We are so fucked up. [Cassie&Adam]

Il devait s'être écoulé presque une heure depuis que Cassandra avait passé la porte du cours de métamorphose. Et pourtant, ce jour là, elle n'était pas si attentive aux dires du professeur. Elle n'avait plus revu Lizzie depuis un moment, et entre temps, elle avait appris pour Amy. Amy et Regulus. Et comment l'histoire s'était terminée. Elle ne pouvait pas dire qu'elle l'avait vu venir, mais elle avait espéré que le frère de Sirius aurait pu être un eu plus délicat, même si ce n'était clairement pas dans sa nature. Il avait fait mine de se ranger, lui avait dnné des espoirs fous, et puis quoi? Mettre la demi-soeur de sa petite amie dans son lit? La Serpentard secoua la tête. Il fallait absolument qu'elle trouve Lizzie. Même si elle ne pouvait trouver les mots pour la consoler, il fallait qu'elles en discutent.

Elle ne s'étaient plus vues depuis l'épisode de la volière, où Cassandra avait coupé court lorsque Lizzie avait abordé le sujet tabou d'Adam Farber. Et elle était prête à passer l'éponge sur l'intox que la jeune femme lui avait donné. Lizzie était trop importante pour qu'elle lui tienne rigueur. Elle avait été mal informée et avait voulu agir dans l'interêt de son amie. Il n'y avait pas lieu d'en faire tout un pudding.
Maintenant qu'elle avait également intégré Tucker à sa vie, elle se sentait plus légère. Un poids, certes pas bien lourd, s'était enlevé d'elle, et il lui arrivait de sourire tout naturellement dans les couloirs. Elle était sortie de l'infirmerie quelques jours auparavant, et même si sa cicatrice la picotait, parfois douloureusement, elle n'avait plus saigné, ce qui était en soi une bonne nouvelle. Elle n'avait aucune intention de passer sa vie à se faire soigner pour un mal dont elle n'avait pas identifié les causes.

La sonnerie retentissante la tira de ses pensées peu réjouissantes, et elle sortit de la salle à la hâte. Elle devait aller à la bibliothèque. Elle avait repéré la veille un roman qu'elle n'avait pas eu le temps de prendre, et il fallait qu'elle le récupère. Même si elle avait encore le temps, étant donné qu'elle n'avait plus aucun cours de la journée, elle préféra se presser, faisant claquer ses pas sur le sol. Encore absorbée dans les reflexions faites en cours de métamorphose, elle ne s'aperçut pas tout de suite qu'elle avait suivi le chemin inverse de celui qu'elle voulait emprunter. Elle s'était retrouvée dans le Hall. En soupirant, elle maudit sa tendance à se déconcentrer, et se retourna. Mais elle n'était plus seule.

Elle fut sidérée par l'apparition soudaine de la personne qui se trouvait désormais en face d'elle. Incapable de réagir, ses sens avaient tous été anéantis. Mais elle se détendit peu à peu, reprenant contenance. Ce n'était après tout, pas la première fois qu'elle rêvait d'Adam Farber. Le décor changeait, uniquement. Cela faisait quelques temps que le jeune homme n'était plus venu hanter ses nuits, et elle fut surprise que ses songes soient à nouveau habités par l'homme qui avait provoqué son aller à Ste Mangouste.
C'était tout de même étrange, elle n'avait pas l'habitude de s'endormir en cours, même si elle n'était pas si attentive. Elle avait sûrement été épuisée à force de s'inquiéter pour son amie, et à penser aux coeurs brisés, Adam en profitait pour revenir perturber son sommeil.

En poussant un soupir las, elle lanca :

- D'habitude, quand je rêve de toi, l'action se passe à Beauxbâtons. J'imagine que c'est un point positif, je ne reste plus enfermée là bas, rajouta t-elle après un court instant de reflexion.

Cassandra fut impressionnée par les traits d'Adam. Aucun flou ne venait perturber son image. Dans certains rêves, il semblait plus virtuel, mais la jeune femme savait pertinemment que lorsqu'elle le distinguait si bien, l'effet du songe serait violent, avec des repercussions plus ou moins graves. Elle n'osait imaginer l'état dans lequel elle allait se réveiller. Pour couper court et preserver son esprit, suffisamment perturbé, elle reprit :

- Si tu permets, il faut que je me change les idées, aller voir autre chose, sinon quand je me réveillerai, ton image sera gravée, et j'aurais du mal à tenir la journée.

