Lutter contre l'alliance mortelle de la rage et d'une rencontre n'est pas toujours des plus simple. [Winter&Opale]

Après une longue journée, Opale avait eu envie de sortir prendre l'air. Cette nouvelle habitude commençait à l'agacer, comme si s'aérer pouvait améliorer son humeur. Massacrante, voilà à quoi ressemblait cette dernière. Poussée à bout par la force de son insolence, elle avait lutté toute l'après-midi contre une cruelle envie de meurtre. Elle aurait été prête à tout pour se calmer. Et si par là était sous-entendu commettre un crime, qu'importe, elle l'aurait fait.

Cheminant vers l'extérieur, elle se refusait à croiser le regard de quiconque qui se trouverait sur son chemin. La Forêt Interdite était sa destination. Là-bas au moins, elle ne risquait de rencontrer personne. Elle savait qu'en de pareils moments, où la rage la bouffait de l'intérieur, il était préférable qu'elle n'adresse pas la parole aux autres. Non pas qu'elle le fasse souvent, ou qu'elle ait peur de les blesser puisque c'était ce qu'elle faisait à longueur de temps, mais parce qu'elle n'était plus elle-même. Son self-contrôle était réduit à néant, elle avait du mal à gérer sa colère.

Enfin, elle était arrivée à destination. La nuit n'était pas encore tombée, le crépuscule régnait. La Serpentard pénétra dans les bois, laissant un peu de son énervement à l'orée de la forêt. Ce n'était qu'à la vue des conifères, des petits animaux inoffensifs et au silence d'or qui y pesait qu'elle sentit ses nerfs se détendre. Elle s'avança, entrant plus profondément dans ces lieux, et se délecta du paysage qui s'étendait devant elle. Elle prit de grandes inspirations, de façon à ce que son esprit se vide.

Elle marcha, en poursuivant sa route vers le nord, là où elle savait que résidait un énorme rocher sur lequel elle adorait s'asseoir. Elle ne tarda pas à l'apercevoir au loin, il lui restait encore plusieurs mètres à parcourir avant de l'atteindre. Soudain, elle entendit des pas résonner, assez proches. Pestant tout bas, elle se retourna et se retrouva face à une jeune élève qu'elle ne connaissais pas. Agacée au possible, Opale lui lança un regard haineux avant d'extérioriser sa colère.

- On ne t'a jamais appris que suivre les gens ne faisait pas partie de la politesse? déblatéra-t-elle.

Visiblement sous le choc, son effrontée resta muette quelques instants. Pour ne pas arranger les choses, car Opale haïssait les têtes d'ahuris qui ne daignaient afficher qu'un air étonné en toutes circonstances. Toujours postée face à elle, ses yeux courroucés dans les siens, la Serpentard attendait une réaction.