Fragments du passé - Comment as-tu pu t'effacer de ma vie ? [ Gabriel & Victoire ]

Le jeune homme s’avança vers Victoire, d’un pas hésitant. Cette dernière le toisait avec appréhension, se demandant ce qu’il allait lui faire. Elle ne pourrait certainement pas se défendre avec le peu de force qui lui restait. Se sentant totalement idiote de penser ainsi, elle attendit sa réaction.

- Je suis désolé, je ne regardais pas où je mettais les pieds, j'étais dans mes pensées. J'espère que je ne t'ai pas fais mal...

La concernée ne réagit pas, se contentant de fixer le garçon face à elle. Elle ne pouvait s’empêcher de s’attarder sur ses yeux d’un bleus azurs intenses. Elle était certaine de les avoir déjà vu quelque part. Mais où, elle n’en savait strictement rien. Sortant de ses réflexions, elle le vit secouer sa tête nerveusement, comme s’il essayait de chasser des pensées néfastes. Un sourire se posa sur ses lèvres, sous le regard stupéfait de Victoire.

- Je peux te poser une question ? Demanda-t-il.

Instantanément, elle fronça les sourcils. Qu’est-ce que ce garçon allait-il pouvoir lui demander ? Si ça se trouve, il était comme tous les autres. C’était même certain. Et elle ne voulait pas encore se prendre la tête avec ces égoïstes, qui ne pensait qu’à alimenter leurs ragots. Mal à l’aise, elle détourna le regard, pour le porter à la fenêtre.

- Si tu veux , lâcha-t-elle doucement, sans grande motivation.

Reportant son attention sur le jeune homme, elle vit un air ravi apparaitre sur son visage. Fermant quelques instants les paupières, elle rajouta fermement:

- Mais je ne te promet pas d’y répondre.

Gabriel attendit la réponse de Victoire, priant intérieurement pour qu'elle accepte. Vu le mauvais caractère qu'elle avait gagné durant ces dernières semaines, il lui sera assez difficile de lui faire entendre raison ou de lui remémorer ses souvenirs. Patient, il observa Victoire, toujours aussi belle. Celle-ci semblait embêtée mais tout en détournant la tête, scrutant le ciel par la fenêtre, elle lâcha :

- Si tu veux.

A la bonheur, pensa Gabriel. Il pourrait donc avoir l'occasion d'essayer de lui parler. Rayonnant de plaisir, il aperçut Victoire tourner la tête vers lui et se plonger dans ses yeux océans. Comme avant. Il y avait donc, une infime chance, peut-être, pour qu'elle retrouve la mémoire. Gabriel se souvenait très bien que Victoire adorait se plonger dans ses yeux afin de se baigner dans ses yeux bleus.

- Mais je ne te promet pas d’y répondre.

Gabriel esquissa un faible sourire énigmatique. Victoire devenue une personne froide et hautaine. On aura tout vu. Le Gryffondor soupira, se maudissant intérieurement, après tout... C'était sa faute si elle avait aussi mal tournée. Son but premier avait été de la protéger des dangers qu'il pourrait y avoir dans sa mission et la protéger des souffrances que lui causerait son cœur. Mais Gabriel n'avait jamais pensé qu'il fallait surtout qu'il la protège d'elle-même. Elle s'empoisonnait tout seule, pour diverses raisons encore inconnues aux yeux de l'adolescent.

Il se rapprocha d'avantage, et plongea ses yeux d'un bleus plutôt triste dans les yeux chocolats de son amante et tout en soupirant, il lui demanda :

- Est-ce que le nom de Gabriel Dawson te dit quelque chose, Victoire Suan ?

Un léger sourire apparut sur les lèvres du garçon en face d’elle. Patiente elle attendit la question que voulait tant lui poser le jeune homme. S’approchant de nouveau d’elle, Victoire ne bougea pas, absorbée par les yeux bleus qui la toisaient avec une once de tristesse. Sans qu’elle ne sache pourquoi, le fait de voir la peine gagner le garçon -même si elle n’en connaissait pas la raison- resserra son cœur fragile en ces temps-ci.

- Est-ce que le nom de Gabriel Dawson te dit quelque chose, Victoire Suan ?

Tout d’abord surprise par la question et surtout par le fait que le garçon connaissait son nom, elle se demanda pourquoi il souhaitait qu’elle connaisse ce Gabriel Dawson. Elle se mordit nerveusement la lèvre, face à un dilemme. Victoire pouvait facilement lire l’appréhension sur le visage en face d’elle. Oubliant le fait qu'il connaisse son prénom, elle se concentra. S’étant radoucie devant les yeux tristes de l’inconnu, elle chercha dans sa mémoire si elle connaissait ce prénom. Mais au bout d’un temps de silence, ou la jeune femme réfléchissait vivement, elle fut obligée de répondre par la négative.

- Non ça ne me dit rien, répondit-elle doucement.

Sa réponse n’était visiblement pas la bonne, car le garçon en face était d’avantage gagné par la tristesse. Elle se sentait perdue, comme si on venait de lui retirer tout ce qu’elle connaissait, tout ce qu’elle ressentait depuis des mois. La jeune femme aurait voulu ne plus voir ses yeux tristes en face d’elle, qui la toisait intensément. Baissant le regard, gênée, elle lâcha de but en blanc :

- Désolé…

Victoire mit du temps à répondre. A son air grave et sérieux, Gabriel comprit qu'elle réfléchissait ce nom, ce visage qui aurait pu être enfouit dans son esprit. Elle se mordit la lèvre, nerveuse de ne pas retrouver ce nom dans sa mémoire et Gabriel comprit qu'elle n'arrivait pas à se souvenir de lui. Au moins, maintenant que son propre nom s'était effacé du cœur de sa bien-aimée, elle pourrait certainement tombée amoureuse d'un homme mieux que lui. Et surtout d'un homme qui ne la ferait pas souffrir autant qu'il la fait. Quel idiot.

- Non ça ne me dit rien, répondit-elle doucement.

En entendant ces mots, Gabriel crut voir le monde s'écrouler sous ses pieds. Elle l'avait oublié et tout ceci était sa faute. Il avait perdu la seule femme pour qui il se serait battu corps et âme. Et là voilà partit, par sa faute. Se visage se tordant de douleur, il sentit une boule se former au creux de sa gorge, remontant et redescendant.

- Désolée...

Gabriel se mordit intérieurement la joue pour ne pas craquer devant Victoire. Cependant, la vision du jeune s'embua et il ne put retenir une larme qui s'écrasa sur sa joue. Son cœur venait d'exploser en milles morceaux. Ce n'était qu'un fou, un masochiste. Tout ceci était de sa faute, il avait provoqué l'amour et voilà où il se retrouvait à présent. C'était un pur et simple imbécile. Remontant ses yeux embués vers ceux de sa bien-aimée, il la regarda quelques secondes avant de lâcher :

- Ce n'est pas de ta faute, Victoire. Mais de la mienne.

Ne demandant pas la permission de Victoire, il se rapprocha d'elle et sentit son souffle s'écraser contre ses joues mouillés. Il était pitoyable à voir. Un Gryffondor ne pleurait pas normalement, même pour une femme aussi exceptionnelle que Victoire... Gabriel ferma les yeux et se remémora leur premier baiser, puis le moment douloureux où il l'avait quitté. Prit par ce sentiment de mélancolie, il se pencha sur Victoire et l'embrassa. Celle-ci fut au début surprise, essayant de le dégager, mais au-fur-et-à-mesure de la tournure du baiser, Victoire se laissa docilement faire et une larme de Gabriel vint se mélanger à leur baiser, qui devint directement plus salé. Finalement, il se retira et la regarda droit dans les yeux avant de déclarer :

- Je suis désolé de t'avoir fait ça, Victoire. J'espère juste que tu seras heureuse...

Puis, sans demander son reste et lâche, il tourna les talons et partit, en direction de son dortoirs, la tristesse déformant les traits de son visage d'ange.

Stupéfaite, elle vit une larme rouler sur la joue du garçon en face d’elle. Elle ne put s’empêcher de se sentir coupable, sans pour autant comprendre l’importance de connaitre Gabriel. Victoire rencontra le regard embué et d’une tristesse poignante, du jeune homme.

- Ce n'est pas de ta faute, Victoire. Mais de la mienne.

Se perdant encore plus dans les paroles douloureuses du garçon, elle voulut dire quelque chose, seulement ce dernier ne lui en laissa pas le temps. Il s’approcha lentement de la Serpentarde, les larmes continuant de couler sur ses joues. A cet instant, tout ce qu’elle souhaitait c’était qu’il cesse de pleurer par sa faute. Car malgré ce qu’il affirmait, elle était certaine que sa peine était liée à elle. Son souffle chaud, et saccadé glissait contre les joues de Victoire. Elle le vit fermer les paupières, pour finalement les rouvrir aussi vite. Soudain, il se pencha vers elle, et attrapa ses lèvres. Stupéfaite, elle tenta d’échapper au baiser, seulement avec sa force de petit chat, elle ne put se dégager de l’étreinte du garçon. Finalement, elle succomba aux lèvres chaudes du jeune homme, les paumes posées sur son torse. Elle pouvait sentir la peau humide du garçon contre la sienne, ses larmes se mélangeant à leur baiser. Puis, il se détacha d’elle, et planta son regard dans le sien.

