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 I don't wanna be in love !

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1.0 Regulus A. Black




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MessageSujet: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeJeu 19 Nov - 18:23

Regulus se tournait et se retournait sans cesse dans ses draps. Il ne trouvait pas le sommeil, pour la deuxième nuit consécutive. Depuis qu'il avait laissé Lizzie Cooper à l'infirmerie après qu'elle ait tenté de mettre fin à ses jours en se noyant. Il se sentait coupable et mal à l'aise, torturé par un sentiment étrangement envahissant sur lequel il refusait tout net de mettre un nom. Toujours était-il que ça le bouffait. Au point qu'il ne réagissait plus vraiment à tout ce qui l'entourait, restant insensible et lointain, distant et ailleurs. Il n'en dormait plus.

Finalement, il renonça. Il repoussa violemment ses couvertures et se redressa, furieux contre lui-même. Il sortit du lit et enfila son jean et sa chemise, terminant par ses chaussettes et ses chaussures. D'un mouvement vif, il attrapa ensuite sa veste d'uniforme et quitta silencieusement le dortoir, prenant garde à ne pas réveiller les autres élèves.

Une fois dans la salle commune, il s'approcha de la cheminée et, d'un simple coup de baguette magique, ranima les braises qui s'éteignaient lentement. Un autre coup de baguette et deux bûches vinrent se poser sur les cendres rougeoyantes. Très vite, des flammes naquirent de cette alliance entre les braises et le bois, diffusant une chaleur agréable. Mais Regulus était toujours aussi tendus, aussi mal à l'aise. Il avait l'impression d'attendre quelque chose qui ne venait pas. Ce détestable sentiment de manque et d'attente le rongeait à chaque instant et il n'en pouvait plus. Debout, appuyé contre le linteau de la cheminée, il appuya sa tête contre le marbre froid de cette dernière, poussant un soupir frustré et lassé. Il en avait assez de tourner en rond pour une fille. Une petite idiote qui avait mit sa vie en danger pour une connerie telle que l'amour. Une demoiselle avec qui il avait passé des moments terriblement plaisant. Une élève qui avait su le séduire plus que de raison.

Il fallait qu'il parle de cette histoire à quelqu'un. La question était : qui ? A qui pouvait-il confier ce genre de soucis ? Qui, au sein de l'école, serait le plus apte à l'écouter ? Il ne demandait rien d'autre qu'une écoute attentive. Il voulait simplement se vider, mettre des mots sur tout ce qu'il ressentait, tout ce qui le dévorait. Mais il ne voulait pas écrire, ce ne serait pas suffisant. Il fallait qu'il ait un interlocuteur. Alors qu'il relevait la tête, une flamme plus vive que les autres éclaira le tapis vert et noir qui recouvrait le sol et supportait les divans et les fauteuils. Cette lueur vive et intense fit surgir en lui une idée quant à la personne à qui il pouvait parler. Encore fallait-il qu'il s'y résolve.

Scarlett De Lioncourt. Son professeur de langue. Son amante, aussi. Une femme qui, comme lui, enchaînait les conquêtes pour se distraire, pour tromper l'ennui de ses jours sans intérêt qui défilaient. Une adulte. Mais un professeur. Une femme, qui plus est. Il connaissait suffisamment la gent féminine pour savoir que la jalousie était un trait de caractère dominant chez les femmes. Cela dit, il ne voyait qu'elle. Personne d'autre ne serait plus à même de le comprendre. Personne. Il se résigna donc à aller voir son professeur. Lorsqu'il quitta sa salle commune, il ne remarqua pas que l'horloge affichait près d'une heure du matin.

En quelques minutes, il fut devant la porte des appartements de son professeur. Il esquissa un sourire en se disant que s'il continuait à venir dans cette aile en pleine nuit, il se ferait repérer, un jour ou l'autre. Silencieusement, il déverrouilla la porte et l'ouvrit, se glissant rapidement dans la pièce en refermant derrière lui, toujours en faisant attention à ne faire aucun bruit. Ensuite, il dut faire face à l'obscurité complète qui envahissait le salon/bureau de Scarlett. Machinalement, il sortit sa baguette et murmura faiblement :

- Lumos ...

Une lueur argentée et très douce émana du bout de sa baguette et il put avancer sans se cogner dans les meubles ou se prendre les pieds dans le tapis. Près du divan, il retira ses chaussures. D'un geste délicat, il posa sa veste sur le dossier du canapé avant de se diriger à pas de loup vers la porte située à côté de la cheminée, qui donnait sur la chambre. La morsure du froid sous ses pieds était désagréable, malgré les chaussettes. Il entra silencieusement dans la pièce, plaçant sa baguette derrière lui afin de diminuer le plus possible l'éclat qui en émanait. Refermant tout doucement la porte, il s'approcha du lit et alluma une lampe de chevet tout en murmurant la formule pour éteindre sa baguette.

A la lueur tamisée que propageait la lampe, il pu voir Scarlett, qui dormait profondément, alanguie dans ses draps soyeux. Il esquissa un sourire presque tendre en remarquant l'expression paisible qu'abordait son amante. Elle semblait si calme, si tranquille ... Il hésita. Devait-il la réveiller ou ne ferait-il pas mieux de repartir, aussi silencieusement qu'il était venu ? Il inclina doucement la tête et s'agenouilla près du lit, approchant son visage de celui de la jeune femme. Bientôt, il pu sentir son souffle régulier lui caresser les lèvres. Timidement, lentement, il s'approcha encore plus et joignit leurs lèvres, caresse subtile et délicate. Il recula presque aussitôt, s'attendant à une réaction. Mais elle n'avait pas bougé. Surpris et amusé, il répéta la manœuvre, accentuant cette fois un peu plus le baiser. Là, elle esquissa un léger mouvement.

Reculant la tête, il attendit qu'elle daigne s'éveiller, l'observant d'un air patient et vaguement repentant.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeJeu 19 Nov - 20:51

Scarlett chercha du regard le petit réveil qui se trouvait sur sa table de nuit. Les aiguilles de bronze indiquaient minuit moins le quart. Se souvenant qu'elle devait assurer un cours de deuxième année à huit heures le lendemain matin, elle décida de fermer le livre qu'elle tenait entre ses mains depuis près de deux heures. Elle déposa délicatement son exemplaire de "Paul & Virginie" sur la petite table en marqueterie qui se trouvait près de la tête du lit, et éteignit les lumières de sa chambre, pour s'endormir presque immédiatement.

Puis une sensation étrange, lointaine. Une caresse sur ses lèvres, mais si peu appuyée qu'il aurait pu s'agir d'un rêve. A demi-consciente, et sans ouvrir les yeux, elle chassa l'image. Cependant, la caresse recommença, puis présente, plus tangible, plus réelle. Il y avait bien quelqu'un, elle ne rêvait pas. Quelqu'un dans sa chambre, en plein milieu de la nuit, entrain de l'embrasser sagement et tendrement. Elle eut un minuscule mouvement de recul en réalisant que ce n'était pas normal, que personne n'était censé être là. Ouvrant les yeux, elle se redressa et se retrouva nez-à-nez avec Regulus Black.

Le jeune homme se tenait à genoux près d'elle, et au vue de la luminosité dans la chambre, il avait allumé la lumière. Elle le regarda pendant une longue seconde, puis chercha une fois de plus le réveil. Les aiguilles se trouvaient à présent sur une heure et quart. A nouveau, elle posa ses yeux orages sur lui. Il avait l'air désolé d'être venu la réveiller, et pourtant, il l'avait fait. Elle s'éclaircit la voix, et s'efforçant de paraitre sévère, malgré les brumes qui sommeil qui l'empêchaient encore de penser clairement :

- Qu'est ce que tu fais ici au milieu de la nuit ? Ce n'est pas un moulin, ce sont mes appartements...

Elle laissa sa phrase en suspend, comme si on venait de la pincer. Si il était là, et au milieu de la nuit, c'était pour une raison surement assez grave. Elle ne se rapellait que trop bien la nuit où elle même avait envoyé un elfe de maison pour qu'il vienne, une nuit où elle avait eut besoin de lui. Si il avait prit la peine de la réveiller, c'était surement même très grave, parce qu'elle savait qu'il la respectait trop pour décider de venir ici à la légère. A vrai dire, maintenant qu'elle le regardait, elle pouvait voir que quelque chose clochait. Même dans la lumière douce et violine qui perçait l'abat-jour, les traits du Serpentard étaient tirés. Il manquait de sommeil et il était préoccupé.

Des millions d'hypothèses courraient déjà dans la tête du professeur. Une en particulier : quelqu'un avait découvert qu'ils se voyaient. Et par quelqu'un, elle pensait à Rogue, ou alors à un camarade du garçon qui le menaçait de les faire chanter. Mais maintenant qu'elle y pensait, il aurait très bien attendre le matin pour lui annoncer ce genre de chose, et même, se faire prendre dans le couloir des professeurs si une rumeur comme celle-ci tournait était loin d'être judicieux. Cela devait donc être autre chose. Rapidement, elle porta ses deux mains à ses tempes, appuyant un peu violemment pour finir de se réveiller et prit une position assise, se redressant complètement mais laissant ses jambes sous le drap.

- Regulus, qu'est-ce qu'il se passe ?

A cet instant précis, il avait l'air si perdu, si totalement égaré, qu'elle eut peur de ce qu'il allait bien pouvoir dire. Attendant qu'il réponde, elle souleva délicatement ses couvertures et glissa en arrière dans son lit, lui faisant un signe de tête, pour lui intimer de prendre la place qu'elle avait occupé quelques secondes plus tôt. Elle n'agissait généralement pas de la sorte avec ses amants, se contentant d'être plus condescendante et plus froide, mais pour qu'il ai prit l'initiative de venir chez elle et de la réveiller, c'est qu'il devait y avoir quelque chose d'important. Jamais elle n'avait pensé le voir ainsi un jour, et cela donna presque envie à la jeune femme de le prendre dans ses bras.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeVen 20 Nov - 17:20

Elle avait esquissé un léger mouvement de recul, dans un réflexe parfaitement logique étant donné l'incongruité de la situation. Elle fronça les sourcils, l'observant d'un air encore ensommeillé avant de se redresser légèrement pour regarder ailleurs. Il ne suivit pas son regard, cherchant simplement à savoir s'il allait se faire réprimander pour avoir osé la réveiller en pleine nuit. Après tout, elle était un professeur ...

Lorsqu'elle le regarda de nouveau, il sut qu'elle allait s'irriter. C'était plus qu'évident. Il connaissait la lueur d'irritation qui brillait dans les yeux, couleur orage en été, de la jeune femme. Il ne s'était pas trompé car elle s'éclaircit la voix et demanda :

- Qu'est ce que tu fais ici au milieu de la nuit ? Ce n'est pas un moulin, ce sont mes appartements ...

La voix mourut et elle fronça les sourcils, l'air perplexe et inquiet. Il savait qu'il accusait la fatigue et les soucis, c'était visible sur son visage. Il aurait aimé ne pas être aussi facile à percer, à deviner, mais cette fois, il n'y parvenait pas. D'un geste, elle appuya contre ses tempes en fronçant un peu plus les sourcils, fermant les yeux l'espace d'un instant. Il l'observa sans rien dire, se demandant ce qu'elle allait dire et comment elle allait réagir. Il cherchait aussi comment lui annoncer ce qui le préoccupait. Elle se redressa totalement jusqu'à s'asseoir dans le lit, ne laissant que ses jambes sous le satin luxueux de ses draps bleus.

- Regulus, qu'est-ce qu'il se passe ?


Elle le regardait d'un air patient et inquiet, attendant visiblement qu'il parle. Puis elle bougea, se décalant pour lui faire de la place dans le lit. D'un signe de tête, elle l'invita à le rejoindre mais il se releva souplement et alla se planter au bout du lit, debout les mains derrière le dos. Comme un enfant qui réciterait sa leçon. Comme un homme qui s'apprêtait à dire quelque chose de sérieux, de grave. Elle le fixait sans rien dire et il ne brisait pas non plus le silence.

