

Il lui adressa un petit sourire en coin, timidement amical, n'osant pas l'énerver d'avantage. Enfin, il s'avança prudemment vers sa pile de vêtements et se mit à sécher son caleçon, trempé, à l'aide de sa baguette. Puis, quand son sous-vêtement fut sec, il enfila rapidement ses habits. Tracassé par quelque chose, il se retourna une deuxième fois vers Scarlett, qui était toujours dans le bassin, et tout en enfilant sa chemise blanche, il lança :

- Vous savez, professeur de Lioncourt, je ne vous prends pas pour une prostituée. C'est vrai que, quand je vous ai vu passer la porte de cette charmante Salle-de-Bain, j'ai pensé que c'était mon jour de chance. Non pas, pour profiter sexuellement de vous, mais pour passer du temps en dehors des cours avec vous. N'importe qui aurait donné ma place, mademoiselle. Je suis un grand joueur miss, je voulais juste vous embêter. Certes, je l'avoue, j'ai surement été trop loin, mais croyez-moi, je ne voulais pas ce que vous pensiez. Je ne suis pas un goujat, du moins... Pas encore, finit-il avec un léger sourire en coin.

Sans attendre de réponse de la part de son professeur, il tourna les talons, ramassa sa pauvre cravate qui jonchait sur le sol et se mit à marcher en direction de la sortie, comme promit.

Alors qu'elle s'apprêtait à sortir, se rhabiller rapidement et quitter la salle de bain des préfets dans un mot de plus, Scarlett fut surprise de constater que Tucker ne la laisserait visiblement pas faire. Il avait saisit son poignet et sans douceur, il l'avait forcé à se retourner. Passant outre le regard meurtrier qu'elle lui jetait, il déclara doucement :

- Je suis désolé, professeur, si je vous ai fait de la peine, où si je vous aies mit dans un tel état. Mes intentions envers vous, n'étaient absolument pas mauvaise, je pensais juste vous taquiner un peu, rien de bien méchant. Mais, si cela vous a peiné, je vous prie de bien vouloir m'excuser.

Elle arqua un sourcil lorsqu'il la lâcha et passa près d'elle pour sortir. A mi-chemin des marches, il se retourna et reprit, presque trop polit :

- Je vous en prie. Restée ici. Ce n'est pas à vous de partir, mais à moi.

Il lui sourit presque timidement, et elle n'y croyait pas. Elle avait donc réussit à le faire fuir. Il ne devait pas aimer les sautes d'humeur, et il filait. Il sortit de l'eau, se sécha et enfila ses vêtements, sous le regard un peu incrédule de la jeune femme. Il finit par se tourner vers elle quand il fut près et ajouta, terriblement honnête.

- Vous savez, professeur de Lioncourt, je ne vous prends pas pour une prostituée. C'est vrai que, quand je vous ai vu passer la porte de cette charmante Salle-de-Bain, j'ai pensé que c'était mon jour de chance. Non pas, pour profiter sexuellement de vous, mais pour passer du temps en dehors des cours avec vous. N'importe qui aurait donné ma place, mademoiselle. Je suis un grand joueur miss, je voulais juste vous embêter. Certes, je l'avoue, j'ai surement été trop loin, mais croyez-moi, je ne voulais pas ce que vous pensiez. Je ne suis pas un goujat, du moins... Pas encore.

Il saisit sa cravate et marcha vers la sortie alors que Scarlett se sentait de plus en plus mal. Elle l'avait accusé, il démentait et cédait à son caprice, se justifiant et se montrant presque trop galant pour être vrai. Elle s'en voulait pour ça, mais elle n'avait plus envie qu'il parte à présent. C'était ridicule, un adolescent de plus, mais elle ne voulait pas être seule, sachant très bien ce qu'il se passerait si elle avait l'occasion de ressasser seule ses inquiétudes et ses tracas.

D'un mouvement vif, elle lui envoya une valse d'eau, boudeuse et colérique comme une enfant qui ne savait pas ce qu'elle voulait. L'éclat le frappa dans le dos, trempant sa chemise en une longue trainée qui devenait peu à peu transparente, et sachant qu'elle allait le regretter, elle déclara simplement, froide et distante :

- Restez, Donovan.

Elle se gifla mentalement, et se laissa tomber dans l'eau, plongeant pendant un instant. Elle allait le regretter, c'était certain, parce qu'à présent elle le voulait dans ses filets, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle émergea à l'autre bout de la baignoire, ses cheveux à présent trempés. Il allait rire et partir, elle en était presque sure. Elle ne lui en voudrait pas, de toute manière, puisqu'elle lui avait clairement demandé de quitter les lieux... Elle était tellement perdue en ce moment qu'elle se faisait peur. Même si à l'extérieur, rien ne pouvait laisser présager de son mal être, elle était consciente du bazar qui l'habitait.

Après tout, il resterait peut-être simplement pour lui tenir compagnie, comme visiblement il voulait le faire depuis le début, mais elle en doutait fortement.

Alors qu'il allait sortir de la Salle de bain des Préfets, laissant Scarlett à ses occupations, à ses pensées, il reçut une giclée d'eau dans le dos, trempant sa chemise blanche qui lui collait à présent à la peau. Tucker s'arrêta, conscient que c'était son professeur qui lui faisait une mauvaise blague. Alors qu'il allait l'interroger, lui tournant toujours le dos, il l'entendit déclarer d'un ton froid et tranchant :

- Restez, Donovan.

Tucker resta quelques secondes sans rien faire, hésitant entre partir sans lui obéir ou rester, juste par curiosité. Il fit une moue plutôt embarrassée, ne sachant pas vraiment quoi faire. D'un certain côté, il n'avait plus la même envie de rester, que quand Scarlett était arrivée mais d'un autre côté, la curiosité - son principal défaut - s'éveillait peu à peu, laissant à Tucker un sentiment de frustration pénétrer son corps, petit-à-petit.

Tout en soupirant, il se retourna d'un geste rapide et aperçut son professeur plonger. Amusé, il esquissa un sourire et se rapprocha du bassin, gardant néanmoins une certaine limite. Tout en souriant, il observa Scarlett nager au fond du bassin, brassant l'eau avec ses bras et battant ses pieds promptement. Discrètement, il releva son pantalon et s'accroupit au bord de la baignoire. Quand Scarlett émergea de l'eau, elle n'était pas très loin de lui, sans pour autant qu'ils puissent se toucher. La voyant hausser un de ses sourcils tout en plaquant ses cheveux mouillés sur son crâne, Tucker eut un petit rictus et lâcha :

- Et sous quel prétexte resterais-je, professeur ?

Il ne voulait pas qu'elle se force à le supporter simplement parce qu'elle avait pité de lui, il ne le supporterait pas. Lui, qui, d'habitudes avec sa propre fierté, il l'avait balayé d'un coup de balais devant les yeux de Merle en Frit de Scarlett et avait accepté de partir de la Salle de Bain, pour la laisser seule. Mais il ne supporterait pas de devoir rester par simple charité de la part de son professeur.

Patient, il garda son petit sourire arrogant et haussa ses sourcils, curieux de savoir ce qu'allait répondre son professeur.

Il s'approcha près de la baignoire, s'accroupissant au bord, non loin de l'eau mais trop loin pour qu'il y ai le moindre contact. Il eut un rictus assez sardonique et demanda, cynique :

- Et sous quel prétexte resterais-je, professeur ?