Messages : 13 Date d'inscription : 24/03/2010

Une colère sourde bouillonnait en lui et venait élancer ses temps avec violence, provoquant des douleurs frontales conséquentes. Il sortait d'un cour de potion où son voisin, un serpentard rondouillard et visiblement peu à l'aise dans cette matière, avait mal respecté les consignes. Résultat des courses, Adam avait été aspergé d'un liquide bouillant et nocif qui avait calciné en plusieurs endroits sa chemise et sa veste d'uniforme, marquant aussi sa cravate mais d'une façon plus discrète. Le professeur Rogue avait copieusement incendié son élève avant de permettre à Adam de quitter les cours pour aller voir Mrs Pomfresh et vérifier que la potion n'avait pas atteint son épiderme.

L'infirmière, qu'il avait toujours vu revêche et peu sympathique s'était montrée, avec lui, gentille, douce, délicate et prévenante. Il ne devait de l'avoir remarqué que parce que, quelques jours plus tôt, il l'avait vue interagir avec un élève de Serpentard qui s'était un peu trop approché d'un arbre dit " le saule cogneur ". Et ce jour là, avec ce pauvre garçon au bord des larmes, la reine de l'infirmerie avait été d'une sécheresse cassante et d'une rapidité douloureuse, tant et si bien que son patient avait finit par sortir en tremblant, la peur dans son regard indiquant clairement qu'à l'avenir, il ne remettrait plus jamais les pieds ici. Mais avec lui, elle était comme une mère soignant son enfant chéri. Attitude que toutes les femmes avaient avec lui, quand elles ne tentaient pas de le séduire. Elle lui avait fait retirer sa veste, sa cravate et sa chemise et, remarquant qu'au niveau des abdominaux de droite la peau était brûlée, elle s'était empressée de le soigner, avec force gestes doux et patients, calmes. Bientôt, il retrouvait un torse lisse et impeccable, sur lequel saillaient des muscles fins mais fermes, assurés. Ce n'est que lorsqu'il s'était tourné pour attraper sa chemise que l'infirmière avait étouffé une exclamation de surprise mêlée d'horreur. Il avait haussé les épaules et s'était dépêcher de se revêtir, masquant à la vue de la vieille dame l'affreuse cicatrice qui lui balafrait le dos. Il l'avait gentiment remerciée avant de quitter les lieux d'un pas assuré, son sac en bandoulière et la cravate dans la poche de sa veste.

Il traversa une partie du grand hall d'un pas énergique, le regard toujours assombrit par l'incident de la matinée mais la physionomie plus calme, plus détendue. Il ne faisait pas vraiment attention à ce qui l'entourait mais alors qu'il s'apprêtait à monter les marches de l'escalier principal, une odeur trop familière le stoppa net. Parfum suave et sucré, éminemment féminin et diablement enivrant, effluves douceâtres qui prenaient à la gorge et anesthésiaient ceux qui se trouvaient sur le sillage. Mélange d'agrumes et de fleurs, la senteur capiteuse lui arracha un fugitif sourire, emprunt d'une mélancolie amère. Il savait déjà à qui il aurait affaire. Elle était la seule à porter ce parfum si spécial. Il en avait vu défiler, des demoiselles parfumées. Mais aucune d'entre elles ne possédait ce savant mélange de fruits et de faune oscillant entre naturel et subtilité. Il se recomposa alors un masque naturel, c'est à dire angélique et candide, et se retourna.

Elle le regardait d'un air sidéré, incrédule et vaguement perplexe. A la lueur de lassitude qui suivit la surprise dans son regard, Adam su qu'elle n'y croyait pas. L'ironie de la situation ne lui échappait pas mais il n'avait pas le coeur à en rire. Elle avait changé. Profondément. Plus mince et nettement moins souriante, elle avait gardé des stigmates profonds de leur dernière entrevue. Son regard s'était considérablement obscurcit, et de manière permanente d'après ce qu'il pouvait voir. Il avait le souvenirs de deux yeux d'un bleu lumineux, comme ces cieux de printemps où volaient les hirondelles. La couleur de ceux qui le fixait s'approchait plus du grand large que de l'azur d'un ciel ensoleillé. Ses traits s'étaient un peu durcis et il y avait quelque chose dans son maintint qui inspirait la retenue, la réserve. Elle semblait lointaine et distante, mais c'était assez ténu, presque imperceptible. Sauf qu'Adam connaissait Cassandra mieux que personne. Mieux qu'elle-même ...

La jeune femme poussa un soupir de lassitude et déclara posément :

- D'habitude, quand je rêve de toi, l'action se passe à Beauxbâtons. J'imagine que c'est un point positif, je ne reste plus enfermée là bas ...