D'un pas vif et rapide, il contourna le lit et alla allumer l'autre lampe de chevet, avant de revenir se poster en face de la jeune femme. Là, il ne put rester en place. Il se mit à faire les cents pas devant le lit, les mains toujours dans le dos en s'efforçant désespérément de rester calme. Mais c'était plus fort que lui, il devait bouger. Il ressassait dans sa tête différentes manières d'annoncer à Scarlett ce qui le taraudait. Mais aucune ne lui plaisait. Soit trop pompeuse, soit trop évasive, jamais comme il fallait. Finalement il s'arrêta au milieu de sa trajectoire et fit face à son professeur.

Debout droit devant elle, mains jointes dans le dos, épaules tirées en arrière et jambes vaguement écartées, il avait tout d'un conquérant. Sauf qu'il s'avançait en vaincu. Son visage n'exprima rien lorsqu'il déclara d'une voix neutre :

- Je suis en train de tomber amoureux.

Il n'ajouta rien. Il n'y avait plus rien à dire. En une phrase, il avait résumé ses trois jours de malaise. Il venait de prendre lui-même conscience de ce qui lui arrivait. Et, sans le montrer, il accusait difficilement le choc.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeSam 21 Nov - 12:42

Sans un mot, il déclina l'invitation et se releva. Il se plaça au bout du lit, faisant face à Scarlett et adoptant une position qui ne rassurait en rien la jeune femme. Il était tendu, et malgré la fatigue qui se lisait sur son visage, il semblait déterminé à rester calme, impassible, comme toujours. Cependant, il bougeait. Son stress se manifestait par des mouvements. Quand certains parlaient plus que de raisons, Regulus lui bougeait. Rapidement, il avait allumé la deuxième lampe de chevet et était revenu à sa place, en face du professeur. Mais il n'avait pas tenu très longtemps et elle l'avait regardé faire les cent pas dans la pièce.

Et il stoppa net. Mains dans le dos, tendu comme jamais, mais visage n'exprimant rien, il fixait la jeune femme, lui faisant face. Elle ne put s'empêcher de penser qu'il exprimait des contraires : son corps hurlait que quelque chose n'allait pas, alors que son visage certifiait le contraire, aussi calme et imperturbable qu'à son habitude. Et enfin, il se décida a parler. L'aspect cérémonial de l'annonce avait contaminé la jeune femme qui retint son souffle quand il parla, s'attendant au pire, à tout et à rien, n'ayant absolument aucune idée de ce qu'il pourrait lui dire, de ce qui pouvait le plonger dans un tel état d'angoisse mal dissimulée.

- Je suis en train de tomber amoureux.

Elle remarqua qu'il avait tressaillit en disant cela. A peine un plus qu'un nerf qui se contracte et se relâche aussi. Et pourtant, il l'avait fait et surtout, il avait enfin dit ce qui le poussait à agir si étrangement. Alors que Scarlett procédait l'information, elle commença à analyser tout ce cela pouvait vouloir dire. Il venait lui en parler, pourquoi ? Avait-il confiance ? Était-elle la mieux placée pour comprendre, pour donner des conseils ? D'ailleurs, qu'attendait-il d'elle : quelqu'un avec qui discuter ? Quelqu'un pour lui faire oublier l'autre ? Quelqu'un pour lui prouver qu'il se trompait, qu'il n'était pas amoureux d'une jeune fille ?

Sur ce point là, elle était certaine qu'il n'y avait aucun quiproquo. Il ne parlait pas d'elle, il ne l'aurait pas annoncé ainsi, il ne l'aurait pas dit tout court. Il évoquait donc une de ses nombreuses conquêtes, une des adolescente renifleuse et larmoyante qu'à plusieurs reprises le professeur avait collé pour s'être trouvé dans les couloirs ou les toilettes pendant des heures de cours. Elle avait rapidement comprit le manège, et savait que son amant était tout aussi volage qu'elle, voir même plus, ce qui était une première. Il était un parfait libertin, presque aussi accomplit qu'elle, malgré son jeune âge. Jamais auparavant elle n'avait connu d'élève comme lui, nonchalant au possible, ne se laissant pas faire...

Et pourtant, il tombait. La pire pente de toute, il en était conscient, et ça le rongeait. Il tombait amoureux. Pendant un quart de seconde, elle eut envie de rire, de déclarer "tu m'as presque eut, tu sais". Mais de toute évidence, il ne plaisantait pas, il était parfaitement sérieux.

- Explique-toi, s'il te plait... demanda-t-elle de la voix la plus douce et compréhensive qu'elle pouvait produire à presque une heure trente du matin.

Elle afficha un faible sourire, un peu amère, quand elle réalisa ce qui se passerait si il décidait de tomber : égoïstement, elle venait de se rendre compte qu'elle perdrait un très bon amant. Elle se tut cependant, attendant qu'il daigne expliquer ce qu'il avait en tête. Elle ne pouvait décemment pas se montrer sous le jour de ce semblant de jalousie un peu pathétique, pas quand il avait l'air totalement perdu et qu'il venait chercher de l'aide. C'était le moment pour Scarlett de lui renvoyer l'ascenseur : il avait été là pour l'anniversaire de la mort de Benjamin, et si il avait besoin d'elle, elle ferait de son mieux pour être utile. Rajouter du poids sur ses épaules en annonçant qu'elle l'appréciait plus qu'il ne le fallait n'était clairement pas la bonne solution.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeDim 22 Nov - 15:14

La jeune femme ne réagit pas. Longuement, elle l'observa sans rien dire. Il ne broncha pas non plus, toujours posté devant le lit, tel un conquérant trop fier venant avouer son échec, sa défaite. Il se demanda si Scarlett se sentait trahie, si elle était vexée et jalouse de l'adolescente qui avait réussi l'impossible : le faire tomber. Après tout, ce n'était pas impossible que la jeune femme, adulte, mûre et parfaitement rodée au jeu de la séduction, soit désagréablement surprise par ce qu'il venait de dire. Il savait qu'elle était suffisamment intelligente pour comprendre qu'il parlait d'une élève et pas d'elle. Elle se doutait certainement que s'il s'était agit d'elle, il ne l'aurait pas dit de cette manière. Ou tout simplement, il ne l'aurait pas avoué, tout court.

- Explique-toi, s'il te plait ...

La voix douce et calme, posée et raisonnable, sembla apaiser un instant le jeune homme. Il se détendit légèrement, cessant de tirer ses épaules en arrière. D'un seul coup, plus naturel, il paraissait plus ... vulnérable. Il s'en rendit compte car il reprit machinalement ses vas et viens dans la pièce, plus lentement toutefois. D'un ton neutre, presque froid, il déclara :

- J'ai couché avec Lizzie Cooper, une jeune femme de ma maison avec qui je ne m'entendais pas particulièrement bien, au départ. Dans un couloir, nous nous sommes croisés et nous avons échangés quelques répliques cinglantes. Mais très vite, la hargne que l'on se vouait s'est muée en une attirance physique incroyablement puissante.

Il accéléra le pas, irrité de devoir raconter tout cela. Il aurait aimé ne pas revenir dessus, mais pour qu'elle puisse comprendre ce qui lui arrivait, il valait mieux relater les faits.

- Nous avons finit dans la salle sur demande en deux temps trois mouvements. Et ... Ce fut intense. Terriblement intense. Elle me plaisait déjà plus que de raison. En voulant la quitter, j'ai filé sous la douche. Elle m'y a rejoint. Ce n'est que bien plus tard que je l'ai laissé. Et pour la première fois de ma vie, je ne suis pas partis comme un voleur. Je lui ai dit que l'on se reverrait.

Il s'arrêta un instant, se repassant le film dans la tête. Comment diable avait-il pu tomber aussi bas ... Fronçant les sourcils, il reprit d'un ton agacé :

- Et on s'est revu. Dans la salle de bain des préfets. Et là, elle m'a avoué qu'elle m'aimait. Rien de bien original en soit, elles font toutes ça. Généralement dès la première fois. Elle, ce fut après la troisième qu'elle osa me l'avouer. Oui, il y a eu une troisième fois. C'est grave, n'est-ce pas ?

Il esquissa un sourire cruellement ironique avant de reprendre d'un ton presque blasé, désabusé :

- J'aurais du lui rire au nez et m'enfuir, comme je sais si bien le faire. Mais lorsqu'elle m'a dit qu'elle m'aimait, j'ai été content. Satisfait. Presque ... Heureux ? Je ne sais pas. Toujours est-il que j'avais conscience du danger. Je lui ai expliqué qui j'étais. Je lui ai affirmé que je ne changerais jamais. Un libertin est ce qu'il est. La première règle du libertinage est de ne JAMAIS tomber amoureux.

Il avait accentué la dernière phrase. Puis, cessant ses allers retours, il s'approcha du lit jusqu'à ce que le matelas cogne dans ses genoux. Il reprit alors :

- Mais ça ne lui a pas plut, elle a tenté de se suicider par noyade. Je l'ai sauvé in-extrémis et l'ai ensuite déposé à l'infirmerie. Et je suis partis. Mais depuis, je pense sans arrêt à elle, tout en m'efforçant de la fuir. Et ça me bouffe, ça me rend malade.

Il se tut et darda sur son amante un regard absent. Il soupira et baissa un peu la tête, perdu et furieux contre lui-même. Tomber amoureux, quelle connerie.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeDim 22 Nov - 23:30

Beaucoup plus patiemment qu'elle ne s'en serait cru capable, Scarlett écouta le récit du jeune homme, prenant en considération chacun des détails et l'observant alors qu'il faisait encore une fois les cent-pas dans sa chambre. De temps à autre, il s'arrêtait, puis exaspéré et affligé, il reprenait sa marche, arpentant inlassablement la pièce, comme si cela le calmait. Mentalement, la jeune femme nota le prénom et le nom de la jeune fille, rajoutant Lizzie Cooper à sa liste. Wild, l'ainé des Black, Lestrange, Potter et maintenant Cooper. Elle devait rester impartiale, elle le savait très, mais au fur et à mesure qu'elle écoutait ce que Regulus avait à lui dire, ce qui le tuait à petit feu, elle sentait l'envie de broyer cette insignifiante créature qu'était la Serpentard. La pulsion était plus maternelle qu'autre chose, et clairement, elle n'aimait pas le voir se torturer ainsi, regrettant sa nonchalance ou la timidité tranquille qui avait suivi le cauchemar.

Une phrase la marqua plus que les autres : La première règle du libertinage est de ne JAMAIS tomber amoureux. Il y avait tellement d'amertume et de rage dans ses mots, il insistait tellement sur la notion d'impossibilité. Et alors qu'il prononçait ses mots, ses jambes se heurtèrent contre le matelas. Fixant la jeune femme, il ajouta :

- Mais ça ne lui a pas plut, elle a tenté de se suicider par noyade. Je l'ai sauvé in-extrémis et l'ai ensuite déposé à l'infirmerie. Et je suis partis. Mais depuis, je pense sans arrêt à elle, tout en m'efforçant de la fuir. Et ça me bouffe, ça me rend malade.

" Petite conne " pensa-t-elle, ruminant la dernière phrase de Regulus. Sans même la connaitre réellement, sans même voir à quoi elle ressemblait, n'ayant rien de plus qu'un nom et les déboires du jeune homme, elle détestait cette fille. Elle était un peu vexée aussi. Vexée de se faire doubler par une gamine, alors qu'elle était d'ordinaire celle après les hommes courraient. Mais pas Regulus, lui tombait pour une midinette qui pratiquait un chantage affectif des plus extrèmes. Pour le coup, elle avait envie de le gifler. Réellement, pour le ramener sur terre, pour lui faire prendre conscience de ce qu'il disait. Mais elle ne se résignait que rarement à la violence, les mots suffiraient pour le moment. Au pire, il n'était jamais trop tard pour un ticket vers le sol plus cinglant. Elle se décida finalement à ce faire cruelle, parce qu'après tout, le choquer était sans doute la meilleure solution, il devait se faire violence, réagir, il ne pouvait pas devenir un adolescent mielleux et amoureux, elle ne laisserait pas ça arriver :

- Est ce que tu t'entends ? Est-ce que, seulement, tu te rends compte de ce que tu dis Regulus ? C'est n'importe quoi... proprement et simplement n'importe quoi !

Elle se redressa à son tour, se plaçant à genou dans ses draps. Dans le mouvement trop vif, une des bretelles de sa chemise de nuit avait glissé sur son épaule, mais elle ne la replaça pas, se laissant porté par une vague de rage.