Le sourire narquois qu'il lui présentait ne fit pas réagir Scarlett. Elle se contenta de hausser les épaules, nonchalante. Elle se demandait vaguement pourquoi elle voulait qu'il reste ? Il ne l'attirait pas spécialement, bien qu'elle soit incapable de nier qu'il fut beau, mais cela ne faisait pas tout. Il ne semblait y avoir aucune connexion entre eux, et pourtant, elle ne voulait pas se retrouver seule. Était-ce donc par dépit qu'elle le voulait là, dans ce bain ? Elle n'en avait aucune idée... mais si c'était le cas, cela devenait grave.

S'installant correctement sur le banc qui entourait la baignoire, elle déclara doucement :

- J'ai eu ce que je voulais, à savoir vous faire céder. Je n'ai pas besoin que vous partiez réellement, si vous voulez me tenir compagnie, vous êtes libre de rester... de la même façon, je ne vous retiendrais pas plus que ça, Donovan.

Prétendre au caprice lui allait bien, et dans un sens, c'était la vérité. Elle savait à présent qu'il la respectait suffisamment pour filer quand elle s'énervait, même si jusque là, il lui avait tenu tête. Il était peut-être de bonne compagnie, et au moins, il casserait le silence qui depuis peu, effrayait la jeune femme.

Elle afficha un sourire presque aimable avant de basculer sa tête en arrière, s'appuyant confortablement contre le mur de la baignoire.

Les sourcils de Tucker se haussèrent quand il aperçut son professeur hausser les épaules, l'air de rien. Il était étrange qu'elle lui demande de partir pour finalement rester et pour ensuite faire comme si de rien n'était. Tucker ne voulait pas être prit pour un imbécile ou un novice, il n'avait pas besoin de ça en cette après-midi brumeuse. Surtout qu'à la base, il avait été là le premier et qu'il avait accepté de partir de cette Salle de Bain pour laisser Scarlett tranquille mais il refusait qu'on le prenne pour un simple bouche-trou. Se mordant l'intérieur de sa joue, Tucker restait concentré sur son professeur, attendant une réponse appropriée à ses attentes.

- J'ai eu ce que je voulais, à savoir vous faire céder. Je n'ai pas besoin que vous partiez réellement, si vous voulez me tenir compagnie, vous êtes libre de rester... de la même façon, je ne vous retiendrais pas plus que ça, Donovan.

Les sourcils de Tucker se froncèrent, par réflexe. Il se méfiait de cette situation, il se doutait qu'au fond si Scarlett lui avait demandé de rester avec elle, c'était qu'il y avait surement une bonne raison qu'elle ne voulait pas lui avouer mais, il ne pouvait s'empêcher de se méfier. Puis, agacé, il soupira tout en fermant les paupières pour les rouvrir quelques secondes plus tard.

Scarlett lui adressa alors un sourire presque gentil et pleine de bonne attention et elle reposa sa tête contre le bord du bassin, assise sur le banc fait de mosaïque. Tucker se redressa et haussa à son tour les épaules, après tout, que risquait-il à rester ? Rien du tout. Tant qu'il n'embêterais pas son professeur, il n'aurait rien à craindre : Pas de représailles, pas de vengeance, pas de mauvaise note. Rien du tout, il n'aura juste que le plaisir de savourer ce bain délicieux en compagnie de miss Scarlett de Lioncourt. Rien de grave.

Décidé, il retira sa chemise à moitié trempée et son pantalon. Gardant simplement son boxer, il posa ses affaires éloignés de la baignoire, évitant ainsi qu'ils ne soient d'avantage trempés. Puis, rapidement et discrètement il se glissa dans le bain et se plaça assez loin de son professeur essayant de ne pas l'agacer par sa présence. Il se colla contre un des rebords de la large baignoire et passa une de ses mains dans ses cheveux déjà mouillés.

- J'ai néanmoins une question, professeur.

Tucker avait lâché sa phrase sans vraiment faire attention, plus parce qu'il était curieux de nature que parce qu'il ne voulait l'énerver. Ses pensées s'étaient perdu sur miss de Lioncourt et sur son nom de famille qui lui disait quelque chose. Il ne savait pas où ni comment mais il était sur de connaître son nom de famille.

N'attendant pas que Scarlett lui réponde, il se mit à plonger dans l'eau et à nager jusqu'au rebord face à celui où il était. Enfin, quand il remonta à la surface, il passa un main sur son visage et une autre dans ses cheveux emmêlés. Puis, sans attendre, il se retourna et s'aperçut qu'il s'était plus rapproché de Scarlett qu'il ne l'aurait voulu. Avec une grimace, il demanda :

- Votre nom de famille me dit quelque chose, je suis sur de l'avoir entendu quelque part, mais je n'arriverais plus à dire où. Est-ce que votre famille contient une personnalité importante ?

Il se doutait qu'il était surement impolie de poser ce genre de question, surtout à un de ses professeurs, mais c'était largement plus rapide qu'une recherche à la bibliothèque. De plus, ça lui permettrait d'en savoir un peu plus sur Scarlett et sur la personne qu'il avait en face de lui.

Il sembla rester interdit pendant un moment, mais Scarlett n’en fut pas certaine. Elle avait les yeux fermés, et elle ne comptait pas réellement bouger, elle se fiait donc aux bruits environnants. Il n’avait pas passé la porte, il n’avait pas bougé à vrai dire. Elle s’apprêtait à relever la tête pour lui adresser un regard inquisiteur mais il se décida visiblement et elle entendit des bruits de pas dans l’atmosphère embuée et humide de la salle de bain.
Bientôt, un bruit d’eau s’éleva et des vagues vinrent s’écraser contre le corps alanguit de la jeune femme. Si elle devinait bien, il était loin, il tenait une distance de sécurité, et il devait même s’imaginer qu’elle l’avait fait rester pour s’acharner à nouveau sur lui. Ce n’était pas exactement le cas, il ne lui avait rien fait, techniquement. Bien sur, elle aurait pu lui en vouloir pour le simple fait qu’il soit un Serpentard plutôt grand, brun, libertin, et joueur de Quidditch et que cela lui rappelait affreusement Regulus Black, mais c’était loin d’être une raison valable pour le frapper, elle s’abstiendrait donc.

- J'ai néanmoins une question, professeur.

A nouveau, un bruit d’eau se fit entendre et quand, interpellé par le préambule à la question, Scarlett releva la tête, elle vit qu’il avait à nouveau disparut. Il émergea cependant non loin d’elle, et alors qu’il chassait l’eau de son visage, elle reprit sa position initiale, ne voulant pas lui montrer immédiatement qu’il avait attiré son attention pendant une fraction de seconde.

- Votre nom de famille me dit quelque chose, je suis sur de l'avoir entendu quelque part, mais je n'arriverais plus à dire où. Est-ce que votre famille contient une personnalité importante ?

Quand elle ouvrit à nouveau les yeux, elle tomba nez à nez avec un rapide rictus sur le visage du jeune homme, qui craignait sans doute de s’être attiré les foudres de son professeur en posant une question aussi personnelle… Elle se redressa, s’asseyant correctement sur le banc de la baignoire, et répondit simplement :

- Vous avez sans doute entendu parler de Lestat de Lioncourt. Le vampire Lestat… c’est un… oncle. En quelque sorte… arrière-arrière-arrière-grand-oncle, voir plus ancien…

Elle haussa les épaules. Elle n’avait rencontré Lestat qu’une seule fois, et tout le monde avait juré devant Merlin que cela ne se reproduirait plus jamais. Elle avait à l’époque quinze ans, et la jeune fille en fleur déjà trop gracieuse et trop belle pour son âge avait attiré l’attention du vampire… D’une manière assez dangereuse… Il avait voulu la transformer et la garder pour lui, et sans Antoine et Tristan, Scarlett était convaincue qu’à l’heure qu’il était, elle serait immortelle et sanguinaire.

