Fragments du passé - Comment as-tu pu t'effacer de ma vie ? [ Gabriel & Victoire ]

Gabriel se recula légèrement du visage de la Serpentarde, un petit sourire en coin posé sur ses lèvres. Son front collé au sien, la jeune femme sentait son cœur chauffer telle une boule de feu au creux de sa poitrine. Sa présence lui avait terriblement manqué, lui causant un mal in soutenable, qui petit à petit disparaissait sans réellement laisser de trace. Le jeune lion finit par lâcher, dans un souffle :

- Et si je te demandais de rester dormir avec moi, tu accepterais ? Demanda-t-il.

Victoire aperçut une lueur malicieuse dans le regard bleuté qui la toisait avec attention. Surprise, mais enjouée par l’idée proposée, elle n’eut pas le temps d’émettre un quelconque son, que Gabriel posait de nouveau ses lèvres sur les siennes. Sans qu’elle ne puisse s’en empêcher, elle se mise à sourire contre la bouche du jeune homme. Les paupières closes, embrassant passionnément Gabriel, Victoire était tout simplement ailleurs, perdu dans un tourbillon de sensations intenses et planantes. Le manque de respiration n’était pas un réel problème, tout ce qui comptait pour la jeune verte et argent, c’était Gabriel et ses baisers passionnels.

Il finit par se détacher de ses lèvres, la ramenant lentement à la réalité. Ouvrant les paupières, un petit sourire béat sur les lèvres, elle le jaugea de son regard ténébreux et pétillant. Victoire en avait presque oublié la question du Gryffondor. Reculant son visage de quelques centimètres, elle finit par répondre :

- J’accepterai avec plaisir.

Visiblement, Gabriel fut ravi de cette réponse, car il lui accorda un de ses sourires charmeurs, qui savaient la faire fondre. Après tout, il aurait pu lui demander n’importe quoi, elle aurait accepté sans chercher à savoir si c’était moral ou non. Victoire finit par se demander où est-ce qu’ils pourraient aller afin que Gabriel dorme. Car elle, c’était sûre, elle ne changerait pas ses habitudes, et ne dormirait donc pas. Surtout si elle se trouvait avec lui.

Sortant de ses pensées, elle fronça soudainement les sourcils, et afficha une mimique de réflexion. Après tout, il était possible de dormir dans les dortoirs des verts et argents, ou des rouges et ors, étant donné que les élèves se trouvaient en cours. Le seul problème, était de savoir combien de temps ils resteraient dans le dortoir. Ce n’était donc pas réellement prudent. Elle finit par demander :

- Et où allons-nous dormir ?

Regardant autour d’elle, Victoire patienta silencieusement que Gabriel donne son idée sur la question. Puis soudain, une illumination. Après tout, ce n’était peut-être pas une mauvaise idée d’aller là-bas. Et personne ne devait l’occuper tout de suite, ils avaient donc, en toute logique, la voie libre. Affichant un grand sourire, elle croisa le regard du lion en face d’elle, interrogateur. Secouant légèrement ses mains liées à celles de Gabriel, elle lâcha malicieusement :

- Que penses-tu de la Salle sur Demande ? Car, étant donné que l’on n’appartient pas à la même maison, dormir dans un des dortoirs, c’est … risqué !

Non pas qu’elle n’aimait pas le risque, mais si Gabriel dormait profondément, elle aurait du mal à le réveiller à temps afin qu’ils s’éclipsent. Après tout, ils auraient d’autres occasions de dormir dans le même dortoir. Elle était impatiente de savoir si l’idée d’aller dans la Salle sur Demande, convenait à son amant retrouvé.

En plein dans leur baiser, Gabriel fut amusé de constater que la jeune femme se mit à sourire durant ce court moment d'intense planage, à croire que leurs baisers étaient profondément un moyen de se relier l'un à l'autre et de trouver un autre monde où seul leur amour et la paix y régnait. Un monde à eux. Manquant de respiration, il se détacha doucement de ses lèvres et se décala doucement afin qu'elle puisse reprendre son souffle, comme lui. Gardant ses deux paumes de mains sur les joues de sa promise, il ne pu s'empêcher de la trouver terriblement belle quand elle rouvrit doucement ses yeux chocolat et qu'un sourire s'immisça sur ses lèvres, qu'il chérissait tant.