- Tu le dis toi même, " PAS DE SENTIMENTS " ... et te voila, entrain de tomber pour une petite conne, comme le premier adolescent venu, comme le plus bas des gamins romantiques en mal d'affection... je pensais sérieusement que tu valais mieux que ça... vraiment.

Elle se laissa retomber un peu en arrière, s'asseyant sur ses talons mais lui faisant toujours face. Des éclairs passaient dans ses yeux, et elle ne savait pas trop d'où la vulgarité et les haussements de ton pouvait venir. Elle qui d'ordinaire savait garder son calme, savait rester stoïque et relativement impassible. Elle perdait son sang froid, comme lui.

Elle n'était pas tombée depuis qu'elle était libertine. Pas une seule fois. Même si elle avait eut quelques faiblesses, dont l'adolescent faisait étrangement partie, elle n'avait jamais craqué. Elle était restée fidèle à l'image la plus crue du libertinage : des histoires d'une nuit, des étreintes sensuelles et satisfaisante, mais jamais rien de plus. L'histoire se terminait au matin, on ne prolongeait pas. L'habitude entraine l'affection, chose que les gens comme eux ne pouvait pas se permettre. Et dans la tête de la jeune femme, en aimer un autre aurait été trahir Benjamin, salir sa mémoire. Les relations physiques n'étaient rien, tant qu'elle gardait une place pour lui dans ce qui restait de son cœur.

Se redressant, elle se rapprocha de Regulus et répéta :

- Un Gamin en manque d'affection, c'en est presque mignon, tu m'entends ? Mignon, comme les couples pathétiques qu'ils forment tous, main dans la main, sourires niais et yeux de merlans frit comprit ! Tu veux ressembler à ça, vas-y, mais n'espère pas repasser cette porte
!

Elle le pointait du doigts, enfonçant son ongle dans sa chemise à chaque mot, ponctuant sa phrase pour qu'il réagisse. Elle avait terminé en montrant la porte de sa chambre, et savait qu'il comprenait très bien le sous-entendu. Elle était peut-être un peu trop cruelle, quand il était plus perdu qu'autre chose, mais elle ne pouvait pas le laisser tomber pour la midinette. Par pour la petite suicidaire qui le tenait en attentant à sa vie.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeLun 23 Nov - 1:19

Elle l'observa d'un air presque ... incrédule, pendant un moment. A vrai dire, il la comprennait. Il se sentait lui-même totalement vexé, frustré, furieux. Comment avait-il bien pu en arriver là, tomber si bas ? Tomber pour une fille. Même pas digne d'intérêt, en plus. Elle n'était ni Lily Evans, ni Elana Wild, les deux seules pour qui il aurait pu faire une entorse aux règles du libertinage. Non, il tombait pour Lizzie Cooper, une adolescente qu'il ne pouvait pas voir en peinture, au départ. Enfin, Scarlett parla.

- Est ce que tu t'entends ? Est-ce que, seulement, tu te rends compte de ce que tu dis Regulus ? C'est n'importe quoi... proprement et simplement n'importe quoi !

Une gifle n'aurait pas eu un tel effet sur lui. Choqué et sonné, il entrouvrit légèrement la bouche, dardant sur son professeur un regard complètement sonné. Il avait l'impression qu'on venait de lui donne un coup de poing dans le ventre. Il vit la belle brune se redresser dans le lit, s'installant à genoux sur le matelas. Dans le mouvement, une bretelle de sa tunique de soie tomba, lui dénudant l'épaule. Mais Regulus ne le remarqua même pas, encore sous le coup des mots qu'elle venait de lui dire. Seulement ce n'était visiblement pas terminé.

- Tu le dis toi même, " PAS DE SENTIMENTS " ... et te voila, entrain de tomber pour une petite conne, comme le premier adolescent venu, comme le plus bas des gamins romantiques en mal d'affection... je pensais sérieusement que tu valais mieux que ça... vraiment.

Elle le rouait de coup. Après le coup de poing dans le ventre, il subissait deux claques dans la tronche. Elle le traitait de gosse. De gamin. De romantique. De garçon sentimental. Elle reniait sans pitié son statut de libertin qu'il méritait pourtant autant qu'elle, jusqu'ici. La rage commençait à repousser sa surprise et son sentiment d'incompréhension. Une colère sans nom dévastait tout sur son passage, lui retirant sa lucidité et une grande partie de sa maîtrise de soi. Il n'était pas un de ces types qui tombaient amoureux de la première venue. Il n'était pas un pauvre idiot voué à suivre comme un chiot celle qu'il aime. Il n'était rien de ce dont elle l'accusait. Elle n'avait pas le droit de l'insulter de la sorte, de lui retirer ses mérites et ses titres à cause d'une simple phrase.

Mais Scarlett n'en avait pas terminé avec lui. Elle se rapprocha de lui et le poussa du doigt, martelant ses mots de ce geste insultant :

- Un Gamin en manque d'affection, c'en est presque mignon, tu m'entends ? Mignon, comme les couples pathétiques qu'ils forment tous, main dans la main, sourires niais et yeux de merlans frit comprit ! Tu veux ressembler à ça, vas-y, mais n'espère pas repasser cette porte !

Elle lui désignait du doigt cette même porte qu'il avait silencieusement franchi pour entrer. Il ne la quittait pas des yeux tandis que les mots " Gamin ", " Mignon ", " Niais " et " Merlans fris " repassaient en boucle dans sa tête, éternelle mélodie d'un disque abîmé dont les sons n'étaient plus que d'effroyables grincements. Elle le comparait à tous ces amoureux naïfs qu'il était possible de trouver dans le parc, dans les couloirs, dans le grand hall, dans la grande salle ... Elle l'associait à tous ces couples mielleux et insupportables qui hantaient les murs de cette école. Elle collait sur lui l'étiquette ô combien haïe du pauvre type insipide qui ne vivait plus que pour sa dulcinée. Elle faisait de lui un homme perdu et méprisable, pitoyable, un détestable humain amoureux.

Il serra les dents et, sans décoller ses mâchoires, il déclara d'un ton mauvais :

- Je ... ne ... suis ... pas ... un ... idiot !

Immédiatement, il lui saisis le visage entre ses doigts, la faisant prisonnière de l'étau de ses mains. Il la tenait captive dans une étreinte dépourvue de douceur. Sauvagement, il l'embrassa. C'était violent et à peine contrôlé mais il écrasa sa bouche sur celle de Scarlett et réclama sans attendre sa présence, son attention. Il lui mordit presque la lèvre mais ne fit pas mine de le remarquer. Puis, il se recula et la regarda droit dans les yeux, sans retirer ses mains. D'une voix glaciale, il déclara :

- Je ne suis pas un de ces connards amoureux que tu peux voir tous les jours. Si j'avais voulu le devenir, je n'aurais pas pris la peine de venir te voir en pleine nuit. D'ailleurs, je n'étais pas venu pour me faire gronder comme un gosse pris en faute. Je n'étais pas non plus te trouver dans l'intention de me faire insulter. L'image que tu viens de dresser de moi est fausse, de A à Z. Je n'ai pas l'intention de tomber. Je venais pour que tu me donnes une solution, une alternative. Que tu m'aides.

Il la lâcha soudainement et se recula, ses yeux flamboyant de hargne et de colère. Il la fixa d'un air si colérique qu'il crut qu'il allait déverser sur elle toute sa frustration, sa hargne, son dépit. Mais il se raidit au maximum et serra les poings, sans rien dire. Il inspira profondément et tenta de prendre un minimum de contrôle sur ses émotions. Mais son visage exprimait une colère sans nom et dans ses yeux un brasier ardent brûlait, furieux chaos de sentiments négatifs.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeLun 23 Nov - 11:30

Entre ses mâchoires à présent serrées par la rage, il arriva à cracher :

- Je ... ne ... suis ... pas ... un ... idiot !

Puis, à l'image même de la haine qu'elle avait déclenché en lui, il prit le visage de la jeune femme en un étau violent, avant de l'embrasser avec la même puissance. Il n'y avait rien de délicat ou de passionné dans ce baiser. A vrai dire, il savait très bien qu'il ne pouvait pas la frapper, et c'était sa façon de lui rendre la monnaie de sa pièce, de lui faire mal comme elle venait de le blesser, de le vexer : il écrasait ses lèvres, les mordait, forçait le baiser, se faisait intrusif, ne lui laissait pas une seconde et impérieux, il exigeait une réponse. Finalement, il mit fin à cette manifestation de rage, et la dévisageant, il ajouta :

- Je ne suis pas un de ces connards amoureux que tu peux voir tous les jours. Si j'avais voulu le devenir, je n'aurais pas pris la peine de venir te voir en pleine nuit. D'ailleurs, je n'étais pas venu pour me faire gronder comme un gosse pris en faute. Je n'étais pas non plus te trouver dans l'intention de me faire insulter. L'image que tu viens de dresser de moi est fausse, de A à Z. Je n'ai pas l'intention de tomber. Je venais pour que tu me donnes une solution, une alternative. Que tu m'aides.

Il retira enfin ses mains, relâchant le visage de Scarlett. Maintenant, le paradoxe était inversé : la colère était sur ses traits, dans ses yeux, alors qu'il s'efforçait de rester calme. De toute évidence, il n'y arrivait pas. La jeune femme porta une main à ses lèvres endolories, et du bout du doigt, elle toucha l'endroit qu'il avait mordu. Le portant à son regard, elle remarqua que le gout de sang dans sa bouche n'était pas qu'une idée. Une goutte écarlate perlait près de son ongle. Elle passa rapidement sa langue sur la petite plaie et regarda à nouveau Regulus. D'un côté, elle avait cherché, et elle avait vu ce qu'elle voulait : qu'il réagisse, qu'il dise ouvertement qu'il ne voulait pas tomber, et maintenant, elle savait ce qu'il lui restait à faire, maintenant qu'il avait dit ce qu'elle voulait entendre : il refusait catégoriquement et demandait son aide... la seule aide qu'elle était capable d'apporter...

Lizzie Cooper ne serait plus qu'un mauvais souvenir sous peu. Chassant les derniers gouts de sang dans sa bouche, elle afficha un sourire cruel et machiavélique. Elle allait broyer la gamine, lui briser le cœur en rendant à Regulus ses lettres de Noblesse. Elle s'avança un peu dans les draps, toujours à genoux et sans lui laisser le temps de se calmer complétement, elle saisit le col de sa chemise et le tira en avant, le rapprochant d'elle. Avant toute chose, elle allait lui rendre sa violence, il lui avait fait mal, et ne s'en tirerait pas comme ça. Quand il fut suffisamment près, elle passa ses mains sur ses épaules et vint écraser son sourire carnassier contre le cou de l'adolescent, martyrisant sa peau comme il avait brutalisé ses lèvres. Cela laisserait des marques visibles, et c'était tant mieux. Une pierre deux coups.

Dans le même mouvement, elle avait laissé une de ses mains descendre le long de la clavicule du jeune homme et plusieurs des boutons de sa chemise avaient sauté, lui laissant un plus grand rayon d'action. Et toujours aussi autoritaire, elle passa ses mains contre la nuque de Regulus, et le fit pivoter dans sa direction. Ses genoux toujours calés contre le lit lui firent perdre l'équilibre, et bientôt, il fut à la merci de son professeur qui, toujours à genoux dans ses draps se trouvait en contre-haut et se pencha vers lui.

Plaçant ses mains de part et d'autre du visage de Regulus, elle s'approcha encore un de lui, passant une jambe au dessus de lui pour se retrouver à califourchon au dessus de son bassin. D'une voix particulièrement sadique, elle murmura :

- Il va falloir la briser, et tu le sais... sinon, c'est toi qui va en crever. Sinon, c'est toi qui va être à terre, ruiné par un cœur dont tu ignorais même l'existence... ça serait malheureux quand même.