- Je suis désolé de t'avoir fait ça, Victoire. J'espère juste que tu seras heureuse...

Puis, il finit par tourner les talons et commença à partir, laissant Victoire plantée au milieu du couloir. Avant qu’il ne soit hors de vue, elle lâcha douloureusement:

- Je ne suis pas heureuse.

Sa voix avait fait écho dans le couloir, et avait stoppé le garçon plus loin. Non, elle n’était pas heureuse. Depuis plusieurs semaines, elle était plus malheureuse qu’autre chose. Elle essayait de se reconstituer vainement, avec le peu d’information qu’elle avait. Elle se mise à marcher en direction du jeune homme, qui s’était retourné vers elle. Arrivant à sa hauteur, elle le vit s’essuyer rageusement ses joues toujours humides.

- Tout ce que je veux s’est comprendre, lâcha-t-elle brusquement. Comprendre pourquoi j’ai cette sensation de vide, l’impression d’oublier quelque chose. Pourquoi depuis plusieurs semaines je change. Pourquoi j’ai atterrit à l’infirmerie en ayant soi-disant reçu un coup sur la tête. Je veux juste comprendre… Mais s’est trop demandé j’ai l’impression.

Les larmes s’étaient mises à couler sur ses joues pendant sa tirade. Des larmes d’incompréhension, de chagrin. Sans réellement réfléchir elle posa sa tête contre l’épaule du jeune homme, se collant légèrement contre lui. Fermant les paupières, elle souffla longuement, essayant de calmer ses frissons de frustration qui se propageaient dans tout son corps. Elle venait de se confier à un inconnu, et pourtant Merlin sait à quel point cela lui avait fait du bien. Victoire sentait qu’il savait quelque chose. Ses phrases lui avaient prouvé qu’il y était pour quelque chose. A présent, elle espérait qu’il lui expliquerait, qu’elle puisse enfin comprendre ce mal-être constant.

- Je ne suis pas heureuse.

Ces mots venaient de résonner à travers le couloirs, passant à travers Gabriel, le faisant frémir. Il s'arrêta net, n'arrivant plus à continuer devant les mots que lui avaient lancés Victoire, comme si s'étaient des petits couteaux qu'elle s'efforçait de lui lancer pour le retenir et lui faire du mal. Il entendit Victoire s'avancer, ses bruits de pas faisaient échos dans tout le couloir. Gabriel sécha rageusement ses larmes, se trouvant pitoyable. Un sentiment de honte le submergea devant ce spectacle si douloureux. Tout était de sa faute.

- Tout ce que je veux s’est comprendre, lâcha-t-elle brusquement. Comprendre pourquoi j’ai cette sensation de vide, l’impression d’oublier quelque chose. Pourquoi depuis plusieurs semaines je change. Pourquoi j’ai atterrit à l’infirmerie en ayant soi-disant reçu un coup sur la tête. Je veux juste comprendre… Mais c’est trop demandé j’ai l’impression, finit-elle par dire alors qu'elle arrivait à sa hauteur.

Gabriel se tourna vers Victoire et il se mordit intérieurement la joue en voyant qu'elle pleurait par sa faute. Il se détestait, il se sentait tellement idiot. Non, mais vraiment, quel homme pourrait faire autant de mal à une fille aussi douce et ravissante que Victoire ? Brusquement, il sentit Victoire poser sa tête contre son épaule et son cœur se mit à battre à une allure très rapide, un peu trop d'ailleurs. Il hésita pendant quelques minutes à la prendre dans ses bras afin de calmer ses pleures, puis finalement, ne supportant plus de la voir pleurer et surtout de ne pas pouvoir la toucher, il l'encercla de ses bras puissants et la serra dans ses bras.

- Victoire, murmura-t-il, je suis Gabriel Dawson. Il y a quelques semaines, alors que nous sortions ensemble, je t'ai annoncé que je partais quelques semaines en dehors de Poudlard, afin de régler certaines de mes affaires personnels. Tu as insisté pour m'accompagner, mais de peur qu'il ne t'arrive quelques choses, et là tu t'es mise à pleurer, mais vraiment... Je ne pouvais n'y t'emmener avec moi, n'y rester avec toi pendant ses quelques semaines, alors afin d'éviter que tu souffres, je me suis effacé de ta mémoire. Ainsi, tous les souvenirs que tu avais de nous deux se sont effacés de ton esprit. Je t'ai ensuite emmené à l'infirmerie et je me suis fais passé pour Tucker Donovan.

Il sentit les larmes de Victoire doubler violemment sur son épaule et sentant qu'elle allait surement s'énerver auprès de lui, il continua son récit :

- Je suis fou amoureux de toi Victoire, et c'est pour cette raison que je t'ai effacé la mémoire, parce que je savais que tu me suivrais où que j'aille. Tu ne voulais pas être loin de moi, je n'avais pas d'autres choix, tu ne te rends pas compte des nombreux dangers que j'ai dû affronter pendant ces dernières semaines, et le fait, de savoir, que toi tu étais en vie et en sécurité à Poudlard me donnait la force nécessaire pour me battre. Je ne pensais pas que mon absence te causerais autant de souffrance intérieur, je... Je ne pensais pas que devrais te battre contre toi-même durant ces semaines d'absences... Mais saches que je t'aime. Je t'aime plus que ma propre vie, plus que tout au monde. Tu es la seule que j'ai dans ma vie mais te voir dans cet état à cause de moi me fait tellement mal, que je me sens indigne de toi, réellement.

Une fine larme coula le long de la joue de Gabriel et celui-ci se sentit terriblement mal devant toutes ces confessions.

La jeune femme sentit les bras puissants du jeune homme entourer sa fine taille, essayant certainement de calmer ses pleurs.

- Victoire, murmura-t-il, je suis Gabriel Dawson. Il y a quelques semaines, alors que nous sortions ensemble, je t'ai annoncé que je partais quelques semaines en dehors de Poudlard, afin de régler certaines de mes affaires personnels. Tu as insisté pour m'accompagner, mais de peur qu'il ne t'arrive quelques choses, et là tu t'es mise à pleurer, mais vraiment... Je ne pouvais n'y t'emmener avec moi, n'y rester avec toi pendant ses quelques semaines, alors afin d'éviter que tu souffres, je me suis effacé de ta mémoire. Ainsi, tous les souvenirs que tu avais de nous deux se sont effacés de ton esprit. Je t'ai ensuite emmené à l'infirmerie et je me suis fais passé pour Tucker Donovan.

Tout s’expliquait, tout prenait petit à petit place dans l’esprit de Victoire, les morceaux de puzzles manquant finir par apparaitre doucement, et douloureusement. Ses pleurs redoublèrent, prise par de violents sanglots. Après toutes ces semaines de mal-être, le seul fautive c’était lui ; Gabriel. Nom qu’elle ne connaissait plus.

- Je suis fou amoureux de toi Victoire, et c'est pour cette raison que je t'ai effacé la mémoire, parce que je savais que tu me suivrais où que j'aille. Tu ne voulais pas être loin de moi, je n'avais pas d'autres choix, tu ne te rends pas compte des nombreux dangers que j'ai dû affronter pendant ces dernières semaines, et le fait, de savoir, que toi tu étais en vie et en sécurité à Poudlard me donnait la force nécessaire pour me battre. Je ne pensais pas que mon absence te causerais autant de souffrance intérieur, je... Je ne pensais pas que devrais te battre contre toi-même durant ces semaines d'absences... Mais saches que je t'aime. Je t'aime plus que ma propre vie, plus que tout au monde. Tu es la seule que j'ai dans ma vie mais te voir dans cet état à cause de moi me fait tellement mal, que je me sens indigne de toi, réellement.

Les doux mots de Gabriel raccommodèrent les séquelles des dernières semaines. Même si elle ne se souvenait pas, même si tout était encore trop flou, une partie d’elle savait que Gabriel était sincère dans ses paroles, et qu’il regrettait amèrement son geste. Pourtant, par sa faute elle avait souffert, et même si cela était pour la protéger, elle ne supportait pas d’être mise à l’écart, surtout lorsque cela concernait une personne qu’elle aimait. Visiblement, ses sentiments devaient être réciproque pour Gabriel, sinon elle l’aurait laissé partir sans demander son reste. Elle se sentait perdue et vulnérable en cet instant. Fermant les yeux quelques instants, elle redressa son visage vers celui, dévasté, de Gabriel. Malgré la colère ressentit quelques minutes auparavant, elle sentait un bien être intérieur l’enveloppait depuis qu’elle se trouvait dans les bras du jeune homme. Portant sa main gauche sur le visage de Gabriel, elle laissa le bout de ses doigts glisser sur chaque parcelles de sa peau, comme une aveugle qui essaye de se remémorer le visage de quelqu’un. Commençant par son front, elle descendit lentement vers son nez, traçant avec finesse, sa courbe. Glissant sur sa joue, elle continua par son menton, pour finir à l’orée de ses lèvres. Son regard se plongea quelques instants dans les yeux bleus azurs qui la toisaient. Son doigt finit par caresser timidement la lèvre inférieur du garçon. Retirant sa main du visage d’ange de Gabriel, elle la posa contre son torse, et avança prudemment son visage vers le sien. Elle n’arrivait plus à se faire violence, il fallait qu’elle goute de nouveau à ses lèvres. Ses lèvres frôlèrent doucement les siennes, leurs souffles chauds et saccadés se mélangèrent. Instinctivement elle ferma les yeux, certaine de pouvoir se souvenir de quelque chose dans les minutes qui suivront. Elle finit par coller avec envie sa bouche sur celle de Gabriel. Un doux baiser s’en suivit, Victoire redécouvrant cette sensation qu’elle avait perdu, mais qui était restée intact tout au fond d’elle. Prise d’une frénésie incontrôlables, avide de se souvenir grâce aux lèvres de son amant perdu, elle rendit le baiser plus passionnel. Des parcelles de souvenirs s’immiscèrent dans son esprit. Se souvenant avoir couru dans le parc pour le retenir. Puis d’avoir refusait de promettre de ne pas le chercher lorsqu’il partirait. C’était encore flou dans sa mémoire, pourtant elle jubilait intérieurement. Plus le baiser s’approfondissait, plus les souvenirs remontaient à la surface. Leurs langues ne tardèrent pas à se rencontrer, Victoire s’accrochait avec force au tee-shirt de Gabriel, pensant insciemment qu’il pourrait encore la laisser. Haletante, sa respiration se faisant courte, elle finit par rompre le baiser, un sourire béat sur les lèvres. Les yeux toujours fermés, le visage encore tout près de celui de Gabriel, elle sentait son souffle fiévreux et saccadé caresser son visage. Ouvrant les paupières, elle plongea intensément son regard dans celui du jeune homme, et d’une voix désespérée, elle susurra:

- Ne me laisse plus Gabriel… Je t’en prie.

Un besoin évident de ne plus se sentir abandonnée et perdue, voulant à tout pris que son point de repère reste avec elle. Elle avait eu énormément de mal à se reconstruire durant des mois, et sans le savoir Gabriel les avait anéantie.

Pendant quelques minutes, un ange passa entre les deux amants, faisant regretter amèrement les confessions du jeune homme. Se sentant impuissant face à une telle situation, il se contenta de serrer d'avantage Victoire, comme s'il avait peur qu'elle s'en aille en courant, qu'elle parte loin de lui, qu'elle le fuit tout en le détestant de toute son âme. Tout en laissant une de ses larmes se perdre au creux de ses lèvres pâles, il émit un petit soupir, la peur au ventre. En quelques minutes, toute sa vie pourrait basculer. Il avait déjà perdu du temps, pendant ses dernières semaines, il ne voulait pas en perdre d'avantage avec son amante.

Brusquement, celle-ci leva son visage d'ange vers lui. Les yeux clos, Victoire approcha sa main gauche du visage fin de Gabriel. Tout en hésitant et en tremblant légèrement, elle caressa du bout des doigts le front de Gabriel, puis descendit doucement vers son nez, glissant après sur sa joue et redescendant, suivant la courbe de son visage, jusqu'au menton. Gabriel se laissa docilement faire, conscient qu'il n'avait son mot à dire. Victoire ouvrit alors ses yeux chocolats, tout en posant délicatement ses doigts sur la lèvre inférieur du Gryffondor. Pendant quelques secondes, leurs regards se croisa et Gabriel frémit devant les yeux fondant de son amante. Dans un geste, elle retira ses doigts des lèvres de Gabriel, descendant sa main gauche sur le torse musclé du jeune homme. Puis, sans qu'il ne s'y attende, elle se rapprocha de lui et posa ses lèvres contre les siennes.

Surprit, au début, il ne répondit pas directement au baiser, attendant de savoir ce qui allait se produire. Puis, voyant qu'elle commençait fermement à insister sur ses lèvres, Gabriel ferma doucement les yeux et répondit plus tendrement à l'appel de sa bien-aimée. Leur échange se fit plutôt timide au début, mais au fur et à mesure, Gabriel arrivait à changer la donne en un baiser plus tendre, plus fusionnelle, plus approfondit. Enfin, leurs langues se rencontrèrent et se mirent à danser ensemble, sur une danse que seuls Victoire et Gabriel connaissait par cœur. C'était leur danse, leur baiser, leur couple. Appréciant chaque partie du baiser, Gabriel sentit Victoire s'accrocher de plus en plus à son t-shirt et le jeune homme, ressentant les mêmes sentiments que son amante, se mit à serrer ses reins plus fermement, les rapprochant d'avantage.

Puis, Victoire mit fin au baiser, essayant de reprendre sa respiration, tout en souriant émue, les yeux encore clos. Gabriel, le souffle saccadé observa son amante, curieux de savoir ce qu'il se passait dans son esprit, de connaître ses sentiments. Finalement, elle ouvrit les yeux, et se plongea dans les yeux du Gryffondor, bleutés de tristesse et de désespoir.

- Ne me laisse plus Gabriel… Je t’en prie, supplia-t-elle d'une voix désespérée.

Le Gryffondor entrouvrit la bouche, surprit d'entendre une telle demande sortir de la bouche de sa petite-amie. Est-ce que cela voulait dire que Victoire voulait rester avec lui, malgré la souffrance et le vide qu'elle avait ressentit durant ses dernières semaines, à cause de lui ? Est-ce que tout ceci voulait dire qu'elle le pardonnait et qu'elle acceptait de rester avec lui ? Non. Non, c'était simplement impossible. Elle voulait juste lui faire comprendre que s'il recommencerait, elle lui ferait du mal, c'était obligé. Et le baiser qu'ils venaient de partagés... ? Un baiser d'adieux ?

Perdu, Gabriel se perdit dans les yeux noisettes de son amante pendant quelques temps, puis d'une voix hésitante, il demanda :

- Est-ce que ça veut dire... Que tu me pardonnes ?

Puis, se rendant compte qu'elle avait peut-être récupérer la mémoire, il tenta :

- Aurais-tu retrouvé la mémoire ? Demanda-t-il tout en écarquillant les yeux et en serrant d'avantage Victoire.

Gabriel, surprit, mit quelques temps avant de répondre à la demande de la Serpentarde, qu’il tenait fermement contre lui. Les yeux de la jeune femme, rencontrèrent ceux bleutés du garçon. Un silence s’installa, pesant. Victoire, la peur au ventre, appréhendait la suite. Puis, Gabriel finit par demander avec hésitation :

- Est-ce que ça veut dire... Que tu me pardonnes ?

Le pardonner… La jeune femme ne savait pas si tout de suite elle pourrait le faire. C’était encore bien trop frais en elle, dans son esprit. Son estomac se crispa à cette pensée. Si elle lui disait cela, peut-être qu’il partirait de nouveau, peut-être qu’il ne supporterait pas de ne pas être totalement pardonné. Perdue, Victoire s’apprêtait tout de même à répondre, lorsque Gabriel, les yeux brillants rajouta :

- Aurais-tu retrouvé la mémoire ?

Surprise par cette question soudaine, elle fronça les sourcils. Se remémorant les souvenirs encore frais dans son esprit, les derniers qui venaient de remonter à la surface, elle s’aperçut qu’elle n’avait pas encore tous les éléments, pour clamer se souvenir de tout. Certes, l’apparition de son amant perdu avait ravivé les souvenirs enfouis au fond d’elle, mais il lui manquait encore plusieurs choses. En face d’elle, Gabriel semblait impatient de connaitre la réponse à sa question. Lâchant un petit soupir, elle répondit :

- Je ne me souviens pas de tout, juste de certains éléments.

Elle accompagna sa phrase d’un petit sourire, qui disparut par la suite. Il fallait qu’elle réponde à sa première question, absolument. Victoire se doutait que ses prochaines paroles feraient de la peine au garçon, mais il était assez intelligent pour comprendre qu’elle ne pouvait lui pardonner tout de suite. Elle avait trop souffert pendant plusieurs semaines, et il était dur de tirer un trait sur tout ça, malgré le bien-être intérieur qui l’habitait depuis plusieurs minutes. Plongeant son regard chocolat dans celui de Gabriel, elle lâcha doucement :

- Gabriel, il faut que tu comprennes que je ne peux pas te pardonner tout de suite…

Alors que la jeune femme avait pensé pouvoir lui expliquer facilement le pourquoi de ce refus en cet instant, il s’avéra que c’était une mission bien plus dur, surtout en le regardant dans les yeux. Malgré le boule qui venait de se former dans le creux de sa gorge et de son estomac crispé, elle continua :

- Laisse-moi le temps de me remettre. Je sais que tu ne voulais pas me faire du mal, mais j’ai souffert durant plusieurs semaines. Les blessures sont encore bien trop fraiches. Avec du temps, je sais que je finirai par te pardonner.

Oui, elle le savait. Même si c’était involontaire. Elle ne pourrait le laisser dans l’incertitude de savoir ou non si elle lui avait pardonné ses erreurs. Il n’avait pas agit pour lui faire du mal, elle en était consciente. Il ne se doutait pas qu’elle finirait dans cet état lamentable. Délicatement, elle posa ses lèvres sur les siennes, pour les retirer de suite. Ce n’était qu’un simple baiser, mais remplit de l’amour qu’éprouvait la Serpentard à l’égard de Gabriel. Les sentiments étaient de nouveau là, presque aussi intact qu’à leur dernière rencontre. Se noyant dans le regard bleuté de l’ange en face d’elle, elle rajouta avec un petit sourire :

- Ne me laisse pas pour autant.