Jugeant que, compte tenu de la question personnelle qu’il venait de poser, elle pouvait en faire de même, elle demanda :

-J’ai lu dans votre dossier que vous veniez des Etats-Unis… Pourquoi Poudlard ? Il y a des dizaines de très bonne école de magie de l’autre côté de l’Atlantique… Je pense à celles de Boston, de Salem, de Spoquane et de Seatle…

Elle darda sur lui un regard non dénué d’une certaine curiosité, attendant de voir s’il répondrait. Sur son curriculum, elle avait vu que les circonstances de son départ avaient été à la fois scandaleuse et brumeuse, et la jeune femme était désireuse d’en savoir plus… Les potins ne l’intéressaient pas, mais les histoires, le passé de tout un chacun était divertissant…

Pendant quelques secondes, un ange passa dans le Salle de bain, si bien que Tucker se demandait si il avait agacée son professeur ou s'il l'avait juste mise dans une position gênante. Alors qu'il allait reprendre la parole, gêné par ce blanc où seul le bruit de l'eau qui se jetait sur les bords de la baignoire se faisait entre, Scarlett bougea, se redressant légèrement et prenant une position gracieuse, comme s'il s'agissait d'une dame importante d'un rang plutôt aisé.

- Vous avez sans doute entendu parler de Lestat de Lioncourt. Le vampire Lestat… c’est un… oncle. En quelque sorte… arrière-arrière-arrière-grand-oncle, voir plus ancien…

Brusquement, le cour en défense contre les forces du mal qu'il avait eut lors de sa deuxième année dans son ancien collège américain refit surface. Il se souvenait très bien de ce nom et de sa réputation. Un vampire assez dangereux qui ne se gênait pas pour transformer les humains – enfin, plus souvent les humaines – qui lui plaisaient. Acquiesçant silencieusement, une main encerclant son menton, une vague de nostalgie l'envahit, le fouettant presque tellement cette lame était tranchante et poignante en émotion.

Secouant sa tête d'Apollon, il préféra se concentrer sur son professeur plutôt que sur son passé et sur sa vie qui lui semblait si lointaine, maintenant. Depuis la mort de sa mère, il n'avait plus rien que des souvenirs qu'il n'osait pas regarder de peur de craquer, de se laisser aller. Il avait un but, un objectif et rien ne devait se mettre en travers de son chemin, sauf si la personne ou la chose en question avait des tendances suicidaires.

- J’ai lu dans votre dossier que vous veniez des États-Unis… Pourquoi Poudlard ? Il y a des dizaines de très bonne école de magie de l’autre côté de l’Atlantique… Je pense à celles de Boston, de Salem, de Spoquane et de Seatle…

Tucker faillit s'étouffer avec sa propre salive et se mit à toussoter quelque peu, surprit par cette question. Elle venait de le prendre de court, et par Merlin qu'il était rare de prendre Tucker Donovan par surprise. Ne répondant pas tout de suite, il se mit à nager vers un autre rebord fait de mosaïque blanche et bleue. S'asseyant dessus, il cala son dos contre un des jets que la baignoire disposait, se laissant masser son dos endolori par ses longs voyages qu'il avait entreprit depuis de nombreux mois.

Soufflant longuement, il haussa les épaules tout en regardant avec intensité Scarlett, puis lança :

- J'étais à Phœnix avant, mais... Suite à certains évènements personnelles, je suis parti de mon école. J'ai pris mon sac à dos sur les épaules et j'ai quitté les États-Unis pour me rendre en Écosse. J'ai fais un long trajet avant d'atterrir ici. Puis, j'en ai eu marre de traîner sans rien faire, j'avais envi de poser mes valises un certain temps et j'ai choisi Poudlard, pour ça. J'avais envi de nouveau, me voilà donc, finit-il par dire avec un léger sourire.

Bien sûr, il ne s'était pas étalé sur les raisons de son départ, préférant garder ça pour lui, de plus, il ne lui avait pas tout avoué, mais le principal y était, enfin d'un certain point de vue. Conscient qu'elle lui poserait surement des questions sur son passé, il décida de la troubler un peu, essayant de lui sortir de la tête le fait de lui poser des questions sur lui.

Ainsi, dans un élan rapide, il s'élança vers son professeur, nageant parfaitement bien. Il s'arrêta à quelques centimètres d'elle et se redressa. Tucker plaqua ses cheveux en arrières et tout en pointant du doigt une place invisible à côté de Scarlett, il demanda :

- Je peux ?

Elle l'avait pris de court. Elle pouvait le voir. Il cherchait de la contenance, tentant de cacher le fait qu'il venait d'avaler de travers sa saline, manquant de s'étouffer. Il ne s'était pas attendu à une question personnelle. Quoi ? Pensait-il être le seul à pouvoir être indiscret ? L'idée fit sourire Scarlett, et elle le fixa traverser la baignoire, allant caler son dos soudain tendu contre les jets d'eau qui se trouvaient sur un côté. Après un certain temps, il répondit finalement :

- J'étais à Phœnix avant, mais... Suite à certains évènements personnelles, je suis parti de mon école. J'ai pris mon sac à dos sur les épaules et j'ai quitté les États-Unis pour me rendre en Écosse. J'ai fais un long trajet avant d'atterrir ici. Puis, j'en ai eu marre de traîner sans rien faire, j'avais envi de poser mes valises un certain temps et j'ai choisi Poudlard, pour ça. J'avais envi de nouveau, me voilà donc.

Elle s'en contenterait. Après tout, elle ne voulait pas non plus une autobiographie en quinze volume. Elle savait le principal : il n'avait pas réellement parti par choix personnel, il avait quitté les Etats-Unis pour changer d'air. Un peu comme elle. Il cherchait une place, en quelque sorte.

Alors qu'il traversait la baignoire et venait se planter devant lui, tentant visiblement de se montrer... Perturbant, le sourire de la jeune femme s'élargit un peu. Elle n'était pas exactement n'importe quelle gamine choquée par la vue d'un homme quasiment nu devant elle... Une minute. Venait-elle de qualifier l'adolescent qui se tenait devant elle, rabattant ses cheveux trempés contre son crane d'homme... C'était... Surprenant de sa part.

Il demanda soudain, désignant un espace à côté d'elle :

- Je peux ?

Elle le dévisagea pendant un instant, son regard froid glissant sur le torse bien dessiné de l'adolescent. Il était... désirable. Non pas qu'elle venait seulement de le remarquer, mais plutôt que, à présent, elle envisageait une aventure. C'était presque risible. Elle l'avait pratiquement jeté dehors et à présent, elle essayait de chasser de son crane un désir montant. C'était le problème avec elle, de toute façon : elle ne savait pas se contrôler, elle avait besoin de plaire. Et séduire ce jeune homme ne lui ferait pas de mal à l'heure actuelle, quand son égo et sa confiance était si basse.

Cela faisait quelques jours qu'elle se sentait mal, hideuse, qu'elle avait l'impression d'être une erreur ambulante, alors oublier ses ennuis pendant quelques instants ne lui ferait sans doute aucun tort... Surtout pas quand le jeune homme qui lui tenait compagnie était réputé pour être un libertin et un bon amant...

Elle hocha simplement la tête et il s'avança, mais avant qu'il ne puisse poser son dos contre le mur de faïence, elle posa une de ses mains délicates sur son épaule, le faisant pivoter alors qu'elle se mettait à genoux sur le banc immergé, ne lui laissant pas le temps d'esquiver. Placée derrière lui, elle commença doucement à masser ses épaules. Il était tendu. Étonnement d'ailleurs, trop pour quelqu'un de son âge, pour quelqu'un qui ne connaissait pas grand chose des soucis que la vie pouvaient apporter.