La colère de la jeune femme envers la stupidité de l'adolescent n'était pas totalement retombée et elle savait que sous elle, il fulminait. Contre lui, et contre elle. Mais il n'y avait pas trente-six solutions, il ne pouvait pas se faire avoir comme ça. La preuve, il ne le voulait pas non plus...
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeMar 12 Jan - 13:46

Regulus s'efforçait au calme, observant d'un oeil rageur son professeur, qui porta un doigt à ses lèvres et admira la trace de sang qui y resta. Il y avait été un peu fort mais elle l'avait délibérément cherché. Il avait un mal fou à ne pas tourner les talons et la planter là, tellement il était hors de lui. Il la vit passer sa langue sur ses lèvres, d'un geste sensuel qui aurait pu provoquer un désir enragé en lui, mais il était décidément trop en colère.

Soudain, il plissa les yeux et se raidit légèrement. Le sourire cruel et machiavélique qu'affichait son amante lui inspirait la méfiance, plus particulièrement dans les circonstances actuelles. Elle s'avança dans le lit et, sans qu'il ait le temps d'esquiver, l'attrapa par le col. Il se retrouva penché sur le lit, un peu surpris. Mais il ne pu faire un geste, elle écrasait ses lèvres dans son cou, brutalisant sa peau comme il avait pu meurtrir ses lèvres. Il retint une grimace de douleur en sentant une morsure plus vive que les autres mais, décidé à ne pas céder, il ne dit rien et n'esquissa aucun mouvement. Elle avait laissé sa main descendre le long de son torse et, sous son avancée implacable, les boutons de sa chemise avaient sautés, sans autre forme de procès. Il allait se rebeller avec violence lorsque les mains de son professeur lui agrippèrent la nuque et l'obligèrent à tourner la tête. Sous l'impulsion énergique, il perdit l'équilibre et se retrouva allongé sur le dos dans le lit.

Sans perdre de temps, Scarlett se pencha sur lui et plaça une main de part et d'autre de son visage colérique, avant de s'installer à califourchon sur lui, autoritaire et implacable. D'un ton cruel et sans réplique, elle murmura :

- Il va falloir la briser, et tu le sais... sinon, c'est toi qui va en crever. Sinon, c'est toi qui va être à terre, ruiné par un cœur dont tu ignorais même l'existence... ça serait malheureux quand même.

Il aurait du sourire, être amusé par la dernière phrase. Mais il fulminait toujours. Sa colère ne retombait pas et il pouvait lire dans le regard de son professeur qu'il en allait de même pour elle. D'un geste puissant, déhanché osé qui rapprocha leurs intimités respectives l'espace d'une seconde, il la fit basculer dans le lit, prenant la même position qu'elle. Il se pencha sur elle et fit mine de l'embrasser. Mais il s'évada et descendit dans sa gorge, qu'il assaillit de baiser. Ils n'étaient pas douloureux mais pas délicats pour autant. Il laissa glisser ses mains le long des côtes de son amante, descendant sur les hanches. Le satin délicat de sa tunique de nuit laissait une sensation agréable sous ses doigts chauds. Puis, il se redressa vivement et amena ses mains sur les cuisses de son professeur, la regardant droit dans les yeux.

Il esquissa un sourire sardonique et commença à esquisser, sur la peau délicate de Scarlett, des cercles osés qui remontaient jusqu'aux bords de sa tunique en satin. Du bout de ses doigts, il dessinait sur les cuisses galbées de son amante, venant la tenter toujours un peu plus haut, repoussant délicatement le vêtement qui la recouvrait. Puis, il recula doucement sur ses jambes, laissant son jean frotter contre la peau du professeur. Alors, lentement, sans la quitter des yeux, il baissa la tête vers l'endroit qui caressait toujours. De ses mains, il écarta les cuisses de Scarlett, sans lui faire mal mais sans lui laisser le loisir de protester non plus. Il alla souffler sur son intimité, provoquant des frissons de plaisir dans le tout le corps de la jeune femme. Son haleine chaude allait se perdre dans la toison brune et bouclée qui dissimulait l'intimité proprement dite de son amante.

Mais il se borna à ça. Il n'osa rien de plus érotique, de plus interdit. Lentement, il repoussa le vêtement de satin, dévoilant le corps parfait de Scarlett. Il laissait ses lèvres caresser cette peau magnifique, la goûtant parfois du bout de la langue avant de remonter toujours plus haut. Lorsqu'il fut sur sa poitrine, il changea d'attitude. Jusqu'ici, les baisers étaient banals. Sur ses seins, il se fit sauvage, ardant, passionné. Un gémissement s'échappa des lèvres de Scarlett lorsqu'il joua de sa langue sur un de ses tétons, sans qu'il sache si c'était de plaisir ou de douleur. Puis, il se redressa légèrement et lui retira sa tunique, avec des gestes sûrs et précis.

Enfin, lorsqu'il eu jeté l'étoffe de satin dans la chambre, il ne bougea plus, penché sur le corps de Scarlett, le souffle court et le regard flamboyant. Il y avait dans ses yeux de la colère et du désir, de la résignation et de la surprise. Il s'efforçait de rester égal à lui-même mais au fond, il se sentait un peu perdu.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeMar 12 Jan - 16:40

Un geste puissant, presque tribal, arracha un sursaut et un long frisson à la jeune femme. Regulus les avait fait pivoté et occupait maintenant sa place, ayant retourné totalement la situation. Elle croisa son regard pendant un instant, et y vit tant de colère que, pendant une seconde, elle pensa qu'il n'avait bougé que pour se dégager et qu'il allait à présent quitter la pièce. Mais ce n'était visiblement pas son intention. Bientôt, il se rapprochait d'elle, ses jambes autours du bassin de la jeune femme et ses lèvres faisant mine de s'approcher. Alors qu'elle s'avançait doucement pour lui rendre son baiser, elle fut prise de court et rapidement, sans qu'elle n'ai le temps d'anticiper, la bouche du jeune Serpentard était contre son cou. Elle s'était attendue à un peu de brutalité, comme quand il l'avait embrassé, comme ce qu'elle lui avait rendu, mais il n'en fit rien. Il n'était pas réellement violent, mais sans pour autant se montrer doux... à vrai dire, il semblait plus méthodique qu'autre chose, un rien mécanique.

Alors qu'il explorait toujours la peau pâle de Scarlett, cette dernière se mit à frisonner et ne chercha même pas à se contrôler. Contre sa peau, les doigts du jeune homme faisaient courir le satin, laissant l'étoffe délicate et sensuelle glisser contre l'épiderme du Professeur. Il filait, caressant ses côtes et s'aventurant doucement sur ses hanches, faisant bruisser le tissu sous chacun de ses gestes experts. Il avait beau agir comme un petit con à cet instant précis, elle ne pouvait pas lui en vouloir, pas quand il s'avérait être un amant si doué. Elle ne put s'empêcher de penser au fait qu'il venait à peine de fêter ses dix-sept ans...

Sa relfexion fut interrompue quand il se redressa, délaissant ses épaules et son cou et laissant ses mains avancer vers le haut de ses cuisses. Irrévocablement, il s'approchait de son intimité, repoussant le tissu léger. Elle croisa à nouveau son regard et vit un petit sourire parfaitement sarcastique sur les lèvres du jeune homme. Il avait une idée derrière la tête, et Scarlett n'avait absolument aucun indice sur ce qu'il allait bien pouvoir faire. Pendant une seconde, elle envisagea de se redresser, de reprendre le contrôle et de commencer à le déshabiller tout en l'immobilisant, mais elle fut collée dans le matelas par un enchainement savant, une de ses passes efficace et irrésistible qu'il maitrisait si bien, et qui surtout, était infaillible. De ses mains, il dessinait de large cercles dans les chairs de la jeune femme, se rapprochant de son intimité, effleurant doucement, savamment, cette peau qui menait à tous les tabous. En même temps, il avait reculé ses jambes, et le contraste entre le tissu rêche du jean et la douceur de ses paumes étaient parfaitement déconcertante, si bien qu'elle se sentait fondre à une vitesse hallucinante. Ça n'allait pas du tout, elle se laissait faire, et ça ne lui ressemblait pas. Elle le laissait doucement lui écarter les cuisses, sans la moindre histoire, sans la moindre rebuffade... Mais après tout, il était là pour ça, pour se prouver qu'il n'était pas un amoureux transit, qu'il était et devait rester un libertin, à jamais.

Un gémissement frustrer coula alors entre les lèvres de la jeune femme. Un souffle torride, brulant, venait de s'écraser contre son intimité, la faisant se tordre de plaisir, mais rien ne suivit. Il la délaissait subitement, inexplicablement. Cette fois-ci, elle se sentait fondée à reprendre le dessus, n'appréciant absolument pas la manœuvre, mais elle n'en eut pas le temps, car déjà, il revenait vers elle, un nouvel assaut sur le haut de son corps. Il remontait le long de son ventre, presque sage, la clouant dans le lit alors qu'elle patientait, ne comprenant pas cette soudaine retenue. Et puis elle fut à nouveau prise de court, il s'acharnait soudain sur la poitrine du jeune professeur, la tentant, mordant ses tetons avec presque trop de conviction. A vrai dire, elle hésitait même entre plaisir et douleur, perdue dans un tourbillon de sensation violente et un rien sadique. Jamais auparavant, un homme ne lui avait manqué de respect, jamais elle n'avait été brutalisé pendant l'acte sexuel. Non, elle était une princesse, une reine, on la traitait avec douceur, avec attention et précaution... Mais visiblement, l'adolescent en colère n'en avait que faire, il exacerbait son désir et sa colère, faisant frémir la jeune femme sous des attaques qu'elle n'avait jamais connu, et donc une certaine satisfaction ressortait. Il était sortit de ses gonds, à cause d'elle, parce qu'elle avait appuyé à l'endroit douloureux.

Puis Regulus se redressa, et d'un mouvement vif et sur, il retira la tunique du corps de la jeune femme, envoyant le vêtement de tissu fin voler dans la pièce puis se poser délicatement sur le sol. Au dessus d'elle, le jeune homme se tenait là, un rien triomphant, le regard plein de lueurs contradictoires et le souffle heurté. C'était comme si il venait de décharger la plus grande partie de sa hargne et qu'à présent, le désir, l'appel de la chair prenait le dessus sur lui. A vrai dire, elle avait beau se sentir encore furieuse et un rien désemparé face à la situation, à ce moment, ça n'avait plus d'importance. Ils auraient bien le temps de régler ça plus tard, pour l'instant, elle le voulait. Quittant son regard et sachant qu'il tentait de ne rien laisser transparaitre de ce qu'il pouvait ressentir, elle se redressa vivement sur ses coudes, puis se plaça en position assise et vint écraser ses lèvres contre la bouche de l'adolescent.

D'abord mutine, elle devint de plus en plus violente, se laissant emporter par ce nouveau désir créer par la brutalité et la rage. Elle se fit vengeresse, à mesure qu'elle se redressait complétement, se penchant à présent sur Regulus, le forçant à s'allonger. A la poussé de ses lèvres vinrent s'ajouter ses mains, milliers de caresses entrecoupés de légères griffures. Elle ne plantait pas ses ongles dans sa peau, se contentant juste de l'effleurer et ne pouvant pas retenir ses sourires qui se perdaient dans leurs baisers quand il tressaillait à ce contact. Une fois de plus, c'était un relais permanent, ils se battaient pour le contrôle de la situation. Cette fois-ci, la bagarre était même au sens propre.

Bientôt, Regulus se retrouva complètement dans les draps froissés et dérangés, et Scarlett se pencha sur lui, pivotant sur ses genoux pour le surplomber. Alors qu'elle n'avait pas lâché ses lèvres, elle s'esquiva d'un coup et sentit le jeune homme se figer, apparemment agacé. Ainsi, il n'aimait toujours pas les petites fuites du Professeur ? C'était bien dommage, car en raffolait en user et en abuser, c'était sa meilleure arme, car la plus frustrante... Elle commença alors à s'acharner sur son torse, alors que ses mains glissaient vers sa chemise et la dégageait de ses épaules, la tirant avec une certaine force et l'envoyant rapidement retrouver la tunique de satin, sur le sol de pierre de sa chambre. Elle n'attendit pas un instant, ne voulant pas lui laisser le temps d'esquiver, et alors que ses lèvres glissaient sur la peau blanche et lisse du jeune homme, sur son torse aux muscles saillants et tendus, elle baissa ses mains.