Observant avec attention son amante, Gabriel constata qu'elle ne savait pas quoi répondre à ces questions, posés surement trop rapidement et avec un peu trop d'espoir dedans. Celle-ci fronça ses sourcils bruns, réfléchissant aux demandes de Gabriel. Le Gryffondor était, d'ailleurs, impatient de connaître les réponses de sa petite-amie, sentant, pourtant, une boule lui creuser l'estomac, agissant comme un poison.

- Je ne me souviens pas de tout, juste de certains éléments, répondit-elle avec un petit sourire.

Gabriel émit un petit soupir de soulagement. Ainsi, sa mémoire n'était pas totalement endommagée à cause de lui et avec le temps, elle pourrait surement retrouver tous les éléments qui lui manquaient actuellement pour avoir un souvenir précis de Gabriel. Il sentit son cœur devenir un peu plus léger, diminuant sa culpabilité qu'il avait peut-être un peu trop surestimée. Se souvenant qu'elle n'avait pas répondu à sa première question, le nœud qu'il avait dans le creux de l'estomac sembla se resserrer, faisant discrètement grimacer Gabriel.

- Gabriel, il faut que tu comprennes que je ne peux pas te pardonner tout de suite…

Au moins, elle était franche. Mais Gabriel sentit dans ses douces paroles, une once de désolation et de culpabilité, dont il ignorait l'ignorance. Se concentrant plus sur l'intérieur de la phrase plutôt que sur la forme, il pensa, nostalgique, qu'il s'en sortait plutôt bien, malgré le fait qu'il ne le méritait pas. Au fond, ce n'était qu'un goujat. Il ne valait pas mieux que les types immatures qui abandonnaient leurs petites-amies enceintes.

- Laisse-moi le temps de me remettre. Je sais que tu ne voulais pas me faire du mal, mais j’ai souffert durant plusieurs semaines. Les blessures sont encore bien trop fraiches. Avec du temps, je sais que je finirai par te pardonner.

Gabriel acquiesça silencieusement, ne sachant pas quoi dire. La boule dans son estomac le serrant d'avantage l'empêchait de parler, de dire quoi que ce soit, de répondre qu'il était désolé, et qu'il regrettait son geste. Pourtant, en prenant du recul, Gabriel savait au fond qu'il avait fait le bon choix. Il savait au fond de lui-même que Victoire serait partit à sa recherche et qu'elle serait peut-être morte à cause de lui. Ainsi, la savoir en colère, peut-être même perdue, confuse et malheureuse étaient pour lui, largement mieux que la mort à laquelle elle avait échappé.

Sentant Victoire s'agiter, dans ses bras, il posa son regard sur elle et remarqua qu'un petit sourire s'était formé sur ses lèvres. Puis, il sentit Victoire se lever sur la pointe des pieds et embrasser les lèvres de Gabriel. Amusée par le fait qu'elle soit si petite et si fragile, il se mit à sourire pendant leur baiser, qui ne dura que quelques secondes, au plus grand désarroi de Gabriel, qui, savourait chaque baiser, chaque caresse de sa bien-aimée.

- Ne me laisse pas pour autant.

Un fin sourire désolé se glissa sur les lèvres de Gabriel, puis n'arrivant plus à rester aussi loin des lèvres de Victoire, il se baissa, se rapprochant de ses lèvres et les embrassa avec passion. Victoire répondit directement à son baiser, mettant une certaine délicatesse dans leur baiser. Gabriel amplifia le baiser, le rendant plus savourant, tout en dansant légèrement avec la langue de Victoire. Enfin, il rompit le baiser, sachant que Victoire avait surement besoin de respirer.

- Pour rien au monde, je ne prendrais le risque de te perdre, une seconde fois, dit-il une once de tristesse passant à travers ses yeux bleus.

Gabriel, savait au fond de lui, qu'il serait forcé de repartir dans quelques temps et qu'il n'aurait pas d'autres choix que d'emmener Victoire avec lui et Eden et cette pensée le déplaisait fortement. Il n'aimait pas savoir qu'elle soit en danger par sa faute ou qu'elle soit dans de mauvaise qualités de vie par son égoïsme. Ainsi, il ne savait pas ce qu'il ferait au moment venu, mais il ne prendrait plus le risque de lui effacer la mémoire, voyant les effets plutôt dévastateurs qu'ils avaient eut sur Victoire.

Tenant toujours Victoire par les reins, il se baissa et attrapa son sac avec son autre main. Enfin, une fois son sac sur une de ses épaules, il encercla de ses bras puissants les épaules de Victoire et se mit à marcher, l'emmenant avec elle :

- Nous devrions marcher. Ses couloirs ne sont pas très chauds et tu es morte de froid, lança-t-il tout en essayant de réchauffer les épaules gelées de Victoire.

Victoire toisait intensément le jeune homme, attendant qu’il lui promette de ne plus la laisser seule. Un léger sourire se posa sur ses lèvres, et Gabriel finit par se pencher sur Victoire, rapprochant son visage du sien. Les lèvres déjà entrouverte, il brula les derniers centimètres qui les séparaient. Un baiser passionnel s’en suivit, devenant par la suite plus langoureux. Leurs langues se rencontrèrent, dansant lentement quelques instants, puis Gabriel se détacha des lèvres de Victoire, la laissant reprendre sa respiration. Toujours accrochée à son tee-shirt, elle se sentait sécurisée du reste du monde entre les bras puissant du jeune homme.

- Pour rien au monde, je ne prendrais le risque de te perdre, une seconde fois.

A ses mots, elle vit une lueur de tristesse, passer dans son regard bleu azur. Elle savait qu’il regrettait, elle le lisait à travers son regard. La jeune femme était rassurée, certaine à présent qu’il ne la laisserai plus à l’avenir. Du moins, elle l’espérait. Le garçon se penchant, ramassant son sac qui jonchait sur le sol, puis le plaça sur une de ses épaules. Tout en encerclant les épaules de la Serpentarde, il la fit marcher avec lui à travers le couloir vide à cette heure-ci.

- Nous devrions marcher. Ses couloirs ne sont pas très chauds et tu es morte de froid, lança-t-il tout en essayant de réchauffer les épaules gelées de Victoire.

En effet, elle était frigorifiée. Mais elle avait passait outre les instants d’avant, n’ayant plus réellement ressentie la fraicheur des couloirs, dans les bras de Gabriel. Malgré ses pensées encore floues, elle arrivait à se faire une idée quelque peu précise du garçon à ses côtés. Visiblement, elle le connaissait mieux qu’elle ne l’aurait cru. Victoire n’avait toujours pas retrouvé tous les souvenirs qui la liaient avec Gabriel, mais pour l’instant elle se contentait de cela. Elle aurait tout le temps pour se souvenir…Marchant toujours avec le bras puissant de Gabriel autour de ses épaules, ils débouchèrent sur un début d’escalier, le trajet jusqu’ici s’étant déroulé silencieusement. Victoire se détacha doucement de l’étreinte de Gabriel qui avait soigneusement réchauffé ses épaules, puis se dirigeant vers les escaliers, elle s’installa sur la dernière marche, fatiguée. Par la suite, elle intima au garçon de la rejoindre. Une fois que Gabriel fut installé près d’elle, elle plongea quelques instants dans les yeux, puis lui posa la question qui devenait à présent fatidique :

- Où étais-tu pendant tout ce temps ? Pour quelles raisons es-tu parti ?

Les sourcils froncés, elle attendait patiente et curieuse de connaitre la raison qui l’avait poussé à partir, à lui retirer tout souvenirs de lui de sa mémoire. Car après tout, la jeune femme estimée être dans le droit de savoir, et de toute façon elle aurait fini par poser cette question tôt ou tard.

Pendant une dizaine de minutes, Victoire et Gabriel avaient marchés dans un silence de plomb, mettant une certaine tension plutôt palpables entre les deux jeunes adolescents. Gabriel s'était contenté de lui réchauffer le bras, dans un mouvement répétitif où son bras ne cessait de caresser la peau froide de sa petite-amie. Le Gryffondor ne savait pas quoi dire, et de toute manière, que devait-il dire ? Il n'avait plus son mot à dire, c'était seulement à Victoire de parler, de lui poser des questions, de savoir certaines choses, non l'inverse. Tout en soupirant, il sentit Victoire se défaire de lui et marcher rapidement vers un petit escalier qui menait au quatrième étage du château, fait de pierres blanches. Sa petite-amie les monta rapidement et s'assit, ensuite, sur la dernière marche. Pendant un instant, Gabriel se demanda ce qu'il était censé faire : Partir et la laisser réfléchir ou s'installer à ses côtés ? Sa réflexion fut de courte durée quand Victoire lui fit un petit signe de la main, l'invitant à s'assoir à côté d'elle.

Rapidement, Gabriel arriva en haut des marches et s'installa au côté de Victoire, se collant légèrement à elle. Timidement, il passa un de ses bras autour des côtes de sa petite-amie, appuyant son avant-bras sur les marches froides. Pendant quelques secondes, Victoire se plongea dans les yeux de Gabriel, ce dernier se laissa faire, se contentant juste de la regarder.

- Où étais-tu pendant tout ce temps ? Pour quelles raisons es-tu parti ?