- J’accepterai avec plaisir.

Il fut heureux d'entendre la réponse et se mit à sourire, rayonnant de joie devant cette réponse positif. Il retira ses mains de son visage d'ange et les plaça sur les reins de Victoire, caressant doucement le bout de tissu qui le séparait de sa peau laiteuse. Ils allaient donc pouvoir dormir ensemble, et savoir qu'il pourrait l'observer dormir dans ses bras étaient une chose qui le faisait resplendir d'un aura profond de bonheur. On pouvait clairement dire qu'il rayonnant.

- Et où allons-nous dormir ?

Ah. Bonne question. Où pouvaient-ils aller dormir, sans qu'on les gène ? Certes, à cette heure-ci, tous les élèves étaient en cours - mise à part quelques rebelles, comme eux - mais ça ne durerait pas assez longtemps pour qu'il puisse d'aller dans les dortoirs de sa maison ou de celle de Victoire. Malgré tout, il ne voyait pas d'autre endroit... Une salle de classe libre, peut-être ? Gabriel se perdait dans ses réflexions intenses, essayant de leur trouver un échappatoire pour que leur plan fonctionne, sans faire attention aux mimiques de Victoire, qui changeait toutes les deux minutes.

- Que penses-tu de la Salle sur Demande ? Car, étant donné que l’on n’appartient pas à la même maison, dormir dans un des dortoirs, c’est … risqué !

Ils étaient au moins d'accord sur le dernier point, dormir dans leurs dortoirs respectif n'était pas une bonne idée. Encore, s'il ferait nuit, ça ne poserait pas réellement de problèmes, mais étant donné que ce n'était pas le cas et que les élèves revenaient dans leur Salle Commune et leur dortoir entre la fin des cours et le diné, ils leurs seraient impossible d'y rester sans qu'on les voient ensemble.

Levant ses yeux bleus au plafond, observant les fissures qui abimaient le château, il essayait de trouver un autre endroit, bien sûr, la Salle sur Demande était une bonne idée, mais il n'y avait jamais mit les pieds et n'aimait pas le fait de savoir que cette salle avait certainement déjà servit à certains couples de l'école, non pas pour dormir en toute innocence, mais pour faire leurs cochonneries. Néanmoins, il ne trouvait pas d'autre endroit où ils auraient pu rester. Il soupira et déposa un léger baiser sur le front de sa petite-amie.

- Je te suis, mon ange, dit-il dans un soupir.

Elle lui accorda un magnifique sourire et elle le prit par la main, l'emmenant dans les escaliers montant de l'école. Gabriel savait où la Salle sur Demande se situait, mais il avait toujours été assez occupé pour y aller. Surtout ses derniers temps... Et avant, il n'avait pas une copine appartenant à la maison de Salazar Serpentard et qui avait l'esprit fou et délurée. Mais, il l'aimait pour ce qu'elle était et pour ce qu'elle arrivait à faire en un seul regard dans sa direction : Elle le rendait carrément fou d'amour pour elle. Il n'avait peur que d'une chose, dans cette histoire folle, c'était de la perdre. A tout jamais.

Secouant la tête, le jeune Lion ne voulait pas penser au moment où il la perdrait, profitant pleinement du temps impartit qui lui restait à vivre en sa douce compagnie. Leurs mains liées, Victoire et Gabriel avançaient à une démarche rapide vers le septième étage et, alors qu'ils étaient presque arrivés, le jeune homme posa une question, qui lui brûlait les lèvres depuis un certain moment :

- Pourquoi as-tu été envoyée à Serpentard, mon ange ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Victoire se retourna vers lui, faisant la même mimique que lui. Comprenant ce que son air si douloureux voulait dire, il haussa les sourcils et reprit, essayant d'expliquer ce qu'il voulait lui demander :

- Non, je ne te demande pas ça parce que ta maison me gêne, loin de là... Mais je me pose la question, car la personnalité de Serpentard est plus basé sur le pouvoir, le fait d'être malin mais sans faire attention aux conséquences et surtout de faire ses preuves dans la perversité... Et pour moi, tu es tout sauf ça, tu es un véritable ange. Alors, pourquoi Serpentard ?