Il ne lui fallut pas longtemps pour ouvrir le jean du Serpentard, et tout aussi rapidement, elle le lui retira, entrainant au passage le sous-vêtement noir de l'adolescent. Elle releva la tête au moment où ses ongles brossèrent les fesses du jeune homme, affichant un sourire des plus machiavélique, parfaitement indécent. Les vêtements suivirent le chemin vers le sol de la pièce et après une seconde, elle retourna vers ses lèvres pour l'embrasser, se plaçant à califourchon sur lui mais prenant garde à ce qu'il n'y ai aucun contact. Rien d'autre que leur bouches et ses longues boucles sur son visage et ses épaules.

Elle resta ainsi pendant près d'une minute, surprise qu'il ne réagisse pas, puis sa main glissa finalement le long du corps de Regulus, et du bout des doigts, comme un courant d'air, d'une délicatesse affolante compte tenue de sa violence précédente, elle vint caresser son entre-jambes, effleurant ses cuisses et son sexe, remontant sur son bas ventre, avant de retourner plus bas, mutine et un sourire déformant le baiser impérieux qu'elle lui donnait.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeDim 21 Fév - 13:31

Alors qu'il songeait à mettre fin à leur petit jeu malsain, dangereux et lourd de conséquence, elle se redressa sur les coudes, l'observant d'un air étrange. Il n'eut pas le temps d'analyser les éclairs qu'il pouvait lire dans son regard car elle se retrouva en position assise et, brutalement, écrasa ses lèvres contre les siennes. Il fut complètement pris au dépourvu par la force du baiser, tant et si bien qu'elle se vengea sans qu'il puisse reprendre le contrôle. Il se retrouva allongé dans les draps, physiquement soumis et à la merci de son professeur. Les mains de cette dernière s'étaient attaquées à son torse, le caressant et le meurtrissant du bout des ongles, féline et sensuelle, incroyablement précise. Il fondait doucement sous ces assauts peu délicats, ce qui n'était absolument pas son intention. Soudain, il se figea.

Elle avait brusquement quitté ses lèvres, fuite frustrante et menaçante qui présageait une suite. Les mains de la jeune femme glissèrent sur son torse et vinrent tirer les pans de la chemise restés dans le jean. Ensuite, elle lui retira totalement l'étoffe blanche, l'envoyant balader dans la pièce comme il l'avait fait pour sa tunique en soie. La bouche de la belle brune vint se poser sur son torse, descendant lentement mais passionnément, provoquant en lui des tourbillons de passion frustrées et intenses, incontrôlables et agaçants. Il perdait pied, il détestait ça. Il allait reprendre le contrôle lorsqu'il tressaillit violemment, sentant les doigts habiles de son amante défaire les boutons de son jean.

Elle le lui retira d'un mouvement vif, entrainant au passage son boxer. Il entendit son pantalon tomber sur le sol en pierre de la chambre mais très vite, les lèvres de Scarlett lui demandèrent toute son attention. Il était tendu comme la corde d'un arc, ses muscles contractés lui faisait mal mais il ne pouvait contrôler les réactions les plus crues de son corps. Elle allait beaucoup trop vite pour qu'il puisse afficher un semblant de maîtrise de lui-même, ce qui fit rejaillir la colère dans ses yeux sombres et étincelants. Rage mêlée d'un puissant désir.

Elle remonta alors vers ses lèvres, trop sage et trop douce pour que Regulus ne soupçonne pas une manœuvre machiavélique. Elle se plaça à califourchon sur lui, veillant cependant à ce que, hormis leurs lèvres et les cheveux de la jeune femme, ils ne se touchent pas. Méfiant, il ne broncha pas, ne répondant pas non plus à son baiser. Il savait qu'elle allait le prendre par surprise.

Ce qui ne rata pas. Une caresse aussi délicate qu'osée arriva sur son entrejambe, déclenchant une réaction immédiate qu'il aurait voulu dissimuler. Il n'était désormais plus qu'un jouet entre ses mains, constatation qui décupla sa rage et sa colère. D'autant plus qu'il se trouvait dans l'incapacité de réagir, la tension concentrée dans ses muscles ayant atteint son maximum. Il était comme paralysé de désir frustré et indésirable.

Il la sentit sourire, contre ses lèvres. Furieux, il lui happa la lèvre inférieur et la mordit doucement, suffisamment fort cependant pour qu'elle cesse ses caresses indécentes pour remonter sur son torse. Se détendant comme la corde d'un arc, il esquissa un déhanché qui la fit basculer dans le lit sans lui laisser la possibilité de le contrer. Immédiatement, il vint s'allonger sur elle, laissant son corps s'écraser sur celui de la belle brune, tandis qu'il attaquait sa gorge avec une fureur décuplée, faisant sentir les dents dans certains de ces baisers. Il voyait rouge, de frustration, de colère et de désir mêlés d'impatience et de douleur.

Il avait définitivement détruit son image de libertin gentleman. Il savait qu'après cette nuit, il ne reviendrait jamais plus dans cette chambre. Il n'aurait plus jamais de relation aussi intime avec Scarlett. Il refusait de poursuivre leur semblant d'histoire alors qu'elle l'avait vu dans cet état. Il venait de mettre un terme à leurs rencontres, à leurs nuits. Un sourire désolé naquit sur ses lèvres tandis que sa colère retombait doucement, lentement. Ses baisers, furieux et implacables, devinrent un peu plus doux, quoi que toujours aussi impérieux. Lentement, il descendit sur la poitrine de la belle brune, qu'il embrassa d'une manière un peu distante, un peu rêveuse. Il poursuivit sa route jusqu'au nombril, s'amusant à le tenter du bout de la langue, jouant avec d'une manière plutôt mutine.

Enfin, il continua jusqu'à l'intimité tant désirée, qu'il embrassa langoureusement, sans se soucier des frémissements qui secouaient le corps de Scarlett. Doucement, de ses mains, il lui écarta les cuisses, sans cesser de l'embrasser de cette façon si osée, si caractéristique. Chaque caresse de sa langue provoquait chez Scarlett de légers sursauts dont il ne tenait pas compte, trop occupé à poursuivre son petit manège. Enfin, il jugea qu'ils avaient assez joués, qu'ils s'étaient assez battus.

Il remonta d'un trait vers la gorge de la jeune femme, plaçant une main de part et d'autre de ses épaules délicates. Il l'embrassa avec une surprenante douceur, mélange d'affection et de désolation, de résignation. Puis, il releva la tête et plongea son regard orageux dans les yeux de Scarlett. Il lui adressa un sourire à la fois amusé et un peu tendre, étrange.

Puis, il entra en elle, s'allongeant sur elle avec douceur cette fois, sans l'écraser totalement. Pour la dernière fois surement, il lui fit l'amour. Réellement. Ils étaient synchronisés comme de vieux amants, unis comme tels. Mais ils n'étaient pas de vrais amants. Une certaine tendresse les unissaient, peut-être, mais ce n'était en aucun cas des sentiments profonds et intenses, qui sauraient résister au passage du temps ou à la distance. Ils s'oublieraient surement, au bout de quelques années.

La tristesse de ses pensées donnaient à Regulus une douceur nouvelle, inédite. Il avait rendu les armes, il ne dominait plus. Il l'aimait, sincèrement et réellement, pour la seule et unique fois. Un sourire triste flotta fugitivement sur ses lèvres lorsqu'il implosa en elle. Puis il se détendit et, doucement, le souffle court et le regard rêveur, il se retira, se laissant retomber aux côtés de la jeune femme, sans un mot.

C'était ... terminé.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeDim 21 Fév - 17:18

Alors qu'inlassablement, elle caressait délicatement sa peau tendue, attendant qu'il réagisse, qu'il bouge, qu'il fasse quoi que ce soit, elle le sentit enfin lui rendre son baiser. Impérieux, il saisit ses lèvres et les mordit doucement dans une nouvelle étreinte. Il était à nouveau furieux, mais beaucoup moins violent, quoi que toujours aussi exigeant. Scarlett cessa ses caresses, se concentrant uniquement dans la danse que menaient leurs bouches. Le simple fait qu'elle retire ses mains de lui sembla faire un déclic chez le jeune homme qui, s'en lui laisser le temps de répliquer, inversa les rôles, la plaquant dans les draps froissés.

Il s'alanguit totalement sur lui et se mit à embrasser sa gorge, brossant la peau de la jeune femme avec ses dents par moment. Elle ne chercha pas à bouger ou à le repousser, pas pour l'instant du moins, elle avait assez mené, et il était temps qu'il prenne le relais, qu'il exorcise un désir et une colère qui était palpable.

Mais d'un coup, il sembla à Scarlett qu'il n'en était plus rien. La rage était à présent absente des baisers qui assenaient son cou et, pour un peu, elle n'aurait pas reconnu le jeune homme. Regulus se faisait tendre, doux et délicat, loin de ce à qu'il avait montré ne serait-ce que quelques minutes avant. Ce changement soudain secoua Scarlett, mais il ne remarqua rien car déjà, il quittait ses lèvres et glissait le long de son corps, embrassant sa peau d'un air un peu absent, comme si trop perdu dans ses pensées, il n'avait plus la concentration nécessaire pour lui accorder son attention. Elle aurait presque soupçonné du mécanisme dans ses gestes, et cela ne lui plaisait absolument pas. Elle valait mieux que ça, il l'avait habitué à mieux également. Elle allait protesté quand son corps l'en empêcha, la collant dans les draps dans un soubresaut de plaisir.

Scarlett ne savait plus quoi penser, son raisonnement étant déjà engluée dans les prémices différents, alors que Regulus embrassait sans aucune retenue son intimité, écartant toujours plus ses cuisses mais ne se souciant plus du tout d'elle. C'était vexant, frustrant au possible, et elle lui en voulait, profondément, en plus de ne pas comprendre ce qu'il se passait. Quelques instants auparavant, il avait été violent, colérique, impérieux et dans un sens, parfaitement désirable, mais à présent, alors qu'il remontait le long de son corps et emprisonnait ses lèvres dans un étau beaucoup trop délicat, elle le trouvait triste, résigné, comme si... comme si il exécutait une basse besogne avant de filer à jamais.

L'idée la secoua, et elle s'apprêta à le repousser quand elle croisa son regard. Ce n'était pas des fausses idées, il y avait de la peine dans ses yeux, au fond de ses iris grises, il n'y avait plus de ciel orageux et dangereux, juste un dimanche pluvieux. Elle retint un hoquet et presque au même moment il entra en elle, les liant une nouvelle fois dans ce qui ressemblait trop à un adieu pour laisser Scarlett de marbre.

Elle aurait donné beaucoup pour savoir ce qu'il se passait dans la tête du jeune homme à cet instant précis mais elle perdit la trace de sa réflexion alors que des vagues de plaisir montaient doucement en elle, arrachant un a un les griefs et le ressentit. Sauf que quelque chose clochait, réellement. Ce n'était pas Regulus, ce n'était même pas un des amants qu'elle avait connu dans son libertinage. Non, entre ses jambes, bougeant avec elle, il devenait un adolescent tendre et délicat. Elle eut honte de ne pas pouvoir s'empêcher de penser à Benjamin, mais l'image ne la quittait pas.

Un hoquet s'échappa bel et bien de sa bouche quand Regulus implosa en elle, la secouant d'un nouveau sursaut de plaisir et alors qu'il se retirait et s'allongeait à ses côtés, elle se retrouva incapable de se décider. Se blottir contre lui où le jeter dehors, elle ne savait pas, elle hésitait réellement.

Il était mal, elle le savait, il n'aurait pas agit ainsi sinon, mais ce n'était pas normal, elle ne pouvait pas le laisser l'entrainer dans sa chute. Elle avait essayé, il n'avait pas saisit l'offre, ou alors pas comme il aurait du, maintenant, elle ne pouvait plus rien pour lui. Elle ne tomberait pas, c'était hors de question, et elle se doutait bien que des sentiments qui n'avaient pas lieu d'être viendrait effleurer son esprit si elle se laissait aller à présent.

Un gout amer dans la bouche et une envie de pleurer fulgurante montant dans sa gorge, elle se redressa doucement, tirant le drap par dessus son corps et s'en enroulant avant de jeter un regard à la fois désolé et embarrassé à Regulus. Elle aurait sincèrement aimé pouvoir l'aider, elle ne voulait pas perdre l'amant excellent qu'il était... Et elle l'appréciait, en tant que personne, ce qui était rare. Il était jeune, mais elle aimait sa compagnie, et ce surement plus que de raison. Ils s'étaient trop vus, elle s'était attachée et s'était mauvais, elle ne pouvait pas se le permettre, elle ne pouvait pas se laisser avoir par un adolescent...