Méthodiquement mais non sans une certaine sensualité, elle continua à le masser en silence, ses doigts glissant sur sa peau lisse et faisant doucement rouler ses muscles. Sans réellement s'en rendre compte, elle était entrain de se rapprocher de lui... Elle ne réalisa cela que lorsqu'elle vit que ses lèvres étaient suffisamment près de lui pour qu'elle puisse déposer un baiser sur ses omoplates. Ce qu'elle fit, sans gêne et sans réelle hésitation. Qu'il la repousse, s'il en avait envie, elle s'en fichait bien. Quoi que, elle serait surement vexée...

Attendant patiemment l'autorisation de son professeur, Tucker arqua un sourcil, observant avec attention Scarlett et les réactions qu'elle pourrait avoir devant une telle proximité. Il fut pourtant surprit de voir la jeune femme le détailler de haut en bas, restant un bon moment sur son torse assez musclé. Esquissant un sourire mutin, le Serpentard ne put s'empêcher de penser au fait que les femmes étaient bien toutes les mêmes.

Enfin, elle hocha la tête et Tucker fut étonné de voir qu'elle était encore avec lui, alors qu'elle semblait perdue dans ses pensées lointaines. Sans aucune hésitation, le brun avança d'une démarche assuré, bien que l'eau l'empêchait de marcher à l'allure qu'il voulait, le ralentissant. Finalement, il arriva près d'elle rapidement et s'assit à ses côtés, guettant toujours une quelconque réaction de sa part... Qui finit par venir. Alors qu'il allait se coller contre le rebord de la large baignoire, il fut stoppé dans son mouvement et se laissa faire quand il sentit une des mains de Scarlett l'attraper par l'épaule et le faire doucement tourner.

Il fronça les sourcils, affichant une mine réellement intrigué par ce qu'elle allait lui faire. Dos à elle, il sentit alors les mains de la douce Scarlett caresser timidement son dos, puis avec plus de force, ensuite. Tucker ferma ses lourdes paupières en sentant son professeur lui faire un massage avec ses doigts qui avait l'air si agiles et si expérimentés. Au début, étonné, il laissa vite sa première impression de côté et se laissa faire, le détendant et lui faisant un bien fou. Ses massages lui faisaient tellement du bien qu'il en oublia presque qui lui faisait.

Brusquement, il frissonna et ouvrit les paupières d'un geste vif. Très vif. Scarlett venait d'embrasser le haut de son dos, et surprit par le comportement de son professeur, il ne fit rien directement, essayant d'assimiler et de faire la différence entre réel et fantasme. Il était peut-être en train de rêver profondément ? Endormit dans la baignoire et risquant de se réveiller d'une minute à l'autre... Pourtant, quelque chose n'allait pas. Si ça avait vraiment été un rêve, Tucker n'aurait pas ressentit ce frisson de désir le pétrifier de haut en bas.

Un énorme sourire sardonique se forma alors sur les lèvres fines du garçon. Il avait derrière lui, une femme bien plus que désirable, que tous les jeunes hommes de son âge voulaient pour eux tout seul, et là, la jeune femme en question, le massait et l'avait embrassé passionnément dans le dos. Serait-ce un signe pour dire qu'il avait le feu vert ? Pour lui faire comprendre qu'elle était d'accord et qu'elle voulait aller plus loin ?



Dans un geste prompt, Tucker se retourna et attrapa une des mains de Scarlett qui l'avait massé. Il l'observa pendant quelques secondes et constata qu'elle avait des doigts fin mais tout aussi gracieux et souple. Des doigts de femme.

- Vous avez vraiment des doigts de fées, Scarlett, constata-t-il en souriant, concentré sur les mains de la jeune femme.

Puis, dans une grande douceur, il rapprocha ses lèvres de la main qu'il avait attrapé et fit un parfait baisemain qui provoqua chez Scarlett un léger frisson. Apercevant l'effet qu'il procurait chez la jeune femme, son sourire s'intensifia et il décida de continuer ses baisers tout en remontant le long de son bras. Enfin, il arriva à son épaule et dévora ardemment le cou de la jeune femme qui se laissait docilement faire sous les baisers de plus en plus appuyés de Tucker. Finalement, il arriva à sa mâchoire et il s'arrêta quand il fut près de ses lèvres.

Il attendit quelques secondes, la regardant droit dans les yeux mais restant tout près d'elle. Assez, du moins, pour sentir sa respiration caresser le visage trempé de Tucker. Il sentit quelque chose passer durant cet échange et n'attendit plus : Il l'embrassa. Caressant doucement ses lèvres, au début, il fut assez hésitant, puis, il se lança pleinement et écrasa avec passion ses lèvres sur les siennes, forçant avec ardeur la barrière de ses lèvres qui finit par lui céder assez facilement. Leurs langues s'entremêlèrent pour la toute première fois et Tucker eut l'impression qu'une sorte de valse s'échangeait entre leurs langues, qui arrivaient à mélanger passion avec brutalité.

Au cours du baiser, Tucker passa une de ses mains sur les reins de la jeune femme et une autre de ses mains sur sa joue, la caressant doucement.

Il fallut un certain temps à Tucker pour réagir, aussi était-elle sûre qu'il cherchait à analyser ce qu'il se passait. Premièrement, il devait être entrain de faire la part de chose et d'évaluer la probabilité qu'une telle chose arrive. Deuxièmement, il se creusait surement la tête pour trouver un moyen de s'échapper sans paraître vexant, sans passer pour un goujat. Soit, qu'il file, si cela l'amusait, Scarlett trouverait une autre victime à séduire. Ce n'était pas exactement ce qu'il manquait à Poudlard.

Il fit volte face et saisit la main de la jeune femme, si bien qu'elle s'attendait à se trouver nez à nez avec un regard réprobateur et sentait presque venir le sermon. Comme si elle était persuadé qu'il allait lui expliquer par A + B combien ce qu'elle venait de faire était déplacé. Le soucis, c'est que le côté déplacé et inapproprié s'était installé il y a un moment déjà, puisqu'ils étaient tous les deux à moitié nus dans une baignoire gigantesque.

- Vous avez vraiment des doigts de fées, Scarlett...

Elle le regardait et lui fixait ses doigts, prisonniers des siens. Il avait un ton amusé, profondément doux, et un sourire sarcastique étirait ses lèvres. Elle était presque sûre de savoir pourquoi il était ironique, à l'instant présent : elle l'avait chassé presque brutalement, et maintenant, elle se jetait pratiquement sur lui. Indécise, lunatique, incompréhensible. Scarlett n'était, après tout, jamais qu'une femme. Une femme qui donnait dans l'excès et la démesure, pour tout, alors forcément, elle était encore moins logique que ses semblables. Plus passionnée, aussi, et il ne faudrait pas longtemps à l'adolescent pour le découvrir, et pour réaliser qu'elle était extrême dans tout ce qu'elle faisait, et surtout dans les étreintes.

Elle frissonna légèrement quand il déposa un baiser sur le dessus de sa main, s'attendant à ce qu'il recule ensuite, attendant qu'elle mène un nouvel assaut, mais il n'en fit rien. Sans préavis, il plaqua ses lèvres sur elle, remontant sensuellement le long de son bras et allant presque immédiatement déposer une kyrielle de baiser sur son épaule. Elle le laissa faire, il fallait bien qu'il profite ne serait-ce que cinq minutes, puisque sous peu, elle reprendrait le contrôle et il n'aurait plus voix au chapitre. Sous ses baisers, elle devait reconnaître qu'il se débrouillait bien, que les rumeurs étaient fondées. Pour une fois.