Continuant d'avancer, il remarqua Victoire sourire légèrement avant de froncer les sourcils et de se perdre dans ses pensées. Quelques minutes passèrent et Gabriel retira sa main de celle de Victoire, qui sursauta à ce contact, se faisant surement une fausse frayeur. Le jeune homme la rassura d'un sourire et plaça un de ses bras puissant sur l'épaule de sa petite-amie, tout en lui donnant un baiser appuyé dans ses cheveux, prêt de son oreille.

- Sauf, si tu me caches ta vraie personnalité et qu'en vérité, tu es une peste... Pour moi, tu ne devrais pas être à Serpentard. Tu es bien trop adorable, pour ça, finit-il par dire, un sourire en coin perché sur son visage.

Enfin, ils arrivèrent devant la Salle sur Demande et sans que Gabriel comprenne comment et pourquoi, une porte apparut face à eux. Mais, il ne rentrerait pas. Pas tant qu'elle ne lui aurait pas donné une réponse claire et précise.

Patiemment, elle attendit que Gabriel acquiesce son idée, ou non. A part la Salle sur Demande, Victoire ne voyait pas d’autre endroit propice pour dormir. Le Gryffondor finit par soupirer, puis déposa un petit baiser sur son front.

- Je te suis, mon ange, dit-il dans un soupir.

Ravie, elle le prit par la main, et les dirigea vers les escaliers qui menaient au septième étage. Le terme « ange » qu’employa Gabriel la fit sourire. Jusqu’à ce jour, on ne l’avait jamais appelé d’une telle manière, certainement parce qu’elle n’en était pas un. Laissant ses pensées de côtés, ils entamèrent une marche à la limite de l’empressement pour se rendre dans la Salle sur Demande. Ce n’était pas la première fois qu’elle s‘y rendait, elle savait donc comment cette salle marchait.

Mais, bien entendu c’était la première fois qu’elle s’y rendait pour dormir, et avec un garçon. Cette idée aurait très bien pu la mettre mal à l’aise, seulement Gabriel n’était pas n’importe qui à ses yeux, et même si elle n’avait pas encore tous leurs souvenirs, elle aimait le garçon qui lui tenait la main. Ils ne tardèrent pas à arriver à destination. Le mur où la porte cachée qui donnait sur la Salle sur Demande, se trouvait devant eux. Continuant d’avancer, Gabriel brisa soudain le silence :

- Pourquoi as-tu été envoyée à Serpentard, mon ange ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Surprise, et perplexe devant cette question, elle se retourna vers lui, interdite. Le fait qu’elle appartienne à la maison de Salazar, ou du Lord le gênait tant que ça ? Mais malgré tout, ce n’était pas la première fois qu’on lui posait cette question, qui devenait trop fatidique à son gout. Le toisant silencieusement, Gabriel finit par reprendre :

- Non, je ne te demande pas ça parce que ta maison me gêne, loin de là... Mais je me pose la question, car la personnalité de Serpentard est plus basé sur le pouvoir, le fait d'être malin mais sans faire attention aux conséquences et surtout de faire ses preuves dans la perversité... Et pour moi, tu es tout sauf ça, tu es un véritable ange. Alors, pourquoi Serpentard ?

Elle ne répondit pas. Le fait qu’il la considère comme un ange la fit de nouveau sourire. Puis, repensant au reste, ses sourcils se froncèrent, et elle plongea dans les méandres de ses pensées. Comment pouvait-elle lui expliquer ? Et surtout, la question fatidique était ; devait-elle tout lui dire ? Elle finirait par lui en faire part, c’était certain. Seulement elle s’était promis de révéler ce passage de sa vie que lorsqu’elle n’aurait pas le choix. Et en cet instant il était trop tôt. Ils venaient de se retrouver, elle ne voulait pas de suite tout gâcher. Le bonheur avec elle n’était que bien trop éphémère, et elle ne souhaitait pas briser cette bulle dans laquelle elle était maintenant. Plus tard.