Gabriel soupira et baissa sa tête d'ange, concentrant son regard bleuté sur les marches où ils étaient installés. Il savait qu'elle allait lui poser ce genre de questions et il lui devait la vérité, malgré le fait qu'il n'avait pas envie de l'impliquer dans toute cette histoire. Elle était en droit de savoir pourquoi il l'avait abandonné et pourquoi il lui avait effacé la mémoire, dans un certain sens, ça la concernait.

Doucement, il remonta la manche gauche de son pull noir, lui montrant ainsi la marque d'Eléïs, le tatouage en forme de Triton qu'il avait sur son bras, sa malédiction, son fardeau. Il remonta légèrement ses yeux bleutés vers Victoire, observant sa réaction. Celle-ci avait les sourcils froncés et scrutait avec attention la marque de Gabriel, visiblement troublée.

- Ce que tu vois sur mon bras n'est pas un simple tatouage ou une simple tache de naissance en forme de triton. Je suis un descendant de Linaewen, ancienne sirène qui a trahit son peuple pour s'enfuir avec un humain. De ce lien, je contrôle tout ce qui est en rapport avec l'eau. Je pourrais d'ailleurs rester des heures dans l'eau sans me noyer...

Voyant que Victoire était toujours autant troublée, Gabriel soupira et ferma quelques secondes, puis les rouvrant rapidement, il ouvrit son sac et sortit une de ses bouteilles d'eau moldue que son oncle lui avait donné. Sans attendre plus longtemps, il ouvrit la bouteille et plaça une de ses mains au dessus. Pendant quelques secondes, il se concentra difficilement sur l'eau, se servant rarement de ses pouvoirs, puis inopinément l'eau sortit de la bouteille de Gabriel, se laissant guider par sa main. Il fit glisser l'eau autour d'eux, donnant l'impression qu'ils étaient prit dans une tempête. Guidé par ses pouvoirs, le libérant de se lourd secret, il se leva, contrôlant toujours l'eau, qui flottait tout autour d'eux. Ses yeux devenant de plus en plus à chaque seconde qui passait et où sa nature revenait de plus en plus.

Enfin, il leva les bras et l'eau qu'il contrôlait se plaça au plafond, formant un nuage juste au dessus de leur tête. Fatigué, il décala le nuage en fronçant ses yeux, puis, il baissa les bras tout en soupirant laissant tomber l'eau qu'il contrôlait un peu plus bas du lieu où ils étaient. Dans un geste, il se rassit au côté de Victoire, à bout.

- Malheureusement, continua-t-il essoufflé, ce n'est pas un cadeau du ciel. C'est une malédiction. Une véritable malédiction. Chaque descendant de Linaewen reçoit cette marque ainsi que ses grands pouvoirs. Au début, ça parait génial, mais quand on apprend qu'une malédiction est posée sur chaque marque. Mes parents sont morts à cause de cette malédiction et des que j'aurais un enfant, je mourrais et ma compagne aussi, puis, ma descendance sera maudite, encore et encore...

Il se mit la tête entre les jambes, appuyant ses mains contre sa chevelure noire. Il en avait marre de cette histoire, de tout ça.

Sans répondre à sa question, il remonta sa manche de son bras gauche, lui dévoilant un tatouage bleuté, en forme de triton. Perplexe, et stupéfaite, elle fronça les sourcils, attendant une explication de la part de Gabriel. Elle fixait avec attention le sigle sur le bras du jeune homme, se demandant ce qu’il pouvait bien représenter de concret.

- Ce que tu vois sur mon bras n'est pas un simple tatouage ou une simple tache de naissance en forme de triton. Je suis un descendant de Linaewen, ancienne sirène qui a trahit son peuple pour s'enfuir avec un humain. De ce lien, je contrôle tout ce qui est en rapport avec l'eau. Je pourrais d'ailleurs rester des heures dans l'eau sans me noyer...

L’explication de Gabriel laissait Victoire pantoise. Sans détacher son regard du jeune homme, elle l’entendit soupirer, puis il s’empara d’une bouteille d’eau moldu. Il posa sa main au dessus de la bouteille désormais ouverte. Interdite, elle attendit de voir si quelque chose allait se passer. Portant son regard interrogateur sur le Gryffondor, elle vit ses traits figés par la concentration. Soudainement, l’eau sortit de la bouteille, guidée par la gestuelle du garçon, à l’aide de sa main. L’eau tourna autour d’eux, laissant la jeune femme perplexe devant cette magie qui lui était inconnu. Gabriel se leva, continuant de guider l’eau avec précision. Les yeux de Victoire ne cessait de faire aller-retour entre le jeune homme, et le mouvement de l’eau. Il la porta jusqu’au plafond, faisant apparaitre une sorte de nuage. Puis, certainement exténué d’utiliser autant de magie, il fit retomber l’eau en bas des marches, tout en se rasseyant auprès de Victoire. Cette dernière restait silencieuse, fixant l’endroit où l’eau venait de s’écraser. Une autre forme de magie habitait Gabriel, il n’était pas que sorcier. Reportant toute son attention sur le garçon, il continua, essoufflé :

- Malheureusement, ce n'est pas un cadeau du ciel. C'est une malédiction. Une véritable malédiction. Chaque descendant de Linaewen reçoit cette marque ainsi que ses grands pouvoirs. Au début, ça parait génial, mais quand on apprend qu'une malédiction est posée sur chaque marque. Mes parents sont morts à cause de cette malédiction et dès que j'aurais un enfant, je mourrais et ma compagne aussi, puis, ma descendance sera maudite, encore et encore...

Las, il posa son visage entre ses jambes, posant ses mains contre ses cheveux noirs. Il avait l’air fatigué, vulnérable et indécis. Prenant peu à peu conscience de la malédiction posée sur Gabriel, elle se mordit nerveusement la lèvre inférieur, incapable de dire quoi que ce soit pour le moment. Il avait donc essayait d’arrêter cette malédiction, certainement même. Mais sa mission n’avait pas l’air d’avoir aboutie à quoi que ce soit, vu l’état dans lequel il se trouvait. Essayant de comprendre ce que ressentait Gabriel à ses côtés, elle posa délicatement sa main sur son dos, caressant du bout des doigts l’omoplate du garçon. Se penchant sur le côté, elle essaya d’apercevoir le visage du Gryffondor. Remontant sa main sur la nuque du garçon, et posant l’autre sur le côté de son visage, elle l’obligea doucement à relever la tête. Il lui offrit un visage d’ange déchu, ses grands yeux bleus étant troublés. Encerclant le visage du jeune homme, elle caressa de ses pouces ses joues. Plongeant son regard dans le sien, elle laissa un petit sourire désolé, apparaitre sur son visage. S’étant rapprochée de lui, elle souffla :

- Ne baisse pas les bras. Il y a certainement une solution…

Elle n’en était pas certaine, et après avoir dit cela, Gabriel secoua négativement la tête. Laissant glisser ses mains de son visage, elle les ramena à elle, perdue. Victoire ne savait quoi dire pour remonter le moral à l’ange déchu en face d’elle. Il semblait décontenancé, et cette vision fit serrer son cœur, ne supportant pas de le voir mal.

- Tu es parti, pour faire cesser cette malédiction, n’est-ce pas ? Demanda-t-elle, tout en connaissant parfaitement la réponse. Tu es allé voir qui exactement ?

Plusieurs questions lui brulaient les lèvres, mais elle les retenait, certaine d’en demander trop au final à Gabriel. Silencieuse, elle attendit sagement qu’il finisse par lui raconter ce qu’il s’était passé là bas.

Perdu dans ses lointaines pensées, Gabriel ne savait plus quoi faire. Il était partagé entre le fait de renoncer ou de se battre. Pourtant, il avait l'impression, au fond, que ce n'était pas une cause perdue. La preuve, ses grand-parents avaient trouvés une solution pour épargner le tragique destin de ses parents. Bien sûr, ils étaient mort, mais pas pour les véritables raisons de la malédiction. Gabriel avait besoin de se reposer, d'être au calme, de revenir un peu à Poudlard pour se changer les idées. Ces longs voyages l'avaient fatigués, au point qu'il se demandait s'il arriverait à se relever vers son dortoir. De plus, faire une démonstration de ses pouvoirs à Victoire n'était pas une très bonne idée. Non seulement parce que ça l'avait énormément fatigué mais en plus parce que maintenant qu'elle était mit dans le secret, elle pourrait mourir à tous moment. Et à cause de lui.

Brusquement, il sentit les doigts fin de son amante lui caresser doucement le dos, partant du bas de son dos pour remonter jusqu'à son cou. Il soupira, se sentant réellement bien avec Victoire. Mais, il n'avait plus la force de la regarder encore en face, sachant qu'il trouverait des yeux émue et pleins de tristesse, voir de compassion et il n'avait pas besoin de ça. Pourtant, il fut forcer de tourner la tête, par sa petite-amie qui l'y obligea à l'aide d'une de ses mains.

- Ne baisse pas les bras. Il y a certainement une solution…

Gabriel secoua la tête. Non, il n'y en avait pas. Du moins, s'il y en avait une, il ne la trouverait pas, c'était une quête sans fin. Il y passerait surement toute sa vie à trouver une solution et il refusait de gâcher sa vie à courir après une réponse qu'il n'arriverait jamais à trouver. Sentant Victoire enlever ses mains de son visage, il soupira, fermant longuement ses paupières.