Il fut bientôt le long de sa mâchoire et leurs regards s'accrochèrent pendant une seconde, avant qu'il ne l'embrasse. D'abord sage, il se fit de plus en plus passionné, écrasant ses lèvres contre celle de la jeune femme avec une puissance qui faisait échos au désir et à la malice qu'elle avait vu dans ses iris sombres. Elle se sentait mieux, d'un coup. Désirée, belle, sensuelle, elle se retrouvait, elle n'était plus l'ombre d'elle même qui avait pendant trois jours arpentées les couloirs de l'école, elle était de retour, et il allait s'en souvenir.

Elle le laissa passer ses lèvres et alors qu'il approfondissait le baiser, mêlant leurs langues dans un baiser de plus en plus fougueux et chaotique, il l'enlaça doucement, posant une main sur sa hanche et l'autre contre sa joue. Elle fronça les sourcils, mettant fin au baiser, quand elle réalisa qu'il tentait doucement de la pousser en arrière, d'aller l'appuyer contre le rebord de la baignoire. Hors de question. Hors de question qu'elle se retrouve coincée de la sorte, soumise, à sa merci. Ce n'était pas le genre de la maison.

Un sourire réprobateur et un rien carnassier aux lèvres, effleurant celles de Tucker sans pour autant réellement entrer en contact, elle se redressa, posant ses mains sur ses épaules et le poussant, allant immédiatement s'installer à califourchon sur lui, pour qu'il n'ai pas le temps de parer. Cette manie qu'avait les hommes de toujours vouloir la contrôler la faisait sourire, l'amusait profondément, l'excitait même. Cela lui donnait du fil à retordre, rendait les ébats plus intéressant, plus nouveau, plus divertissant, plus jouissif.

Reprenant ses lèvres et instaurant un baiser brutal, elle mordit doucement sa bouche, se faisant fuyante quand il tentait de rendre, alors que ses mains glissaient à présent sur le torse de l'adolescent. Guettant une réaction, elle plongea ses doigts fins plus bas, s'insinuant sous le caleçon trempé et allant sans hésitation caresser le sexe du jeune homme. Elle sentit que, tout entier, Tucker était alerte, aux aguets, il s'était tendu. Elle repensa à ce qu'il venait de dire à propos de ses doigts et pensa qu'il n'avait encore rien vu, rien du tout.

Doucement mais d'une manière implacable, elle le caressait, remontant de tant à autre contre son bas ventre alors que sa main libre glissait dans le dos musclé du jeune homme et que ses lèvres s'acharnaient toujours avec une passion incommensurable sur la bouche de l'élève. Elle mit un terme au baiser au bout de quelques minutes, sentant le désir qu'il éprouvait se faire de plus en plus grandissant, et croisa son regard, un sourire ravi éclairant presque adorablement son visage de poupée de porcelaine.

Plus le baiser se faisait intense, plus Tucker poussait doucement Scarlett vers un coin de la large baignoire, la coinçant au passage. Il trouvait amusant de savoir que son professeur pourrait être à sa merci facilement de la sorte et ne se gênait pas pour réaliser ce petit fantasme. Ou pas... Scarlett venait apparemment de comprendre où il voulait en venir et elle se détacha des lèvres du jeune homme, qui émit un léger grincement devant ce geste. Il aperçut son amante se mettre un sourire plutôt mystérieusement, un rien provocateur. Tucker fronça les sourcils se demandant ce que lui réservait son professeur.

Ils étaient encore très proche et le jeune Serpentard avait la nette impression qu'elle s'amusait à le faire languir : Restant près de ses lèvres, les frôlant affreusement mais ne les touchant pas, restant sur ses positions. Ne supportant pas ce petit jeu où il ne menait pas les règles et où il se retrouvait piégé, il allait se rapprocher d'elle, afin de mettre fin à cette attente, mais il n'en eut pas l'occasion. A peine put-il faire un mouvement que Tucker se retrouva propulsé à quelques centimètres de Scarlett. Ne comprenant pas où elle voulait en venir, il la regarda, incrédule. Puis... Il comprit vite en la voyant s'agripper à ses épaules et se mettre à califourchon sur lui : Elle voulait le dominer, être supérieure et mener les ficelles comme elle le voudrait.

Sauf qu'il y aurait forcement un problème, Tucker ne se laissait jamais dominer, c'était lui et lui seul qui disait " Ou, comment, pourquoi et quand ", et non l'inverse. C'était lui, le meneur du jeu. Pourtant, il se laissa docilement faire en sentant Scarlett l'embrasser avec une brutalité peu commune, donnant l'impression à Tucker de se retrouver face à une tigresse complètement déchainée et impatiente. Cette théorie se transforma en vérité lorsqu'il sentit cette dernière le mordre légèrement au niveau de sa lèvre. Puis, répondant avec ardeur au baiser de Scarlett, il sentit un brin de frustration en la sentant se dégager, le laissant pantois. Mais, brutalement, il se figea en sentant les mains de cette dernière caresser doucement son torse puis descendre de plus en plus vers son intimité. Il se courba presque en sentant les fins et expérimentés doigts de son professeur rentrer sans gêne dans son boxer, le caresser de haut en bas, lui procurant un frisson de plaisir qui semblait s'insinuer dans tous ses muscles et lui faire perdre le contrôle de soit-même.

C'était trop facile, elle ne pouvait pas l'avoir aussi simplement. Non, pas lui. Ce n'était pas n'importe quel élève de ce collège. C'était Tucker Donovan, le grand Tucker Donovan qui avait une expérience sans limite dans l'art du sexe et qui savait s'y prendre, à un tel point où ses victimes lui en redemandait, encore et encore. C'était bien trop facile, et en sentant un fin sourire se faire sur les lèvres de Scarlett, durant leur baiser, il comprit qu'elle était fière de l'effet qu'elle avait sur lui. Elle arrivait à le rendre fou avec toutes ses caresses et ses baisers sauvages et brutales qu'elle lui infligeait.

Enfin, elle mit fin à ce baiser si brûlant et dévorant. Les yeux grand ouvert, Tucker observa tous ses mouvements et quand il aperçut une lueur de malice défiler dans ses yeux alors que son sourire grandissant en observant le jeune homme, presque tremblant devant le désir qui devenait de plus en plus insurmontable. Essayant de se reprendre, il fut poussé par une sorte de pulsion sexuelle et se rapprocha de l'oreille de Scarlett, un sourire rempli de sous-entendu accroché aux lèvres :

- A mon tour, maintenant... Lui susurra-t-il doucement.

Puis, il se décala de quelques centimètres de son visage et plongea sa tête dans le cou de la jeune femme, qui, instinctivement releva son visage d'ange. Tucker plaqua ses lèvres avec désir dans le cou brûlant de Scarlett, déposant des baisers aussi sauvage qu'elle. Il lui arrivait de sortir la langue ou de la mordre doucement, lui rendant la pareille. Tout en l'embrassant, il laissa ses mains vagabonder sur le dos fiévreux de son professeur, caressant doucement ses épaules, ses omoplates puis il passa une de ses mains sous le soutien-gorge couleur crème, laissant sa main à cette endroit, tandis que l'autre descendit de plus en plus vers les fesses de Scarlett.

Remontant ses lèvres jusqu'à la mâchoire de la jeune femme, il la sentit trembler discrètement quand Tucker passa une de ses mains dans la culotte de Scarlett, alors que celle-ci se releva doucement, afin de le laisser le passage. Avec un sourire grandissant, et par le fait que son professeur se soit relevé, il plaqua ses lèvres sur sa poitrine, la couvrant de baisers volcaniques. Enfin, avec la main qu'il avait laissé derrière le tissu de son soutien-gorge, il défit avec ses doigts de chef les agrafes de ce dernier et celui-ci tomba en un clin d'œil.