Elle prit une profonde inspiration et d'une voix neutre, elle déclara :

- Je déteste cette gamine, vraiment. Mais il vaut surement mieux que ça se passe ainsi...

Elle marqua une longue pause, ses yeux filant le long du corps si parfait qu'on l'aurait dit taillé dans du marbre de l'adolescent, et finalement, avec une volonté qu'elle ne se connaissait même pas, elle réussit à lâcher, entre ses dents :

- Tu ferais mieux de partir, Regulus, je pense que tu n'as plus ta place ici...

Elle faillit ajouter "pour le moment" ou "temps que tu ne seras pas à nouveau maitre de la situation" mais se retint. Il comprendrait sans qu'elle ai besoin de le dire. Doucement, elle se pencha en avant et déposa un baiser d'une délicatesse tordue sur la pommette du jeune homme avant de filer vers ses lèvres furtivement. Sans s'attarder, elle se redressa ensuite, toujours enroulée dans le drap de soie de son lit et elle se jeta dans la salle de bain, fermant silencieusement la porte derrière elle.

Dépitée, emplit de questions qu'elle n'aurait jamais du se poser et qui resterait sans réponse, elle s'avança vers la baignoire à pattes de lion et la remplit rapidement, s'asseyant ensuite de travers dans l'eau bouillante, ne prenant même pas la peine de retirer le drap. Ses jambes n'étaient pas dans l'eau, elles balançaient délicatement par dessus le rebord alors qu'elle était recroquevillée là comme une adolescente, comme une jeune fille.

Comme quand Benjamin était mort.

Regulus était mort, mais elle ne voulait pas du deuil, elle ne voulait pas vivre ça à nouveau, c'était hors de question. Il partirait, elle ne sortirait pas de là avant un moment, elle resterait blottie dans l'eau, les bras fermés comme une camisole autours de son corps. Elle avala difficilement sa salive, retenant des larmes qu'elle refusait catégoriquement de voir couler.

Comme quand Benjamin était mort.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeMar 23 Mar - 17:56



Pendant un moment, Scarlett ne bougea pas et resta étendue à ses côtés, le souffle court. Puis, elle tira le drap du lit et s’enroula dedans, se redressant dans le lit de manière à s’asseoir. Tournant la tête vers lui, elle inspira profondément et déclara ensuite :

- Je déteste cette gamine, vraiment. Mais il vaut surement mieux que ça se passe ainsi...

Elle l’admira un moment et il pu voir dans son regard qu’elle était déçue, blessée et frustrée, presque triste. Elle avait les yeux un peu trop brillants pour que ce soit naturel et il cru, l’espace d’un instant, qu’elle allait se mettre à pleurer. Mais elle ne le fit pas et déclara au contraire, d’un ton cassant :

- Tu ferais mieux de partir, Regulus, je pense que tu n'as plus ta place ici...

Il accusa silencieusement le choc. Elle avait raison, il en était conscient, mais l’entendre dire restait difficile. Il avait perdu, il était tombé, il n’avait plus rien à faire dans la chambre de Scarlett de Lioncourt. Il envisageait même de ne plus suivre ses cours, afin d’éviter toute situation malaisée. Ne plus la revoir, simplement.
Elle se pencha alors en avant et déposa délicatement ses lèvres sur sa joue, étrange caresse qui le surprit autant que le baiser furtif mais tendre qu’elle lui donna avant de se redresser. Quelques secondes plus tard, elle avait quitté le lit et s’était enfermée dans la salle de bain, refermant la porte derrière elle dans un bruit léger et ténu qui résonna pourtant aux oreilles de Regulus comme une fin inéluctable. Il ne bougea pas, fixant le panneau de bois qui les séparait d’un air absent mais résigné.

Ne plus la revoir … Voilà qui serait difficile. Elle lui manquerait, inévitablement. Il s’était habitué à elle, à son talent de libertine autant qu’à son corps désirable et si magnifique, ses lèvres sucrées et son parfum de femme, sa démarche assurée et gracieuse ainsi que ses sourires rares et froids, ses yeux gris et tentateurs. Il savait qu’il avait perdue une précieuse alliée et une amante de qualité. Mais il ne pouvait décemment pas continuer cette histoire … Il avait été violent. Brutal. Presque méchant. Il avait brisé son image de parfait gentleman, d’amant délicat et attentionné, doué et expérimenté. Il avait laissé des sentiments prendre le dessus, ce qui avait rendue l’étreinte à la fois fausse et trop authentique. Il n’avait rien contrôlé, cédant au désir qu’elle lui inspirait tout autant qu’à la rage qu’elle avait fait exprès de réveiller. Sans parler de sa colère latente contre lui-même, qu’il avait injustement évacué sur Scarlett. Il tenait trop à elle pour reparaître dans sa chambre après lui avoir autant manqué de respect. En fait, le problème était là, aussi. Il tenait trop à elle. En tant qu’amie, en tant qu’amante, en tant que professeur, il aimait Scarlett sous toutes ses facettes. Femme assurée ou vulnérable, cruelle ou séductrice, libre ou taraudée par son passée … Il en savait long sur elle et il appréciait le tout, l’ensemble. Pas seulement son corps mais aussi la femme qu’elle était, intelligente et humaine, sous ses dehors de machine à séduire. Il éprouvait pour elle un semblant d’amour qui n’avait absolument pas lieu d’être. Qui ne devait pas trouver de suite.

Il secoua la tête et se redressa vivement, mal à l’aise et malheureux. Il fit basculer ses jambes hors du lit et se leva afin d’aller récupérer son boxer et son pantalon, qu’il enfila rapidement. Alors qu’il resserrait sa ceinture autour de sa taille, il songea qu’il ne parviendrait jamais à se priver de Scarlett. Il avait beau envisager toutes les possibilités, il ne parvenait pas à imaginer la suite de son année sans elle, sans leurs rencontres irrégulières mais si … rassurantes, quelque part. Il jura tout bas. Elle était devenue un repère dans sa vie, ce qui signifiait qu’une fois de plus il était tombé dans le panneau. Il s’était attaché. Sauf que cette fois, la donne était clairement dangereuse. S’attacher de cette façon à un professeur était l’erreur par excellence, lourdes de conséquences et de drames. Il hésita à fuir sans demander son reste et à tenter de vivre en la fuyant comme la peste mais il se sentait incapable de mettre fin à leur … relation. Liaison. Aventure. Qu’était-ce, au juste ? Peu importait, il ne pouvait pas partir sans s’expliquer. Il ne pouvait plus partir comme un voleur …

Il se traita d’abruti fini. Entre Lizzie Cooper et Scarlett de Lioncourt, il avait l’air malin maintenant. Une chose était certaine, il avait perdu son statut de libertin intouchable. Mais qu’importait, il poursuivrait ses frasques et ses orgies. Il n’aimait pas la fidélité, qui était pour lui une forme d’abstinence. Si Lizzie l’aimait tellement, elle devrait faire avec le fait qu’il en voyait d’autre. Il n’allait pas se transformer en moine pour ses beaux yeux, il n’était pas fou. Enfin si, surement un peu, mais pas à ce point là.

Ayant enfin déterminé une démarche à suivre, une conduite à adopter, il esquissa un sourire amusé et se dirigea vers la salle de bain, pieds et torse nus. Il entra sans frapper et s’arrêta sur le seuil, surprit par la position de son professeur. Elle était assise dans la baignoire en bronze située au centre de la pièce, le drap autour d’elle, les jambes pendant gracieusement hors de l’habitacle. L’eau chaude qui emplissait la baignoire rendait l’étoffe translucide et le corps de Scarlett aurait tout aussi bien pu être nu, l’effet aurait été le même. Il s’approcha doucement d’elle et glissa une main dans l’eau. Elle était chaude et bonne, il eut envie de la rejoindre dans le bain mais il se retint et, retirant ses doigts, il leva la tête et observa calmement son amante. Finalement, il commença, la voix neutre et posée, assurée :

- Je resterais un libertin. Si elle m’aime comme elle le dit, il faudra qu’elle fasse avec. Pour ma part, n’étant pas encore à ce point atteint, je ne compte pas devenir un moine juste pour ses beaux yeux. Je ne changerais absolument rien à mes habitudes de vie, si ce n’est qu’elle deviendra …

Il fronça les sourcils et croisa les bras sur son torse nu, levant le droit afin de se caresser le menton d’un air méditatif. Que serait donc Lizzie Cooper, dans ses relations ? Une habituée ? Une régulière ? C’était assez cruel, mais plutôt réaliste. Il hésita encore un moment avant de décroiser les bras et de dire en souriant d’un air désinvolte :

- Une petite amie officielle. Ce qui ne signifie absolument rien, certes, mais ça lui fera toujours plaisir.

Il plongea son regard gris acier dans les yeux clairs de la jeune femme, qui affichait une mine à la fois ébahie et perplexe, presque méfiante. Regulus sut qu’elle attendait qu’il s’explique au sujet d’elle, d’eux. Il se sentit d’un seul coup un peu plus mal à l’aise mais n’en laissa rien paraître et, se penchant sur elle, il approcha son visage du sien et murmura :

- Je ne veux pas partir. Je ne veux pas briser ce qu’il y a entre nous. Cependant, je suis conscient de ne pas avoir été … gentil, tout à l’heure. C’est pourquoi si tu veux me jeter dehors, je comprendrais. Mais je veux te l’entendre dire.

Il était tout près d’elle. S’il avançait la tête de ne serait-ce qu’un millimètre, il pourrait embrasser Scarlett, mais il ne le fit pas. Il lui laissait le choix. Au fond de lui, il avait peur. Peur qu’elle veuille mettre un terme définitif à leurs entrevues, à leur relation. Il avait peur qu’elle ne veuille plus de lui, plus jamais. Mais c’était un risque à courir que d’essuyer un refus, une humiliation. Il voulait que tout soit clair, quitte à ce qu’elle le blesse profondément.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeMer 24 Mar - 0:15

C’était digne de Gustave Flaubert, de A à Z. Complètement. De la course éhontée au bonheur à la décadence dans le stupre, la luxure et l’excès bourgeois, et en passant par le désespoir et la déchéance, la solitude et l’insatisfaction profonde, Scarlett se sentait tant comme Emma Bovary que l’idée lui donnait la nausée. Il manquait l’arsenic, certes. Les larmes aussi. Mais pour tout le reste, elle remplissait une à une les conditions pour entrée dans la catégorie des femmes désabusée qui arrivent cependant encore à se faire désillusionner. Elle avait mal. Pas autant qu’après la mort de Benjamin, pas autant que lorsqu’elle pensait à lui, à cette vie arrachée, à ses rêves brisés en milles éclats acérés et tranchants par un duel stupide, mais elle avait mal quand même. C’était une boule dans sa gorge, une ronce, quelque chose de piquant, de gênant, tant qu’elle avait même la sensation par instant d’avaler du sang. Son sang.

Assise dans sa baignoire, dans une position incongrue et inconfortable, elle attendait sans trop savoir quoi, comptant les gouttes qui tombaient sporadiquement des robinets, perles d’eau douce venant frapper lugubrement la surface de l’eau chaude et calme qui l’entourait. Alors que le bruit macabre emplissait lentement son crane, se mêlant à ses respirations douloureuses, elle pensa à l’ouverture d’une pièce de théâtre qu’elle avait lu un jour par pur hasard. Les didascalies s’étaient imprégnées dans son crâne, elle s’en souvenait encore, parfaitement, imaginant parfaitement le lieu si rapidement décrit, et y trouvant son enfer personnel. Silencieusement, elle se récita les quelques indications que son compatriote moldu avait écrit :
    Ténèbres.
    Quelques gouttes semblent suinter et tomber de murs qu'on ne voit pas. On entend des lourdes portes qui se ferment en sonnant comme des glas; puis des pas, des pas rapides sur un sol humide et métallique ; ils se répercutent en hauts échos le long d'une cathédrale d'acier. Enfin les pas de droite rejoignent les pas de gauche: Le Médecin rencontre Le Majordome.