- Tu es parti, pour faire cesser cette malédiction, n’est-ce pas ? Demanda-t-elle, tout en connaissant parfaitement la réponse. Tu es allé voir qui exactement ?

Gabriel rouvrit les yeux, revoyant un flot d'image, de souvenir lui traverser l'esprit. Son aventure aux rives du pays des sirènes l'avaient réellement marqués. Certes, il n'avait pas réussit à parler au roi, mais au moins, il avait réussit à apercevoir l'endroit d'où il venait, l'endroit où ses ancêtres avaient passés leur vie. Il secoua vigoureusement la tête, ne voulant pas y penser. Pourtant, il redressa sa tête d'ange et souffla longuement en voyant les deux billes marrons de sa petite-amie qui semblait vraiment s'inquiéter.

- Oui, je suis partis pour faire cesser cette malédiction. Je suis allée au pays de mes Ancêtres, de Linaewen. Eden m'a accompagné et je crois que c'est tant mieux parce que si elle n'aurait pas été là, je serais surement mort à cette heure-ci.

En voyant l'air peu à peu contraint de Victoire, il comprit qu'elle éprouvait une certaine jalousie envers Eden et il écarquilla les yeux à cette idée. Il reprit vite la parole, afin de la rassurer :

- Si elle m'a accompagné, c'est pour que je puisse parler avec son peuple plus facilement, Eden est la princesse du Royaume des Sirènes et c'est aussi ma cousine. Certes, éloignée, mais c'est ma cousine. Je viens de la famille royale des Sirènes, normalement. J'aurais dû être un prince... Lâcha-t-il amèrement en voyant la vie peu agréable qu'il avait comparé à celle d'un prince. Mais ce fut un échec, le père d'Eden n'a pas voulu me recevoir. Pour eux, je suis qu'un simple... Batard. C'est très mal vu dans leur Royaume des sirènes qui tombent amoureuses d'humains, alors si en plus cette sirène fait partie de la famille royale, c'est complétement indécent et très mal vu. Je n'ai donc pas avancé dans mon aventure, j'en suis toujours au même point.

Il fit une pause, observant l'eau qu'il avait envoyé sur les marches du troisième étage. Fronçant les sourcils, il lâcha enfin dans un souffle :

- Je suis condamné à mourir si je fais des enfants. Ainsi que celle qui partagera ma vie. On sera tous les deux condamnés, payant injustement ce que mon Ancêtre a fait, soit-disant un crime dans son ancien royaume.

Enfin, il passa une main dans ses cheveux bruns et se retourna vers Victoire, conscient qu'il lui en avait surement trop dit.

Gabriel mit un certain temps avant de répondre aux questions de la brunette. Ce qui ne fit qu’accroitre l’inquiétude que Victoire avait. Lorsqu’il redressa la tête pour croiser le regard de la Serpentarde, il fut contraint de briser le silence.

- Oui, je suis partis pour faire cesser cette malédiction. Je suis allée au pays de mes Ancêtres, de Linaewen. Eden m'a accompagné et je crois que c'est tant mieux parce que si elle n'aurait pas été là, je serais surement mort à cette heure-ci.

A l’énonciation du nom Eden, la jeune femme grimaça légèrement. Qu’est-ce qu’une fille était venue faire lui là-bas ? Elle-même n’avait pas été mise au courant, il lui avait effacer tous souvenirs qui la liaient à lui, et il en avait emmené une autre avec lui. Son ventre se crispa, mais elle ne fit aucune remarque, attendant qu’il daigne expliquait le pourquoi de la présence d’Eden ici.

- Si elle m'a accompagné, c'est pour que je puisse parler avec son peuple plus facilement, Eden est la princesse du Royaume des Sirènes et c'est aussi ma cousine. Certes, éloignée, mais c'est ma cousine. Je viens de la famille royale des Sirènes, normalement. J'aurais dû être un prince... Mais ce fut un échec, le père d'Eden n'a pas voulu me recevoir. Pour eux, je suis qu'un simple... Batard. C'est très mal vu dans leur Royaume des sirènes qui tombent amoureuses d'humains, alors si en plus cette sirène fait partie de la famille royale, c'est complètement indécent et très mal vu. Je n'ai donc pas avancé dans mon aventure, j'en suis toujours au même point.

La jeune femme fut rassurée de savoir qu’Eden se trouvait être la cousine de Gabriel. Elle grimaça un peu plus à l’énonciation du mot batard, qu’employé Gabriel. Radoucissant les traits de son visage, elle se rendit compte que cette histoire était tout bonnement incroyable, et elle fut autant plus surprise, en ne se souvenant pas avoir étudié quoi que ce soit sur ce peuple.

-Je suis condamné à mourir si je fais des enfants. Ainsi que celle qui partagera ma vie. On sera tous les deux condamnés, payant injustement ce que mon Ancêtre a fait, soi-disant un crime dans son ancien royaume.

Nerveusement, il laissa glisser une de ses mains dans sa chevelure brune et portant son regard sur la jeune femme qui restait perplexe devant tant d’aveu. Victoire se rendait compte à quel point la vie était injuste. Gabriel devait payé pour quelque chose qu’il n’avait pas fait. C’était totalement inique. Tout ceci manquait de raison, on ne pouvait tuer quelqu’un pour une faute commise il y a des années par son ancêtre. C’était totalement déconcertant. Et pourtant, on pouvait faire le lien entre les sang-de-bourbe dans le monde sorcier, et l’histoire de Gabriel. Renié par ses semblables pour une question de sang ou d’ancêtre. Pathétique. Elle ne savait pas trouvé les mots réconfortants à cet instant, ne sachant quoi dire pour le rassurer. Pourtant, s’il le fallait elle chercherait avec lui si il existait un moyen pour ôter cette malédiction des épaules du Gryffondor. Elle se rendait compte qu’elle pourrait faire n’importe quoi juste pour le bonheur de Gabriel. Certes, elle n’avait pas retrouvé tous ses souvenirs. Pourtant, les sentiments qu’elle éprouvait envers le jeune homme était revenus à la charge, elle ne pouvait plus les nier. Sortant de ses pensées, elle finit par se concentrer sur le moment présent. Toisant Gabriel, elle lui accorda un petit sourire à la fois rassurant et désolé, seulement elle restait impuissante pour trouver les bons mots, et cela la frustrait plus qu’autre chose.

- Je t’aiderais Gabriel, souffla-t-elle avec détermination. Si il existe un moyen pour ôter cette malédiction, je t’aiderais, je te le promet.

Voyant Victoire perdue dans ses pensées, Gabriel sentit une boule de stress se former dans son intestin. Il n'aimait pas le blanc qui s'installait de plus en plus entres eux et qui semblait les éloigner à chaque seconde qui passait. C'était un sentiment que le Gryffondor ne supportait pas, le trouvant trop douloureux et trop intolérable. Pourtant, quand elle lui adressa un sourire assez rassurant, il ne pu s'empêcher de penser qu'elle se forçait à lui sourire, pour lui faire plaisir, pour faire mine qu'elle n'avait pas peur de lui, qu'elle ne le trouvait pas démoniaque :

- Je t'aiderais Gabriel, souffla-t-elle avec détermination. Si il existe un moyen pour ôter cette malédiction, je t'aiderais, je te le promet.

A son tour, Gabriel lui adressa un petit sourire. Il était touché de voir qu'elle voulait l'aider et rassuré de savoir qu'elle ne se forçait pas à rester avec lui parce qu'elle avait peur. Doucement, Gabriel se pencha vers Victoire et tout en caressant timidement sa joue, il s'empara de ses lèvres afin de pouvoir partir au septième ciel, rien que quelques secondes. Le baiser n'était pas langoureux ni enflammé mais seulement doux et passionné. Un simple baiser qui permettait à Gabriel de tenir le coup, de ne pas sombrer dans son propre cauchemar.

Toujours avec cette même douceur, il mit fin au baiser. Lui accordant un fin sourire, il finit par se lever, sentant que Victoire avait toujours aussi froid; Il fallait qu'ils aillent dans un endroit plus chaud, c'était certain. Dans un geste, il reprit son sac et l'accrocha à une de ses épaules, dans un autre il proposa sa main à Victoire pour l'aider à se relever. Avec soulagement, elle accepta sa main et Gabriel la releva sans grande difficulté.

Enfin, Gabriel retira son pull et le plaça sur les épaules de sa petit-amie, voulant la protéger du froid. Il mit ensuite un de ses bras sur ses épaules et attrapa une des mains de Victoire qui se trouvait près de son épaule. Puis, ils se mirent en marche, montant les escaliers du troisième étage. Tout en avançant, Gabriel réchauffait son amante, câlinant ses épaules.

- De quoi te souviens-tu exactement ? Lui demanda Gabriel en repensant à leur premier baiser.

Le Gryffondor était curieux de savoir si l'amour avait réussit à rendre une partie de la mémoire effacée de Victoire.