Le vêtement encore dans sa main, il le balança dans la Salle de Bain, et s'attaqua avec promptitude à la poitrine de Scarlett. Avec une de ses mains, il malaxa un des seins de cette dernière, pendant que ses lèvres s'occupait du second sein, le léchant et le couvrant de baiser. Pendant ce temps-là, avec son autre main, Tucker fit le tour de la culotte couleur chair de son amante, arrivant à son bas-ventre. Sans aucune hésitation, il plongea sa main dans le vêtement et caressa avec douceur la partie protégée de son intimité, puis, il descendit un peu plus, arrivant au point G. Avec un petit sourire, il rentra alors un de ses doigts dans son intimité, puis l'entendant gémir, il en rentra un autre et commença un léger va-et-vient. En sentant le corps de Scarlett sur lui, aussi courbé et tremblant, il sentait monter en lui un désir de plus en plus fort.

Après quelques vas-et-vient, il retira ses doigts, faisant abstraction du petit liquide qui avait coulé le long de ses derniers, preuve qu'elle était de plus en plus excitée. Finalement, il remonta sa main et arrêta d'embrasser les seins de Scarlett. Avec ses mains, il l'a fit rassoir sur lui et quand son visage fut près du sien, il l'embrassa aussi sauvagement qu'elle.

Elle sut que, une fois de plus, elle l'avait pris de court. Il déglutit, et resta immobile pendant un instant, alors qu'elle l'observait, son sourire s'élargissant de seconde en seconde. Étonnement, elle se surprit à le trouver attendrissant, ainsi pantelant, même si elle pensait presque sardoniquement qu'à présent, il faisait tout de même moins le malin. Sauf qu'elle n'était visiblement pas au bout de ses surprises, et qu'il ne se laisserait pas avoir comme ça. C'était le jeu, de toute façon : se battre pour le pouvoir, pousser l'autre à bout jusqu'à ce que le désir soit totalement exacerbé, se faire mutuellement du bien en testant ses limites respectives... Ce n'était que ça, le libertinage.

Il se rapprocha d'elle et d'une voix heurtée mais non sans une certaine sensualité, il déclara :

- A mon tour, maintenant...

Il ne se fit pas prier pour mettre en application ce qu'il venait de dire et elle le laissa faire, lui laissant momentanément la main. S'il voulait mener, c'était une bonne chose, elle se lasserait très vite sinon. Alors elle lui laissa l'initiative de plonger dans sa gorge, de la soulever légèrement pour que son buste sorte de l'eau alors qu'il la recouvrait d'une kyrielle de baiser, la faisant frissonner doucereusement. C'était un peu maladroit, mais pas désagréable, elle devait le reconnaître. Bientôt, il reprit une certaine constance, glissant ses mains contre son dos et s'aventurant plus bas, ignorant délibérément les sous-vêtements qu'elle portait, s'insinuant dessous pour caresser sa peau laiteuse.

Il était maître pour l'instant. Qu'il en profite, cela ne durerait pas, elle reprendrait rapidement les rennes, mais pour le moment, elle se laisser porter par les bribes de plaisir qu'il faisait naître chez elle, chaque caresse se trouvant accentuer par les mouvements de l'eau autours d'eux. Il faisant bon, et de plus en plus, elle se sentait brûler. S'il poussait un peu, si le désir prenait un nouveau tournant, elle suffoquerait, dans la buée de la pièce, et elle aimait l'idée.

Bientôt, Tucker eut dégrafer son soutien-gorge d'un geste qui suintait l'habitude, et avant qu'elle ne puisse se laisser aller contre lui, il s'empara de sa poitrine, mêlant main et bouche. Un gémissement anticipation coula entre les lèvres de la jeune femme et alla se répercuter contre les parois de la salle de bain, troublant le silence qui n'était autrement briser que par les vagues irrégulières qu'ils créaient en bougeant, en se procurant un plaisir qui, de plus en plus, s'annoncer intense. Intense, mais différent. Chaque amant avait son style et elle commençait à entrevoir celui de Tucker... Il était scandaleux, elle le sentait dans la façon qu'il avait d'assener baiser sur baiser à ses seins, la faisant se tordre alors qu'il passait sa langue d'une manière suggestive sur les pointes tendus par le désir.

Elle hoqueta lorsqu'elle sentit la main de l'adolescent glisser entre ses jambes, allant taquiner son intimité. C'était imprévu. Pas désagréable, non, au contraire, mais inhabituelle. A croire qu'elle s'était faite au style de Regulus, à sa signature. Soit, elle ferait sans, et Donovan se débrouillait déjà très bien, elle n'allait pas non plus faire la difficile.

Elle se cambra un peu lorsqu'il glissa ses doigts en elle, hoquetant à nouveau, surprise, alors qu'il entamait doucement un va et viens. Qui donc avait des doigts de fée à présent ? Merlin, elle prenait du plaisir, réellement, sans avoir à feindre, sans avoir à penser à autre chose. Nombreux étaient les adolescents qui passaient dans ses draps sans même attirer son attention, la faisant simplement jouir parce qu'elle pensait à des amants plus doués, mais Tucker avait au moins le mérite de ne pas être de ceux là.

Il quitta les lieux en même temps que ses lèvres quittèrent sa poitrine, mais elle ne se formalisa pas de ce leger moment de flottement quand presque aussitôt, il vint l'embrasser avec une force nouvelle, sauvage, quelque chose d'animal. Il n'y allait pas de main morte, c'était le moins qu'on puisse dire. Et elle fronça les sourcils, se demandant pendant quelques instants pour qui il était entrain de se prendre.

Mettant fin au baiser, elle saisit les mains qu'il avait posé sur ses hanches, saisissant d'une main ses poignets et les passant au dessus de sa tête pour l'immobiliser, elle déclara, dans le silence soudain :

- Ce n'est pas parce que je suis déjà d'accord qu'il ne faut pas me faire la cour, Monsieur Donovan...

Il n'y avait pas de méchanceté dans sa voix, juste une mise en garde. S'il se montrait à nouveau trop brusque, trop pressé, elle prendrait la fuite, tout simplement. Elle n'était pas une catin qui travaillait à l'heure ou au rendement, elle voulait que ses amants prennent soin d'elle, aussi jeune puissent-ils être. Doucement, comme une pause dans la brutalité qui avait animé leur étreinte jusqu'alors, elle se pencha pour l'embrasser, resserrant lentement ses cuisses autours de celles de l'adolescent et sentant, appuyé contre sa cuisse, son désir.

Le baiser fut délicat, et elle regretta pendant un instant de n'avoir rien pour lui bloquer plus longtemps les mains. Tant pis, elle ferait avec les moyens du bord. De sa main libre, elle alla caresser délicatement la peau jeune et tendue du Serpentard, restant volontairement sur des zones neutres comme son torse et ses bras, assénant caresse éphémère sur contact encore plus doux. Suggestive, elle se mit à suçoter ses lèvres, ses phalanges jouant toujours un jeu trop mutin sur la peau de l'adolescent qu'elle sentait de plus en plus frémir. Il se débattait même, doucement, tentant de lui faire lâcher l'étau qu'elle maintenait sur lui.

Elle le lâcha finalement, bougeant rapidement, et se laissant glisser dans l'eau. D'un geste souple, ses doigts glissant sur lui, elle retira son boxer et passa sous l'eau pendant une seconde, allant embrasser le haut des cuisses de l'adolescent, avant de remonter en une série de baiser le long de son bas-ventre, faisant en sorte que sa poitrine touche le sexe du jeune homme.