Et là, dans cette lumière presque dansante, dans l’atmosphère trop propre, stérile et impersonnel de cette salle de bain, dans ce fracas atroce bien que minime pour n’importe qui d’autre qu’elle, Scarlett voyait l’enfer. Parfaitement, sous ses yeux, les portes grandes ouvertes. Elle délirait, pour couronner le tout. Après tout, Bovary avait peut-être raison : se foutre en l’air avant qu’il ne soit trop tard n’était peut-être pas une mauvaise idée. Elle n’aimait pas l’idée du poison, parce qu’avec sa chance du moment, la première personne entrant dans la salle serait en possession –et ce le plus normalement du monde- d’un bézoard et la sauverait in extremis, la ramenant d’entre les morts et la traitant de sotte, d’enfant gâtée, de gamine capricieuse… de diva voulant un dernier coup de théâtre, allant jusqu’à placer du grandiose et de la mise en scène dans une mort orchestrée comme le Bolero de Ravel.

Non, si elle se supprimait, ce serait d’une manière plus glauque, plus écœurante pour celui qui la trouverait. Quelque chose qui signifierait à tout le monde qu’elle souffrait, et que sa peine n’était pas compréhensible. Elle s’ouvrirait les poignets, surement. Les deux, en même temps, d’un savant coup de lame de rasoir, appuyant volontairement sur les veines, les longeant méthodiquement et terminant son œuvre en attendant que la vie quitte ce corps qui à présent la débectait. Elle avait été affublée de trop d’attraits. Elle avait trop de formes, trop de courbes désirables, la peau trop pâle, elle était trop irréelle pour qu’un homme l’aime réellement, pour ce qu’elle était et non simplement pour son apparence. Elle était intimement convaincue qu’on la prenait pour une prostituée arriviste et écervelée, une poule de luxe doublée d’une opportuniste manifeste. Quelqu’un à qui on fait la cour mais qui est déjà d’accord, une catin de bas étage que l’on allonge et que l’on abandonne au petit matin. Elle ne valait pas grand-chose, comme cette pauvre Emma Bovary. Fille de rien, elle finirait dans la même noirceur que les autres, peu importe le rang qu’elle atteindrait en séduisant les hommes viles et lubriques.

Attendez. Non. Elle ne pleurerait pas. Elle ne s’abîmerait pas. Pas pour lui. Pas pour un adolescent qui ne voulait pas d’elle. Aussi bon amant soit-il, aussi agréable sa compagnie puisse être, il n’avait que seize ans. Seize misérables années, il ne savait rien de la vie, des choses de l’amour. Il était libertin mais ne connaissait pas la peine, il s’entichait à présent d’une gosse qui lui mettrait les pieds sur terre. Grand bien lui en fasse, il venait ainsi de finir sa crise d’adolescence, sa mutinerie contre le système. Chacun son idée, après tout… Coucher à droite et à gauche avec une armée de femme et de jeunes filles en fleur n’étaient pas moins honorable que de hurler et de casser des objets parentaux avant de claquer la porte d’une chambre où personne n’est autorisé.

Alors elle ne réagirait pas. Elle attendrait, simplement. Elle patienterait jusqu’à ce qu’il daigne se vêtir et quitter les lieux promptement. Elle lui enverrait une lettre pour lui demander de quitter également son cours, ou mieux, elle irait directement voir McGonagall pour lui signifier qu’elle refusait à présent les élèves n’étant pas en septième année, et que par conséquent, Regulus –et également la petite peste distraite qu’était Valerya Gregorovitch, ce qui tombait comme une aubaine en soi- devrait attendre l’an prochain pour passer les épreuves de Coopération Internationale. C’était dommage, il était bon élève. Dynamique, intelligent, attentif… Mais elle ne voulait plus le voir, il l’avait trop déçu. Elle préférait se montrer puérile et l’éviter, ça serait plus bénéfique que de jouer les adultes matures et indifférentes… De toute façon, elle finirait bien par les croiser, lui et sa gamine, Lizzie Cooper.

Et comme dans les didascalies, le majordome entra. Elle l’avait entendu s’habiller, du moins, elle avait supposé qu’il était entrain de le faire, puisque qu’un bruit de métal contre du bois c’était élevé dans la pièce voisine, elle en avait déduit qu’il avait saisit son jean, faisant accidentellement tinter la boucle contre le sol… Mais elle n’avait pas prévu qu’il vienne ici, qu’il entre sans frapper et qu’il la voit ainsi. D’ailleurs, la vision sembla le stopper pendant quelques instants. Il resta dans l’embrasure de la porte, penaud et visiblement indécis quant à ce qu’il avait ou non le droit de faire. Il avait le droit de filer sans demander son reste… Que voulait-il ? Elle braqua sur lui un regard mauvais, menaçant, sombre et chaotique, comme si elle cherchait à le torturer par la simple force des regrets et de la peine qui l’habitait. Si cela avait été possible, Regulus aurait déjà été à terre, meurtri au point qu’il ne s’en serait surement jamais relevé. Ce qu’elle pouvait lui en vouloir, à cet instant précis. Ce qu’elle pouvait haïr cette assurance, cette nonchalance, cette manie qu’il avait de toujours être sur de lui et parfaitement au courant de ce qu’il faisait. Elle l’aurait giflé, pour un peu, si cela n’avait pas impliqué sortir de son bain.

Sans un bruit, il s’approcha de la luxueuse baignoire et vint effleurer l’eau du bout des doigts. Il était torse nu, mais elle ne le regardait pas. Pas réellement du moins. Il avait beau être magnifique, comme sculpté dans du marbre, elle ne fixait qu’une infime partie de sa peau, au niveau de son cœur, visualisant un trou. Un orifice fait par les ongles de Scarlett. Elle se voyait entrain d’arracher ce qui lui servait de palpitant, à main nue, perçant la peau et les tissus, saisissant l’organe vital et tirant, tirant de toutes ses forces pour lui arracher ce qui le maintenait en vie. Elle se reprit, secouant imperceptiblement la tête. Inutile, impossible, gênant. Voila tout.

Il commença à parler et elle faillit s’étrangler à son ton. C’était travaillé, bien sur, mais elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi il gardait quand même ce masque d’assurance. C’était risible à présent, aux vues de ce qu’il se passait :

- Je resterais un libertin. Si elle m’aime comme elle le dit, il faudra qu’elle fasse avec. Pour ma part, n’étant pas encore à ce point atteint, je ne compte pas devenir un moine juste pour ses beaux yeux. Je ne changerais absolument rien à mes habitudes de vie, si ce n’est qu’elle deviendra …

Elle manqua de rouler les yeux alors qu’il croisait les bras sur son torse parfait, faisant mine de réfléchir intensément à ce que Lizzie Cooper était pour lui. Pendant ce temps, Scarlett trouva une bonne douzaine de qualificatifs pour la petite idiote. Mais plus que l’hésitation de Regulus, ce qui l’agaçait était cette certitude qu’il avait que rien n’allait changer, qu’il resterait fidèle à lui-même, et que cette mijaurée ne ferait pas de lui un amoureux obligeant et loyal. Un chien. Elle pensait toujours à un chien, baveux et trop affectueux, quand elle imaginait un homme fidèle et éprit réellement d’une femme. C’était plus fort qu’elle, et même si elle savait que certaines personnes étaient faites pour vivre en couple, elle ne pouvait s’empêcher de visualiser un toutou obéissant, répondant aux somations et sifflements, attendant sagement de l’autre côté de sa laisse.

Il reprit et à nouveau, elle manqua de se redresser pour le frapper. Voila qu’il souriait. Petit Con.

- Une petite amie officielle. Ce qui ne signifie absolument rien, certes, mais ça lui fera toujours plaisir.

Il croisa le regard de Scarlett. Et il aurait du prendre peur. Car elle sentait la fureur renaître. Elle se sentait bouillir de haine à l’égard de l’adolescent, et alors qu’il se rapprochait, elle sourit, carnassière. Il se tenait trop près, mais au moins, elle pourrait le frapper. Elle pourrait saisir sa tête, emmêler ses doigts dans ses cheveux sombres et le tirer en avant, lui placer la tête sous l’eau jusqu’à ce qu’il arrête de se débattre, les poumons remplit.

- Je ne veux pas partir. Je ne veux pas briser ce qu’il y a entre nous. Cependant, je suis conscient de ne pas avoir été … gentil, tout à l’heure. C’est pourquoi si tu veux me jeter dehors, je comprendrais. Mais je veux te l’entendre dire.

Elle aurait aimé rire. Lui rire au nez. Réellement. Elle aurait aimé être capable de rire, de lui coller une gifle cuisante et de lui ordonner de déguerpir sur le champ, avant qu’elle ne s’arrange pour qu’il soit définitivement renvoyé de Poudlard. Mais les mots de vinrent pas. Elle n’arrivait plus à parler, la gorge sciée par des larmes qu’elle se refusait à pleurer. C’était tout simplement hors de question. Il ne méritait pas qu’elle pleure, il se foutait ouvertement d’elle. Il se prenait pour un grand, un adulte, un séducteur hors pair… Mais tout ce qu’elle voyait à présent, ce n’était qu’un petit garçon capricieux n’arrivant pas à se décider entre une friandise et un gouter salé et tentant tout de même de concilier les deux, pour ne pas avoir à choisir. Sauf que ça ne marchait pas ainsi. Certaine chose n’était pas faite pour aller ensemble. Elle n’était pas exclusive, mais elle attendait de ses amants qu’ils lui soient dévoués. S’il voulait être avec Lizzie, elle n’avait pas sa place, il devait le comprendre.

Ignorant le souffle du jeune homme sur son visage, elle se recula dans la baignoire, pivotant, passant ses jambes dans l’eau et laissant le drap flotter à la surface, floutant sa silhouette fatiguée et blessée. Elle lui en voulait, mais plus qu’autre chose, elle se trouvait stupide. Elle lui reprochait exactement ce qu’elle vivait, à savoir s’enticher. Tomber, doucement, inéluctablement. Scarlett était perdue, totalement, irrévocablement. Et cela la terrifiait. Jamais auparavant elle ne s’était attachée de la sorte à un de ses jeunes amants. Jamais elle n’avait autant apprécié la compagnie d’un homme que celle de Regulus, et cela ne lui plaisait pas.

Prenant une profonde inspiration, elle s’enfonça dans la baignoire, plongeant sa tête, et attendant là, immobile, jusqu’à ce que ses poumons protestent, jusqu’à ce qu’elle ai la tête qui tourne… Puis elle remonta, prenant une profonde inspiration et espérant presque, alors qu’elle essuyait l’eau qui ruisselait sur son visage, que Regulus ai filé, résigné face à son mutisme. Mais non, il était toujours là, il la regardait d’ailleurs, semblant ne pas comprendre ce qu’elle faisait. Semblant ne pas la comprendre tout court. Qui pouvait, de toute façon ? Elle-même n’y arrivait pas, ce n’était pas un adolescent intéressé par une autre, par une jeune fille en fleur qui y parviendrait.

Elle avait toujours envie de le blesser. Pour qu’il ressente ne serait qu’un dixième de la peine qui lui décimait le cœur. Elle avait mal. Il n’était pas le seul responsable, il n’était pas le seul à l’abandonner lâchement, à préférer une autre, à la briser un peu plus, mais elle l’avait cru différent. Hargneuse, soudain prise d’une colère qu’elle ne voulait plus calmer, elle se redressa pleinement et tendant une de ses jambes, dévoilant momentanément sa chair pâle et tremblante d’affliction, elle envoya une considérable salve d’eau au visage de l’adolescent. Recommençant encore et encore, jusqu’à ce que le mouvement l’essouffle, jusqu’à ce qu’il bouge, elle s’épuisa ainsi, créant un vacarme assourdissant dans la salle d’eau. Elle arrêta finalement, réalisant qu’il était totalement trempé mais qu’il n’avait pas bougé, encaissant l’humiliation méthodique qu’elle lui infligeait, comme si au fond, il savait qu’il la méritait…

Mais elle ne se sentait pas mieux. Pas du tout, à vrai dire. Le souffle court, heurté de douloureux, elle se redressa à nouveau dans la baignoire, et laissant le drap flotter autours d’elle, immaculé étendard fabuleux d’une naïveté depuis longtemps perdue, elle se recroquevilla, pliant les genoux jusqu’à ce qu’ils sortent de l’eau avant d’entourer ses jambes de ses bras et de poser son front contre ses rotules. Son corps était secoué, tour à tour de spasmes, prémices annonciateur d’une crise d’angoisse proche, et de ses respirations saccadées. Elle avait terminé, alors pourquoi ne bougeait-il pas ? Elle voulait qu’il parte, qu’il la laisse, qu’il n’assiste pas à ce triste spectacle, mais en même temps, elle souhaitait presque aussi fort qu’il joue les chevaliers en armure blanche, qu’il la tire de l’eau, la sèche et la couche, avant de la border et de la veiller, repentant. Mais ça n’arriverait pas. Jamais. Et pourtant, elle était dans un tel état qu’elle l’aurait presque laissé faire.