Après avoir fait part de sa détermination à Gabriel, ce dernier lui adressa un léger sourire. Lentement, il s’approcha d’elle, et porta l’une de ses mains à sa joue. Avec délicatesse et timidité il la lui caressa, pour terminer par s’emparer de ses lèvres avec une subtil douceur. Un baiser tendre commença. Il n’était pas aussi frénétique que ceux d’avant, mais il emmenait tout de même la jeune femme au paradis, accompagnée de Gabriel. Même si elle ne se souvenait pas de tout, elle aimait ce garçon, elle n’avait plus de doute. Le Gryffondor mit fin au baiser au bout de quelques minutes, laissant la jeune femme pantoise un instant. Il se releva soudainement, et toisa Victoire toujours assise. Avec un sourire au coin des lèvres, il s’empara de son sac et présenta sa main à la Serpentarde afin qu’elle se relève. Celle-ci ne se fit pas prier et fut très vite remise sur pied. Le pull du jeune homme se posa sur les épaules de Victoire, et il les encercla de son bras. Sa main glissa dans la sienne, donnant le sentiment à la jeune femme d’être parfaitement en sécurité. Ils finirent par monter les escaliers. Tout en gravissant les marches, Gabriel réchauffait comme il pouvait les épaules de la brunette, qui frissonnait de froid. Certes, les couloirs étaient gelés, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que ce n’était pas à cause des murs de pierres qu’elle était frigorifiée. Laissant ses pensées de côté, la voix de son amant retrouvé brisa le silence de nouveau installé entre eux :

- De quoi te souviens-tu exactement ? Lui demanda Gabriel.

Question fatidique et difficile à répondre. S’enfonçant dans les méandres de sa mémoire, elle fit par des quelques bribes de souvenirs qu’elle avait d’eux.

- Je me souviens de t’avoir couru après … de ne pas t’avoir fais une promesse … d’une rencontre au lac … une au parc aussi … le grand hall … je t’ai fui pour te rechercher…

Elle laissa en suspend sa phrase. Elle l’avait fui. Mais quand ? Pourquoi ? C’était comme si c’était leur plus grand jeu, se quitter pour mieux se retrouver. Il lui semblait que pendant plusieurs mois elle ne l’avait pas vu. Mais elle n’en était pas certaine. Ces parcelles de souvenirs lui revenaient dans le désordre, si bien que tout était flou, et rien n’était dans le bon ordre chronologique. Elle soupira faiblement, tout en continuant de marcher avec Gabriel qui était resté silencieux. Silencieusement, elle cherchait à remettre ces souvenirs dans le bon ordre. Elle finirait par se souvenir de tout, il lui fallait juste du temps. Même si cela était plus que frustrant. Victoire renferma plus fermement la prise qu’elle avait sur les doigts de Gabriel. Inconsciemment, elle craignait de le perdre de nouveau. Comme elle l’avait pensé quelques instants avant, elle avait la nette impression qu’avant qu’elle ne subisse ce sort de la part du Gryffondor, ils n’avaient cessé de se perdre de vue, puis de se retrouver, pour ensuite se quitter. Mais ce que voulait la jeune femme c’était connaitre leur premier rendez-vous, car elle ne savait pas accorder un de ses souvenirs à ce moment précis. Curieuse, et sachant parfaitement que Gabriel l’aiderait, elle tourna la tête vers lui et demanda :

- Raconte moi la première fois que l’on s’est rencontré s’il te plait. Je ne suis pas sûr d’avoir le bon souvenir.

Elle rencontra les yeux bleutés de Gabriel, qui semblait amusé par la demande. Certes, elle n’avait pas le souvenir, mais elle souhaitait qu’il lui raconte, elle voulait l’entendre de sa bouche. Esquissant un petit sourire, elle patienta, avide de connaitre leur premier rendez-vous. Elle se sentait comme une enfant, qui demande une histoire, mais qui l’a connait déjà. Dans son cas, elle la connaissait mais ne se souvenait plus. Gabriel avait réussi à réchauffer les épaules de la jeune femme, et à présent elle avait moins froid dans ses bras.

- Je me souviens de t’avoir couru après … de ne pas t’avoir fais une promesse … d’une rencontre au lac … une au parc aussi … le grand hall … je t’ai fui pour te rechercher…

Gabriel fronça doucement ses sourcils bruns. Il semblerait que certains de ses souvenirs soient encore flous, voir éloignés de ce qu'elle devait penser. Victoire devait surement penser à des évènements non liés à leur relation, après tout, voir des images qui appartiennent au passé sans s'en souvenir donnait surement l'impression à Victoire de savoir sans savoir, de se faire des films sans toucher à la réalité. Soupirant longuement, Gabriel ne pu s'en vouloir d'avantage de lui avoir fait subir tout ceci. Cette perte de mémoire était de sa faute, certes, il avait voulu la protéger, la garder à distance de ses aventures, ne pas l'inquiéter avec toutes ses histoires, mais voilà qu'au final il n'avait fait qu'aggraver la situation.

Resserrant l'étreinte qu'il avait avec sa petite amie, il soupira longuement, sentant en même temps, le parfum suave et doux de Victoire, faisant battre son cœur plus rapidement.

- Raconte moi la première fois que l’on s’est rencontré s’il te plait. Je ne suis pas sûr d’avoir le bon souvenir.

Gabriel tourna doucement sa tête d'ange vers Victoire, un sourire amusé sur les lèvres. Elle était absolument craquante de cette manière. Elle ressemblait à une petite fille qui désirait qu'on lui raconte une histoire, qui était perdue dans les flots du passé. Tout en continuant de marcher et de regarder Victoire, il lança, amusé :

- Nous nous sommes rencontrés dans la cour de récréation, à cette époque, j'étais encore très discret... J'étais en train de manger une pomme, tout en lisant un livre de magie que soudain tu es venue me voir. Le contact c'est tout de suite fait, si bien que nous avons passés toute la journée ensemble, à parler de tout et de rien tout en se promenant calmement dans le parc, au bord du lac.

Devant les yeux pétillants de Victoire, Gabriel esquissa un fin sourire et rajouta :

- C'était une très belle journée. Puis, nous nous sommes perdus de vue, tout en nous aimant chacun de notre côtés. Il y a quelques semaines, nous nous sommes recroisés et je t'ai embrassé. Puis, c'est à ce moment-là que j'avais fais une grande erreur...

Il fit une pause et devant le regard inquiets et incompréhensif de sa petite-amie, Gabriel continua son récit :

- J'avais fais une énorme erreur car je partais les jours suivants avec Eden. Et je savais que tu aurais voulu venir avec moi, c'est pour ça que je t'ai fais... Enfin... Tu vois... Finit-il hésitant, une boule dans l'estomac.

- Nous nous sommes rencontrés dans la cour de récréation, à cette époque, j'étais encore très discret... J'étais en train de manger une pomme, tout en lisant un livre de magie que soudain tu es venue me voir. Le contact c'est tout de suite fait, si bien que nous avons passés toute la journée ensemble, à parler de tout et de rien tout en se promenant calmement dans le parc, au bord du lac.

C’était donc comme ça qu’ils s’étaient connus. Victoire ne put s’empêcher de sourire, les yeux brillants de joie. Le lac… D’après ce qu’elle se rappelait, c’était un endroit où ils se retrouvaient souvent. La voix de Gabriel la sortit de sa rêverie, continuant leur histoire, un sourire fleurissant sur ses lèvres :

- C'était une très belle journée. Puis, nous nous sommes perdus de vue, tout en nous aimant chacun de notre côtés. Il y a quelques semaines, nous nous sommes recroisés et je t'ai embrassé. Puis, c'est à ce moment-là que j'avais fais une grande erreur...

L’air interrogateur, la Serpentarde fixait Gabriel de manière incertaine. Une grande erreur … Était-ce le fait qu’il lui avait ôté la mémoire, ou bien avait-il fait autre chose ? Impatiente, il poursuivit de manière hésitante :

- J'avais fais une énorme erreur car je partais les jours suivants avec Eden. Et je savais que tu aurais voulu venir avec moi, c'est pour ça que je t'ai fais... Enfin... Tu vois...

Qu’il lui avait retirer les souvenirs de lui et elle de sa mémoire. Leur histoire se résumait donc bien à ce qu’elle pensait. Ils se perdaient sans cesse de vue, puis se retrouvaient par inadvertance. D’une certaine manière, le hasard faisait bien les choses. Gabriel n’avait pas réussi à clamer ce qu’il lui avait fait. Ce qui était compréhensible aux yeux de la jeune femme, et qui, d’une certaine manière la rassurait, car il n’était pas fière de son acte. Il lui faudrait du temps pour se remémorer tous ses souvenirs, mais certainement aussi pour pardonner à Gabriel. Même si après tout il avait agi pour sa survie, le fait d’avoir était mise à l’écart c’était quelque chose qu’elle ne supportait pas. Surtout si cela était lié à Gabriel. Car, sans qu’elle ne s’en rende compte avant, lorsqu’elle se trouvait avec lui ses soucis s’envolaient, et elle oubliait le reste. Il lui redonnait le sourire sans qu’il ne s’en rende compte et radoucissait l’ancienne Victoire qui revenait de plus en plus souvent à la surface. Lui adressant un magnifique sourire, elle se stoppa au milieu du couloir où ils se trouvaient à présent. Elle vit Gabriel froncer les sourcils, se demandant ce qu’elle allait faire. Puis, sans lui laisser le temps de calculer quoi que ce soir, elle se mit sur la pointe des pieds, et partit à la rencontre de ses lèvres. Lorsque sa bouche se scella à la sienne, elle ferma instinctivement les paupières. Elle tenait toujours la main de Gabriel, qui avec son bras avait entouré les épaules. Il fut tout d’abord surpris, puis il finit par répondre au baiser demandé par Victoire. Oubliant totalement le reste durant quelques instants, elle finit par se détacher de lui au bout d’un temps. Lui accordant un magnifique sourire, restant blottie contre le torse de Gabriel, elle regarda autour d’elle, et jaugea d’un air interrogatif le Gryffondor.