Puis, sans préavis aucun, elle recula, se projetant à l'autre bout de la baignoire, dans les marches, le boxer toujours à la main. Elle le tenait comme s'il pouvait chercher à vouloir le récupérer, un sourcil arqué, une expression profondément amusée au visage. Voyant qu'il ne venait pas, elle jeta le morceau de tissu et prenant son air le plus libidineux, elle passa tout doucement une main sur sa propre poitrine, fermant les yeux, elle bascula la tête en arrière, tendant ses épaules et faisant ressortir ses formes alors que ses lèvres s'entrouvraient. Un gémissement de plaisir coula entre ses lèvres. Si elle voyait juste, cela devrait le faire réagir, même si, à cause de la mousse, il ne voyait rien du jeu que les doigts délicats de la jeune femme s'amusaient à exécuter à présent.

Pendant le baiser, Tucker sentit une légère frustration dans le baiser de Scarlett, de plus elle ne répondait pas. Ouvrant brusquement les yeux, fronçant ses sourcils, il remarqua qu'elle avait fait de même et elle s'écarta de lui, le poussant légèrement. Décidément, il ne comprenait pas ce que voulait miss Scarlett de Lioncourt. Un coup, elle était brusque et le voulait et un autre coup, elle le rejetait. Tucker n'appréciait pas ce genre de sentiment qui commençait à l'agacer. Finalement, elle le regarda avec de grand yeux et retira les mains de Tucker qu'il avait posé sur ses cuisses, pour les mettre au-dessus de son propre visage. Il se laissa faire, encore intrigué et encore sous le coup de l'étonnement.

- Ce n'est pas parce que je suis déjà d'accord qu'il ne faut pas me faire la cour, Monsieur Donovan...

Tucker se retint de lever les yeux au ciel, essayant de se contenir devant les caprices de la petite fille pourrie gâtée qu'il avait devant lui. Il commençait de plus en plus à cerner le caractère de Scarlett; Elle était distinguée, et aimait qu'on prenne soin d'elle, qu'on la vénère. Oui, c'est ça, elle voulait créer une sorte de fascination autour de sa personne, pour que les hommes la prenne pour la femme fatale, celle que tous le monde convoite mais que personne ne peut toucher. Tucker était presque sur que d'un certain point de vue psychologique, elle faisait croire à ses victimes masculines que de coucher avec elle était une chose qu'elle n'autorisait qu'à peu de personne. Et de ce fait, il était encore plus sur que ça mettait un certain stress aux hommes avec qui elle couchait et que par conséquent, il n'était pas aussi compétant que... Lui.

Il secoua la tête, à la fois résigné et amusé, un sourire accroché à son visage. Malheureusement pour Scarlett, il n'était pas comme tous ses hommes, il n'était ni naïf, ni idiot. Pour le jeune homme, Scarlett de Lioncourt était une femme de plus, même si elle était terriblement belle et attachante, Tucker avait connu beaucoup plus avant : Plus jeune, plus vieille, plus grande, plus petite, blonde, brune, rousse... Il était sur d'avoir vu tous les styles de femmes qu'il existait.

Sortant de ses pensées, il sursauta presque en sentant les lèvres de Scarlett se coller aux siennes et il fut hésitant, se demandant s'il devait lui faire le même petit coup de théâtre qu'elle lui avait fait ou s'il devait répondre à son baiser et faire comme si rien ne s'était passé. Finalement, il répondit à son baiser qui devenait de plus en plus langoureux et sentit son désir augmenter. De plus, le fait que Scarlett serre de plus en plus ses cuisses ne l'aidait pas à garder son calme. Il avait l'impression d'être un poulain qu'on avait enfermé dans un enclos et qui ne pouvait pas sortir courir dans l'herbe qui se présentait à lui, au loin, à l'horizon.

Il frissonna en sentant les doigts de Scarlett parcourir son corps, ne se rendant même pas compte qu'elle avait lâché ses mains. Ses caresses avaient beau rester sous l'eau, il arrivait tout de même à sentir chaque caresse qu'elle lui infligeait, que ce soit sur son torse ou sur ses bras et ses épaules. De plus, leurs mouvements dans l'eau faisait en sorte de lui donner encore plus de frisson, lui donnant l'impression d'être endolori sous les caresse appuyés de son amante.

Quand elle se mit à sucer légèrement les lèvres de Tucker, tout en l'embrassant, il décida que c'était à son tour de prendre la relève et de recommencer à contrôler les gestes, les baisers et les préliminaires. Bien sûr, Scarlett n'était pas de cet avis et s'accrochait fermement à lui, continuant ses caresses et ses baisers fiévreux.

Au bout de quelques longues minutes, elle cessa enfin de le torturer et sans qu'il ne puisse encore réagir, elle plongea sous l'eau et lui retira son boxer avec ses doigts de fées, à croire qu'elle avait prévu son coup depuis longtemps. Bien sûr, le jeune homme fut soulagée de ne plus sentir le poids du vêtement sur lui, qui le serrait de plus en plus et où il se sentait à l'étroit devant le jeu vicieux de Scarlett, qui lui faisait vraisemblablement de l'effet. A peine eut-il le temps de soupirer d'aise qu'il hoqueta de surprise en sentant son professeur embrasser le dessus de son intimité. Il sentait très distinctement les seins de Scarlett se secouer à chaque baiser qu'elle lui donnait, sur son sexe, le rendant de plus en plus fou de désir.

Il ne tiendrait plus. Il ne tenait plus. Le fauve était lâché, il n'arrivait plus à se contenir. Alors qu'il allait ramener Scarlett à lui, il sentit un l'eau le secouer vaguement, comprenant que ce mouvement impliquait forcement son amante, il ne fut donc pas étonné de la voir sortir de l'eau à son opposé, son boxer à la main, le tenant comme un trophée. Amusé, Tucker haussa un sourcil et laissa un sourire en coin se perdre sur son visage impatient. Il observa avec attention son professeur, se retenant de toutes ses forces pour ne pas la rejoindre et lui sauter dessus. Il avait envie d'elle. Là, tout de suite, maintenant. Il serra de toutes ses forces ses poings, essayant de se faire désirer, mais en l'apercevant se malaxer les seins sous l'eau et oser s'amuser sans lui... Il craqua.

Avant même que Scarlett ne puisse faire un autre mouvement et n'ouvre les yeux, il s'était déjà lancé jusqu'à elle, poussé par un désir ardent qui le bouffait de plus en plus. Comme il l'avait prévu, il arriva juste devant elle et remonta tout près de son visage. Il aperçut un vague sourire sur le visage en porcelaine de Scarlett et avant même de faire quoi que ce soit, il se rapprocha d'elle et plaqua ses lèvres sur les siennes, passant une de ses mains mouillés dans les cheveux d'un noir jais de Scarlett, caressant doucement sa chevelure. L'autre main, il la plaça dans le dos de la jeune femme, la rapprochant encore plus de lui, qu'elle ne l'était déjà. Il sentit Scarlett poser sa tête sur son épaule musclé et tourna la tête pour continuer de l'embrasser.

Leur étreinte était de plus en plus serrée, de plus en plus tentante et pleine de passion. Tout doucement, le jeune homme poussa Scarlett contre le mur et il passa une de ses mains sur ses fesses, faisant jouer ses propres phalanges contre celle-ci, comme elle l'avait déjà fait. Continuant ses caresses, il retira une bonne fois pour toute sa culotte et la remonta à la surface de l'eau pour la balancer assez loin, tout en continuant de l'embrasser. Il sentit que Scarlett venait de s'assoir sur les marches et il se baissa légèrement afin de continuer à l'embrasser.