Soudain, Gabriel retira la main de la sienne. Elle sursauta instantanément de surprise. Qu’est-ce qu’il allait faire ? Le jaugeant avec appréhension, il lui lança un sourire rassurant, et elle mit ses frayeurs de côté. Il finit par entourer ses épaules d’un de ses bras puissant, et déposa un baiser dans ses cheveux. Elle s’était donc fait une fausse peur, seulement elle savait pertinemment que Gabriel ne resterait pas sans réponse à ses questions, et son silence perpétuant devait certainement le frustrer.

- Sauf, si tu me caches ta vraie personnalité et qu'en vérité, tu es une peste... Pour moi, tu ne devrais pas être à Serpentard. Tu es bien trop adorable, pour ça, finit-il par dire, un sourire en coin perché sur son visage.

Ils arrivèrent devant le mur où se trouvait la Salle sur Demande, et avant de répondre à Gabriel, Victoire pensa à un endroit ou dormir dans son esprit. La porte apparut instantanément devant eux. Alors qu’elle continuait d’avancer, le jeune homme, lui resta derrière elle. La Serpentarde se retourna interrogatrice devant l’air déterminé du garçon. Revenant vers lui, elle savait qu’elle devait lui donner une réponse, car visiblement, il ne la suivrait pas tant qu’elle n’aurait pas répondu.

Se mordant nerveusement la lèvre, la verte et argent ne savait plus comment tourner sa réponse. La seule chose certaine c’est qu’elle ne lui parlerait pas de cette nuit là. Pas maintenant du moins. Prenant une grande inspiration, elle rencontra le regard bleuté de Gabriel qui la fixait avec attention, puis elle brisa le silence instauré :

- Tu n’es pas le premier à me demander tu sais, lâcha-t-elle, un petit sourire en coin. Je me trouve à Serpentard, tout d’abord parce que mon père s’y trouvait étant jeune. Donc, une première raison familiale.

Etant jeune, si elle était entrée à Poudlard en sixième année, elle aurait été fière de clamer que les Suan appartenait à la maison des verts et argents depuis plusieurs générations. Le fait est qu’elle avait changé, et que son père n’était plus son modèle. Non, il l’avait bien trop déçue à l’époque, par son passé, qu’elle avait finir par le trouver pitoyable. A présent, elle comprenait peu à peu les raisons qui l’avaient poussé à quitter le Lord. Prenant un air sérieux, elle continua :

- Ne crois pas que je cache ma vraie personnalité. J’ai juste … changé. Mais certainement en trop bien pour appartenir à cette maison aujourd‘hui. Si tu m’avais connu avant que je n’arrive ici, je ne pense pas que tu m’aurais apprécié. Tout simplement parce que j’étais une véritable garce. Avec le temps j’ai changé de personnalité, j’ai renié l’ancienne Victoire, je suis celle que tu vois aujourd’hui. Je ne joue plus de jeu, je ne pense plus à mal, je veux juste tout reprendre à zéro et oublier qui j’étais.

Une boule se forma dans sa gorge sans qu’elle n’ait eu le temps de s’en rendre compte. C’était ce qu’elle souhaitait le plus au monde. Oublier qui elle avait été, oublier que son ancien caractère l’avait presque conduit à sa perte. Mais elle était fatiguée de se battre sans cesse contre son ancienne personnalité. Ses sautes d’humeurs ne revenaient que trop fréquemment à son gout, ou l’ancienne Victoire reprenait du service. Et elle détestait cette sensation de perdre le contrôle d’elle-même.

Jaugeant quelques secondes le visage de Gabriel, qui semblait troublé, puis qui finit par ne rien dire, elle baissa le regard. Elle en avait peut-être trop dit. Elle espérait de tout son cœur qu’il ne reposerait plus de question. Victoire ne savait que trop bien où ça la mènerait. Certes, Linda ne l’avait pas jugé, elle l’avait même aidé, mais la verte et argent avait senti qu’elle la dégouté, et qu’elle lui faisait presque pitié. Et elle refusait de subir ceci en pire avec Gabriel. Pour l’instant c’était inconcevable pour la jeune femme, même si cela restait prévisible à l’avenir.

Mordillant nerveusement sa lèvre inférieur, elle attendit silencieusement que Gabriel face à elle daigne dire quelque chose. Victoire remonta son regard ténébreux sur le visage d’ange au dessus d’elle, son estomac se serrant à l’idée qu’il lui demande autre chose.