- Où est-ce que l’on va ? Demanda-t-elle curieusement.

Alors qu'ils marchèrent dans le couloir du quatrième étage, passant devant le portrait du Capitaine Sjoiark, Gabriel se demandait combien de temps ils allaient marcher encore sans savoir où ils allaient. Serrant Victoire dans ses bras, il remarqua brièvement qu'elle l'observait avec intensité, comme si les traits de son visage allaient lui faire revenir ses souvenirs, cachés au fond d'elle-même, surement dans un coin sombre de son cœur. Lui accordant un sourire, elle s'arrêta et Gabriel la regarda, incrédule, un sourcil haussé, l'air interrogateur.

Puis, sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, il sentit les lèvres de Victoire contre les siennes, forçant un peu sans pour autant être brutale. Le Gryffondor mit du temps avant de comprendre ce qui lui arrivait, puis, au bout de quelques secondes, la surprise passa et il répondit à son baiser, serrant plus délicatement ses épaules vers lui à l'aide d'une de ses mains, l'autre étant liée à celle de Victoire.

Finalement, ce fut la jeune femme qui mit fin au baiser, se séparant doucement des lèvres du Lion sans pour autant s'éloigner trop de son visage. Gabriel répondit au majestueux sourire que lui offrait sa petite-amie. La regardant, encore un peu étourdit par le baiser tendre qu'elle lui avait donné, il lui offrait un sourire niai.

- Où est-ce que l’on va ? Demanda-t-elle curieusement.

Gabriel secoua vigoureusement la tête, essayant de reprendre une certaine contenance. Chose faite, il se mit à réfléchir à l'endroit où ils pouvaient allés et où ils étaient surs d'être tranquilles. Bien sûr, tout dépendait de ce que voulait faire la jeune femme, après tout, elle avait surement besoin de repos et n'avait peut-être pas envie de rester plus longtemps avec le jeune homme.

Reprenant la marche, Gabriel enleva doucement son bras des épaules de Victoire et se contenta juste de prendre sa main dans la sienne, les liant étroitement.

- Tout dépend de ce que tu veux faire, répondit-il au bout d'un certain temps.

Il fit une pause, passant sa main libre dans ses cheveux bruns en bataille, puis il reprit :

- Et si tu as envie de rester avec moi, lança-t-il finalement, assez hésitant.

Silencieusement, sans répondre à la question posée par Victoire, le lion reprit sa marche, tout en prenant la main de la Serpentarde.

- Tout dépend de ce que tu veux faire, répondit-il au bout d'un certain temps.

Portant son regard ténébreux sur lui, elle le vit passer sa main dans ses cheveux. Victoire ne put s’empêcher de le trouver irrésistiblement beau. Se mordant la lèvre inférieur, Gabriel continua :

- Et si tu as envie de rester avec moi, lança-t-il finalement, assez hésitant.

Victoire ne put s’empêcher de sourire à la dernière phrase de Gabriel. Un sourire à la fois amusé et compréhensive. Bien entendu qu’elle voulait rester avec lui. Elle ne comptait pas lâcher le jeune homme de si tôt, c’était certain. Regardant droit devant elle, elle ne lui répondit pas de suite, se contentant de caresser du pouce les phalanges de la main du beau brun.

Au bout d’un temps, se doutant que Gabriel devait attendre, impatient, qu’elle lui réponde, elle brisa le silence qui perpétuait entre eux :

- Tout ce que je veux c’est être avec toi, lâcha-t-elle en portant son regard chocolat sur lui.

Elle se stoppa au milieu du couloir, faisant agir le Gryffondor de la même manière. Un magnifique sourire s’immisça sur les lèvres de la jeune femme. Gardant la main du jeune homme dans la sienne, continuant ses légères caresses sur le dos de sa main, elle le toisa quelques instants.

Il devait certainement être épuisé, revenant tout juste de sa mission. Du moins, d’après ce qu’elle avait compris. Ce qui n’était pas certain. Il avait sans doute besoin de dormir, elle ne voulait pas le forcer à rester debout juste pour elle. Tout ce que souhaitait Victoire en cet instant, c’était le bien-être de son amant retrouvé. Certes, elle avait aussi besoin de repos, mais elle tenait encore du bout, enfin elle l’espérait. Plongeant quelques instants dans le regard azur de Gabriel en face d’elle, elle finit par sortir de ses pensées, et lâcha :

- Tu as certainement besoin de repos. Tu veux aller dormir ?

Apparemment, Gabriel fut surpris par la question de la verte et argent. Il lui avait demandé ce qu’elle voulait faire, et elle tout ce qu’elle trouvait à faire c’était de lui proposer d’aller dormir. Qu’elle idiote ! Elle s’empressa de rajouter, avec un petit sourire sur les lèvres :

- Je ne dis pas ça pour qu’on se sépare. Je m’inquiète juste pour toi Gabriel.

C’était d’ailleurs tout le contraire. Elle ne voulait pas déjà le quitter, elle savait d’avance qu’en étant pas dans la même maison, ils ne se verraient pas tout le temps. Victoire voulait profiter de chaque minute passées avec lui, sachant que le bonheur restait éphémère. Pour argumenter son désir de rester avec lui, elle s’approcha du jeune homme un grand sourire sur les lèvres, et posa quelques secondes ses lèvres sur les siennes. Se détachant des douces lèvres de Gabriel, le même sourire béat resté posé sur ses lèvres, et patiemment elle attendit qu’il lui fasse part de ce qu’il voulait faire.

Sentant son cœur faire un bond, Gabriel ne comprit par tout de suite pourquoi Victoire s'était mise à sourire assez malicieusement, comme si elle était d'accord avec ce qu'il venait de dire, et qu'elle n'avait plus envie de rester avec lui, du moins pour l'instant. Et au fond, Gabriel comprenait, il lui avait fait tellement de mal ses dernières semaines qu'il se doutait que sa belle Victoire n'eut plus envie d'être avec lui et de rester quelques jours seule afin de réfléchir à tous ça. Pourtant, contre toute attente, elle lâcha :

- Tout ce que je veux c’est être avec toi.

Le jeune Gryffondor sentit ses joues se réchauffer avidement devant un tel aveu et ne put empêcher un sourire niais flotter sur son visage enfantin. Victoire les stoppa alors, se mettant face à lui et attrapant son autre main. Le jeune homme se rapprocha discrètement de son amante, n'aimant pas le fait d'être trop éloigné d'elle. Elle lui offrit un somptueux sourire et Gabriel se demandait sérieusement comment il avait pour réussir à lui faire du mal. Il était maléfique et odieux. C'était un monstre.

- Tu as certainement besoin de repos. Tu veux aller dormir ?

Gabriel fronça ses sourcils châtains devant cette question. Il ne savait pas si elle avait posé cette question pour se débarrasser de lui ou seulement parce qu'elle s'inquiétait. S'angoissant tout seul, il grimaça en sentant une boule de stress se former au creux de son intestin, de pliant et se dépliant à chaque respiration.

- Je ne dis pas ça pour qu’on se sépare. Je m’inquiète juste pour toi Gabriel, dit-elle avec un petit sourire accrochés à ses lèvres pulpeuses.

Lâchant un soupir de soulagement, il lui accorda un petit sourire pour lui faire comprendre qu'il allait bien, malgré le fait que la fatigue se faisait de plus en plus ressentir. Sa mission l'avait réellement fatigué et il n'aurait pas dit non à une petite sieste, mais il savait qu'il devait faire un choix entre dormir et rester avec Victoire, et la balance pesait plus pour rester avec sa petite-amie. Elle lui avait tant manqué. Son odeur, ses yeux chocolats, ses baisers gourmands et son sourire si craquant.

Finalement, une idée lui vint alors à l'esprit, mais il n'eut pas le temps d'en faire part à Victoire qui se rapprocha de lui et qui posa tendrement ses lèvres contre les siennes, donnant un frisson palpable de tendresse envers son amante, dont il était littéralement fou amoureux. Quel égoïste ! Il l'aimait mais la mettait dans une position des plus dangereuse. A cause de lui, elle pourrait prendre le risque d'y laisser sa vie et ça, Gabriel s'y refusait.

Se reculant légèrement des lèvres de Victoire, il lui accorda néanmoins un petit sourire en coin, gardant ses sentiments pour lui. Pour l'instant, il voulait juste passer son après-midi avec elle et profiter de sa présence. Collant son front contre celui de sa petite-amie, il lança dans un souffle :

- Et si je te demandais de rester dormir avec moi, tu accepterais ? Demanda-t-il alors qu'une lueur de malice passa au travers de ses yeux bleutés.

Attendant patiemment une réponse de l'amour de sa vie, il colla ses lèvres contre les siennes, mettant un brin de passion et une touche d'amour. Oh oui, elle lui avait terriblement manqué.