Il la serra de plus en plus fort, sentant son désir devenir de plus en plus chaud et brûlant, presque volcanique. Le corps nue de Scarlett contre lui ne l'aidait pas à s'en sortir. Il la caressait de haut en bas, s'arrêtant et ralentissant quand il passa près de son intimité, la sentant se cambrer de temps à autre. Et puis, sans crier gare, il la porta légèrement, lui écartant quelque peu les jambes et, enfin, il la pénétra.

Elle avait vu juste. Oh, oui, elle avait vu juste. Il ne tint pas une minute. Il bougea rapidement, ne supportant visiblement pas le petit jeu auquel elle se livrait, de l’autre côté de la baignoire. Alors que dans un mouvement brusque, quasiment précipité, Tucker traversait le bassin, un sourire satisfait se posa sur les lèvres rosées de jeune femme. Il n’y avait plus d’amusement, plus à présent qu’il avait craqué. Elle se fichait bien de l’avoir à sa merci plus longtemps, maintenant, elle le voulait tout simplement, il n’y avait pas de faux semblant, même si cela ne durerait que l’espace d’une étreinte.

Alors qu’avec une violence à peine atténuée par la fougue qu’il y mettait, il l’embrassait, Scarlett se sentit galvanisée, mieux qu’elle ne l’avait été depuis des jours, elle se sentait belle, attirante, désirable. C’était stupide, parce qu’elle n’était sans doute rien d’autre qu’un objet sexuel pour un jeune homme qui en avait vu d’autre tomber en pâmoison devant lui, mais elle s’en fichait pas mal, elle voulait se croire spéciale pour un temps, et il arrivait à maintenir l’illusion, en l’embrassant de la sorte, comme s’il la désirait plus que tout. Il passa ses bras autours d’elle, nichant une de ses mains dans ses boucles détendues par l’eau alors qu’il l’a tenait de son bras libre, maintenant une étreinte puissante, presque rassurante, autours du corps frémissant du professeur.

Elle se laissa aller contre lui, se laissant manipuler sans y paraître, appuyant sa tête contre son épaule et se retenant de sourire lorsqu’il suivait le mouvement pour continuer à l’embrasser, sans que le balais effréné de leurs bouches et de leurs langues ne perde ne serait-ce qu’une once d’intensité. Au contraire, le baiser se faisait de plus en plus chaotique et passionné, titanesque, un combat de géants pour exacerber un désir surpuissant, pas forcément voué directement à l’autre mais tout de même présent, indéniablement présent.

Elle sentit qu’il l’acculait quand, dans son dos, les carreaux frais qui sortaient de l’eau vinrent frôler sa peau. Presque aussitôt, la caresse de la faïence se fit oublier, remplacer par les doigts du jeune homme. Il ne lui fallut pas longtemps pour faire sauter les derniers qui amarraient encore Scarlett à la réalité, et cela lui prit encore moins longtemps de glisser ses doigts sous l’étoffe qui leurs faisaient entrave. Elle fut bientôt nue contre lui, et automatiquement, elle resserra l’étreinte qu’il maintenait autours de son corps, laissant leurs peau brulante s’apprivoiser, se découvrir au fur et à mesure des caresses implicite que provoquaient leurs respirations chaotiques. Sans vraiment y penser, elle se recula un peu sans pour autant le lâcher, si bien qu’il suivit le mouvement, et elle fut surprise de voir que d’une manière presque autoritaire, directive et impérieuse, sans pour autant être réellement brutal ou lui manquer de respect. Elle ne s’offusqua pas, comprenant qu’à ce stade là, le simple fait qu’il ne lui mordre pas violemment les lèvres étaient déjà une victoire.

Elle n’eut pas le temps de contrer, ni l’envie d’ailleurs, quand il la souleva contre lui, lui écartant les jambes et liant leurs corps. Elle hoqueta, mettant momentanément terme au baiser qui reprit de plus bel alors qu’un gémissement de plaisir passait ses lèvres. Elle leva aussitôt ses bras fins et pâles, les passant autours des épaules de Tucker et plaquant ses mains contre sa nuque, emmêlant ses doigts dans ses cheveux alors qu’ils bougeaient en rythme, portés par l’eau, sans limite ni contrainte d’espace, juste deux corps qui se faisaient du bien, sans conséquences et sans engagements.

L’impression que son sang était bouillant s’empara de la jeune femme, lui arrachant presque un rictus qui se transforma en un nouveau soupir cru de plaisir, alors qu’elle déplaçait une de ses mains. Elle mit fin au baiser, allant appuyé son front contre la clavicule de l’adolescent, laissant ses doigts courir dans son dos, chassant l’eau, glissant jusqu’à ses fesses qu’elle effleura à plusieurs reprises, appuyant au creux de ses reins pour qu’il entre plus profondément en elle. Quand il s’exécuta, elle se cambra contre lui, savourant chaque once de la satisfaction qu’il lui procurait, et bientôt, le souffle de la jeune femme se raccourcit. Fronçant les sourcils, ne voulant pas que cela s’arrête si vite, elle tenta de se calmer, mais l’envie de l’avoir plus près prit le dessus. Alors qu’elle tournait la tête et embrassait brutalement son cou, mordant presque sa peau légèrement salée, elle sentit que lui aussi perdait pied. Son souffle était court, saccadé, et sous les lèvres de la jeune femme, son cœur battait un ramdam impressionnant, prouvant d’une manière tambourinant que ce garçon était bel et bien vivant, qu’il en profitait.

Elle releva la tête pendant un instant, tendant son dos pour approfondir leur danse sensuelle, si c’était encore possible et elle posa brièvement son regard flouté par les événements sur le visage bouleversé de l’adolescent. Bouche entre-ouverte, yeux fermés, il semblait prendre autant de plaisir qu’elle et, ne cherchant pas plus longtemps, elle reposa son front contre son épaule tendues et se mordit les lèvres, cherchant à se contenir le plus longtemps possible, à ne pas craquer, à ne pas céder pour la facilité, c’eut été trop simple, elle voulait tester ses limites, voir jusqu’où il saurait l’emmener…

Arriva cependant un moment où elle eut l’impression de perdre sa santé mentale tant elle ne savait plus ce qu’elle faisait, tant elle se sentait droguée, groggy et en même temps alerte, prête à exploser, à ce que chacun de ses muscles se disloquent, comme déchirés par des mains hargneuses. Elle laissa filer le plaisir, permettant à la vague incommensurable de chaleur qui caractérisait l’orgasme la submerger. Elle se cambra violemment contre le corps de Tucker, réalisant vaguement qu’ils étaient synchronisé et qu’en même temps qu’elle, il avait trouvé son chemin vers le septième ciel.

Ils restèrent ainsi un moment, comme suspendu dans les airs, puis Scarlett lâcha prise, ses muscles étant devenus trop douloureux pour qu’elle maintienne l’étreinte. Tucker en fit de même et elle se laissa retomber dans les marches, son ventre fourmillant frénétiquement sous les restes de plaisir, un sourire satisfait sur ses lèvres, alors qu’il se tenait devant elle. Elle réalisa qu’elle tremblait presque, tant elle avait eut besoin de cette étreinte pour se sentir mieux, pour reprendre un peu de confiance en elle. D’un geste souple, elle saisit sa main et le fit avancer, l’amenant contre elle.

Il obtempéra, s’asseyant comme elle le lui indiquait silencieusement dans les marches et presque aussitôt, alors qu’il avait pris place dos à elle sur la marche inférieure, elle vint planter un baiser plus délicat que les précédents dans son cou, glissant ensuite vers son épaule avant de l’enlacer doucement, consciente que maintenant que l’étreinte était terminée, ils retourneraient à leur vie respective. C’était dans l’ordre des choses mais pour l’instant, elle voulait profiter de sa présence encore un peu.

D’une voix heurtée, elle murmura, mutine et amusée :

- Merci, Monsieur Donovan…