L'ombre d'un sourire passa sur les lèvres du jeune homme mais ce fut imperceptible. Un rêve. Elle croyait à une hallucination de son esprit. Mais il apprenait ainsi qu'elle continuait à rêver de lui, tout comme elle venait parfois hanter ses songes, faisant ressurgir au réveil des regrets qu'il aurait préférer garder enfoui au fond de lui. Mais elle l'observait attentivement, avec une telle expression qu'il crut qu'elle prenait enfin conscience de la réalité. Mais le voile incrédule dans ses yeux bleus foncés ne disparaissait pas, persistant jusqu'à ce qu'elle finisse par dire, d'un ton calme et nullement affecté :

- Si tu permets, il faut que je me change les idées, aller voir autre chose, sinon quand je me réveillerai, ton image sera gravée, et j'aurais du mal à tenir la journée.

Pour le coup, il esquissa un léger sourire, marqué et réel. Mais fugitif aussi. Elle continuait à le prendre pour une image dans sa tête, dans ses songes. Elle croyait dormir alors qu'elle était bel et bien réveillée, au beau milieu du hall, en face de lui. Il ne pouvait douter de la réalité quand il s'enivrait de son parfum tandis que chaque trait du visage de la belle blonde se gravait dans son esprit, venant se superposer aux souvenirs qu'il avait d'elle pour prendre doucement leurs places. Enfin, il ouvrit la bouche et murmura de sa voix grave et chaude, douce et sensuelle :

- Hélas Cassandra, j'ai bien peur que la réalité soit plus douloureuse encore que tes rêves ...

Il fit un pas, s'approchant dangereusement d'elle sans qu'elle n'esquisse un mouvement. En temps normal, elle l'aurait giflé de toutes ses forces avant de lui échapper sans demander son reste. Ou bien elle se serait acharnée sur lui, verbalement comme physiquement, avant de fondre en larme en le repoussant tant bien que mal. Ou alors, elle serait restée de marbre et aurait tourné les talons sans un mot, le laissant seul avec son orgueil blessé et ses souvenirs douloureux. Il savait que toutes ces réactions auraient été purement légitimes, parfaitement justifiées. Mais pour l'heure, elle ne semblait pas se rendre compte de ce qui se passait. Il inspira légèrement avant de se pencher un peu pour déposer ses lèvres au coin de celles de Cassandra, avec une étrange douceur.

Il savait qu'il allait prendre cher, mais sur le coup il n'avait vu que cette solution pour lui faire prendre conscience de la réalité. Elle verrait donc que ses cauchemars ne se limitaient pas au monde du sommeil ...

L'Adam virtuel de Cassandra resta muet quelques secondes, esquissant un vague sourire, aussi réel que dans les souvenirs de la jeune femme. Elle l'avait vu tant de fois, elle connaissait pas coeur l'angle de sa mâchoire et la façon dont le coin de sa bouche venait marquer une légère ride sur sa joue. Fugace, il dispart rapidement, laissant place au son de sa voix, grave et si douce q'un bonbon au miel n'aurait pas pu faire le même effet.

- Hélas Cassandra, j'ai bien peur que la réalité soit plus douloureuse encore que tes rêves ...

La jolie blonde tressauta sous le coup, retenant un rire bref. Il n'y avait aucune réalité dans leur situation. Adam avait disparu depuis longtemps de sa vie, emportant avec lui tout ce que Cassandra avait bien pu donner. Et il la faisait prisonnière de mille et une façons. Tout au long de l'année, elle s'était émancipée de cette attache, de ce feu qui la dévorait, et elle devait vivre avec elle-même à présent. Son ancien amour ne pouvait pas redevenir présent dans sa vie. Elle savait Adam cruelle, mais il n'avait pas pu revenir pour la hanter. Il l'avait aimée, elle le savait. Il l'avait aimée si fort, et elle lui avait rendu cet amour au centuple. Par respect pour la souffrance qu'il lui avait causé, et pour cette unique raison, il n'aurait pas pu songer à cohabiter avec elle à Poudlard.

Contre toute attente, il se rapprocha. Guère impressionnée, la jeune femme ne bougea pas d'un pouce. C'était le moment où elle allait avoir des flashs. Comme dans tous ses rêves, l'instant était venu pour elle de revivre ses souvenirs. Comme d'habitude, le premier baiser, comme d'habitude, la cicatrice, comme d'habitude, leur première nuit ensemble, comme d'habitude, la rose rouge. Il n'y avait rien de plus banal que ce rêve, au fond. Elle se préparait, serrant mentalement les dents, car même revisités des milliers de fois, ces pans de sa vie lui semblaient toujours aussi douloureux et étrangement lointains. Comme s'ils n'avaient été qu'une illusion, et pourtant, tellement ancrés dans la réalité.

Elle ne réalisa pas que l'horloge de son songe avait été déréglée jusqu'à ce qu'il s'arrête devant elle, penchant la tête pour déposer ses lèvres au coin des siennes, d'une infinie douceur qui n'appartenait qu'à lui, comme si elle allait se casser sous ses assauts. Mais étrangement, la sensation ne s'apparentait pas à ce qu'elle avait l'habitude de ressentir durant ses rêves. La caresse de la bouche d'Adam semblait à peine l'effleurer, mais elle s'implantait dans sa peau avec une facilité incroyable. Comme si son épiderme avait été spécialement concu pour y recevoir l'empreinte de la bouche du jeune homme. Et elle se rappelait avoir déjà eu cette impression. Mais ni dans ses rêves, ni dans ses cauchemars. Son esprit ne lui rendait pas assez justice pour se remémorer tous ses détails. Cassandra avait déjà ressenti toutes ses choses, mais dans son monde à elle, dans la dimension réelle, celle qu'elle avait partagé autrefois avec Adam. Un monde qui n'avait rien à voir avec les imitations qui avait jusqu'alors suffi à la destabiliser, sans qu'elle se rende compte que rien n'était plus douloureux que la cuisante réalité.

C'est alors qu'elle comprit. Elle avait été plus que stupide de croire qu'il la laisserait un jour tranquille. Il ne se contentait plus de hanter ses songes, désormais. Il s'était approprié sa réalité, et subitement, les murs autour d'eux semblèrent s'écrouler. Cassie demeura debout, silencieuse, interdite. Elle avait l'impression de se laisser lentement tomber par terre, alors que ses genoux restaient droits, la tenant fièrement, comme une statue de marbre. La jeune femme recula doucement, gardant ses yeux braqués sur Adam. Electrisée, son sang s'était pratiquement glacé dans ses veines. D'une voix manifestement peu contrôlée, elle murmura :

- Non, t'as pas le droit de me faire ça...

Elle avait foncé dans le mur sans même s'en apercevoir. Et quelle était la meilleure solution pour sortir de là ? Elle ne pouvait fuir devant lui. Partir sans un mot, déguerpir, était au delà de ce qu'elle pouvait faire. Lui crier dessus, le frapper, était une réaction exagérée, et peu naturelle. Mais elle restait figée, devant lui, à se demander comment elle allait bien pouvoir se tirer de cette situation qui s'apparentait à son pire cauchemard. Comment cohabiter avec Adam à nouveau? Elle se savait forte, mais bien trop diminuée pour lui faire face comme elle l'aurait du.

Messages : 13 Date d'inscription : 24/03/2010

Elle ne réagit pas immédiatement, visiblement inconsciente de ce que la caresse signifiait. Puis, subitement, elle recula. Violemment. Jusqu'à se retrouver acculé au mur sans qu'il n'ait esquissé le moindre geste pour la suivre. Il restait immobile face à elle, impassible malgré les émotions trop puissantes qui le secouait. Il aurait dû s'en douter, se retrouver devant elle n'était pas simple. Ils avaient une histoire commune trop chargée en douleurs, en blessure et en amour mal géré pour que ce soit facile de faire comme si de rien n'était. Il avait aimé Cassandra comme plus jamais il n'aimerait qui que ce soit, mais il avait foiré leur histoire. Ils avaient finit par se détruire, l'amour qu'ils se portaient dépassaient les limites du supportable, du vivable.

- Non, t'as pas le droit de me faire ça...

Il esquissa un sourire cynique. Non, il n'avait en effet pas le droit de revenir dans sa vie, de refaire irruption dans son monde. Mais il ne l'avait pas choisit. On l'avait sorti de Beauxbâtons pour le placer ici, dans un but qu'il ignorait encore. Lorsqu'on lui avait annoncé sa nouvelle affectation, il n'avait pas fait le lien entre sa nouvelle école et son ex petite amie. Sauf qu'il était désormais trop tard, il se retrouvait entre les mêmes murs qu'elle. Pas dans la même maison cependant. Baissant machinalement les yeux sur son blason, il remarqua l'insigne caractéristique de Serpentard. Tiens, voilà qui était étonnant. Lui aurait dû aller chez les verts et argents, mais pas elle. Elle aurait eu sa place chez les lions, bien plus que lui pour commencer. Enfin, ce genre de considération relevait du futile, dans la situation actuelle.

Haussant les épaules d'un air faussement désinvolte, affichant une mine indifférente, il répondit :

- Je n'y suis pour rien. Je n'ai pas demandé à venir ici.

Il s'arrangea pour croiser le regard de la jeune femme. Ses yeux bleu doux s'étaient un peu assombrit mais ils exprimaient une franchise dont il n'était pas possible de douter. Sincèrement, s'il avait pu éviter de se retrouver dans le même bâtiment qu'elle, il l'aurait fait.

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