D’une voix cadavérique, neutre, vide, elle parvint à parler, dans un long murmure monocorde et sans relever la tête :

- Je ne fais confiance à personne. Jamais. Je ne peux pas faire confiance aux gens, c’est pathologique, mais je n’y arrive pas… et pourtant, tu avais gagné un semblant de respect et d’attachement, tu avais su t’attirer ma confiance. Tu as tout foutu en l’air…

A nouveau, elle se mit à trembler, des larmes se mettant à couler sur ses joues. Il ne les verrait pas. Il suffisait simplement qu’elle arrive la fatidique phrase qui le ferait partir : Va-t-en, et ne reviens jamais. Quelques mots, une poignée de syllabes, presque rien, et elle aurait la paix, il s’en irait, il ne verrait jamais qu’il avait gagné, qu’il l’avait fait pleurer comme une petite fille.

Si seulement, si seulement elle était capable de définir clairement ce qu’elle ressentait pour lui, tout serait sans doute plus simple. Mais elle était partagée, entre une haine sans nom et une envie fulgurante de le protéger des femmes comme elle, de le garder pour elle, jalousement, de prendre soin de lui et de comprendre comme il était tombé dans les affres du libertinage si jeune. Elle ne l’aimait pas, mais elle tenait à lui, et elle s’était rendue compte qu’elle avait besoin de lui, qu’il l’apaisait. Elle aimait sa compagnie aussi fort qu’elle désirait qu’il quitte la pièce à l’instant présent. Et c’était ce paradoxe qui la perdrait sans doute.
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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeMar 27 Avr - 16:36

Une colère puissante et dévastatrice tourbillonnait dans les beaux yeux de la jeune femme mais il n’en avait pas tenu compte. Adolescent rebelle et libre, il n’en faisait toujours qu’à sa tête sans toutefois en donner ouvertement l’impression. Souple et malin, intelligent, il s’adaptait à sa manière à chaque situation, chaque personne. D’aucun l’aurait qualifié d’opportuniste, jugement dont il se fichait totalement. Il profiter de chaque occasion, ne gardant que les avantages en esquivant au mieux les conséquences néfastes de ses actes. Posé et calme, maître de lui, il savait obtenir ce qu’il voulait grâce à des manières galantes, une argumentation poussée et travaillée, convaincante par la raison ou les sentiments, selon les gens à qui il s’adressait. Ses méthodes et ses talents ne laissaient jamais personne indifférent.

Mais aujourd’hui, seul face à Scarlett, il affichait un calme et une désinvolture qu’il était à cent lieux d’éprouver. Pour la première fois depuis des années, il avait peur. Peur qu’elle le repousse, qu’elle ne veuille plus de lui et qu’elle mette, définitivement et sans espoir de retour, un terme à leur relation. Il aurait beaucoup de mal à s’en remettre, il le savait. Et il avait beau penser qu’une coupure nette et douloureuse achèverait de faire de lui un libertin libéré, il ne voulait pas perdre Scarlett. Il se foutait comme de sa première conquête des formes, de son corps magnifique et de ses caresses expérimentées, ô combien désirables. Il tenait surtout à elle, à sa compagnie, aux lueurs étranges et mystérieuses qui défilaient parfois dans ses yeux, échos lointains de souvenirs douloureux ou trop profondément enfoui pour qu’elle veuille les ranimer. Il aimait, par-dessus tout, sa compagnie cynique mais agréable, ses méthodes franches mais gracieuses ainsi que sa manière de le considérer. Elle voyait en lui un homme, mais aussi un enfant. Elle connaissait son âge et même si elle semblait s’en moquer, elle faisait parfois preuve d’une étrange tendresse, féminine et un peu … maternelle. L’idée était à la fois rassurante et inquiétante, repoussante.

Mais il n’eut pas le temps de s’y attarder plus avant car sans prévenir, Scarlett recula dans la baignoire, se tournant légèrement afin de ramener ses jambes dans l’eau. Le drap autrement blanc ne servait plus à rien désormais. Il n’était plus qu’un linceul transparent flottant délicatement autour du corps gracieux et éminemment féminin du professeur, écran trop fin pour en dissimuler quoi que ce soit mais suffisant pour lui donner un aspect irréel, comme ces songe brumeux qui arrivent à la fin d’un sommeil profond et laissent dans la tête un brouillard agréable, surréaliste. Enroulée dans son étoffe détrempée qui lui collait à la peau par endroit, ne la touchant pas du tout à d’autre, elle semblait vulnérable. Malgré les émotions violentes et tumultueuses qui assombrissaient son regard, elle faisait penser à une petite fille perdue, enfant blessée par une réflexion acide, adolescente brisée par le regard des autres, femme vaincue par des sentiments trop puissants. Pourtant, il savait très bien qu’elle était infiniment plus solide que cela. Elle avait ses faiblesses, comme tout le monde, mais au fond elle ne se laissait pas facilement abattre. C’est pourquoi il peinait à comprendre l’impression de profonde détresse qui se dégageait d’elle.

Soudain, la jeune femme inspira profondément et s’immergea totalement dans la baignoire. Elle avait les yeux clos mais, à cause de l’onde agitée de l’eau, il ne pouvait pas voir précisément l’expression de son visage. Interloqué mais déterminé à obtenir une réponse, il ne bougea pas, fixant le corps trouble et immobile de son amante en attendant qu’elle daigne refaire surface. Cette situation n’était pas sans lui en rappeler une autre et bientôt, sur les traits floutés de Scarlett se superposèrent ceux de Lizzie Cooper, coulant dans la baignoire de la salle de bain des préfets, inconsciente et dévastée. Il avait décidément le chic pour blesser les femmes qu’il courtisait. Mais à tout prendre, il préférait blesser la jeune adolescente, qui en verrait d’autre. Scarlett méritait plus d’égards, plus d’attention et de présence, d’investissement. Il ne pourrait pas aller et venir avec elle comme il le faisait avec toutes les autres. D’une certaine manière, il devait lui jurer fidélité. Pas par sentiment, plutôt par partage. Ils se complétaient, ils se comprenaient, ils avaient énormément de points communs. Un lien s’était installé entre eux, à leur insu certes, mais un fil bien réel les reliait. Il n’aurait pas le courage de scier une telle chaîne. En fait, il considérait cette attache comme un baudrier de secours, une sécurité en cas de chute. Dangereuse constatation … Il hésita soudain à fuir, sans demander son reste.

Mais au même instant, son professeur émergea bruyamment, crevant la surface en inspirant profondément tout en projetant autour d’elle une légère gerbe d’eau. Levant les mains, elle essuya l’eau qui dégoulinait sur son visage et l’empêchait d’ouvrir correctement les yeux. Lorsqu’elle pu enfin croiser son regard, il remarqua qu’elle paraissait presque … déçue. Mais il ne s’attarda pas sur cette lueur étrange. Il ne voulait pas savoir ce qu’elle signifiait. Il ne voulait pas croire qu’elle le pensait lâche au point de revenir pour mieux filer. Et surtout, il voulait une réponse. Il attendait qu’elle lui dise ce qu’ils allaient devenir. Il se doutait qu’elle allait le congédier d’une manière infiniment cruelle et humiliante mais au moins, il serait fixé. Et il ne reviendrait plus. Jamais.

Sauf que ce qui suivit n’était pas du tout ce qu’il avait prévu. Une nouvelle colère, sourde et incontrôlable, incendia le regard de la jeune femme et, dans un mouvement aussi vif qu’inattendu, elle battit de la jambe. Une puissante gerbe d’eau vint lui fouetter le visage, suivit d’une deuxième, d’une troisième … Il perdit le compte alors qu’elle l’aspergeait consciencieusement, le visage déformé par une rage sans nom. Comme autant de claque qu’elle lui donnait, par procuration. Elle lui envoya à la gueule une bonne partie de la baignoire, si bien qu’il pensa qu’elle voulait la vider de cette manière. Il ne broncha pas et ferma simplement les yeux, encaissant en silence. Puis, furieuse et à bout de souffle, elle fini par cesser son petit manège. Il était totalement trempé, plus encore que s’il avait prit une douche si possible, mais il n’esquissa pas un geste. Pas plus qu’il ne parla. Il se contenta de la regarder droit dans les yeux, défiant sans détour la colère presque frustrée qu’il y lisait. Il venait de se faire humilier, clairement, mais il s’en moquait. Car quelque chose dans l’attitude de Scarlett lui donnait à penser que ce n’était pas terminé. Loin de là.

Mais au lieu de poursuivre dans l’évacuation de sa colère, elle se redressa dans la baignoire et remonta les genoux afin de les entourer de ses bras. Candide, fragile. Désirable par trop de vulnérabilité. Elle tremblait et l’onde de la baignoire la trahissait sans pitié, laissant entrevoir le début de crise qui semblait arriver. Son souffle heurté, saccadé et irrégulier venait s’ajouter aux symptômes d’une crise. Et pourtant, Regulus ne bougeait pas. Il ne la prenait pas dans ses bras, il ne l’embrassait pas à perdre haleine, il ne faisait rien d’autre que de la regarder. Autour d’elle, le drap blanc flottait doucement dans l’eau, onde transparente sur le bronze de la baignoire. Une fleur … Un lotus diaphane et délicat. Qu’elle semblait fragile, ainsi positionnée. Lui, ruisselant et trempé, ne disait rien. Il attendait la suite, dont il ne doutait pas de l’existence. Bien lui en prit car la voix de Scarlett résonna alors, impersonnelle et mécanique, presque inhumaine :

- Je ne fais confiance à personne. Jamais. Je ne peux pas faire confiance aux gens, c’est pathologique, mais je n’y arrive pas… et pourtant, tu avais gagné un semblant de respect et d’attachement, tu avais su t’attirer ma confiance. Tu as tout foutu en l’air…

Les tremblements reprirent de plus belle et bientôt, des ronds dans l’eau annoncèrent à Regulus qu’elle pleurait. Les larmes venaient se perdre dans l’océan d’eau douce qu’était la vaste baignoire, troublant le reflet du jeune homme et la quiétude paisible du drap blanc, qui sembla alors s’agiter dans tous les sens. Mais Regulus ne le remarqua même pas.

Scarlett pleurait et il assistait, bien malgré lui, à ce spectacle qu’il n’aurait jamais cru possible. Il n’était qu’un petit con de seize ans, libertin et volage, infidèle et doué, narcissique quoi que s’en foutiste. Il n’était pas digne des larmes qu’elle versait, il en était conscient, mais une part de lui ne pouvait s’empêcher de se sentir … flatté. Il n’était pas rien à ses yeux, pour qu’elle soit dans cet état lamentable. Il comptait pour elle. Et il en était désolé. Il ne méritait pas cette affection qu’elle lui portait, ce lien ténu qu’ils avaient su instaurer les rendait sentimentaux. Indécis et profondément déstabilisé, il songea à tourner les talons sans rien dire, la laissant respectueusement à sa solitude blessée et à son silence meurtrit. Mais s’en aller n’était pas dans ses cordes. Pas sans un mot, sans un baiser, sans un adieu.

Et puis même, il se savait purement et simplement incapable de la laisser là, seule et désarticulée, poupée de chair et de sang dont on avait retiré le cœur pour en faire une machine d’amour. Sans majuscule. D’acte physique en acte physique, elle dérivait comme lui dans l’océan du monde, dans des draps de soie qui voyaient chaque nuit un partenaire différent, dans ces chambres chaleureuses qui ne servaient qu’à partager une étreinte, impersonnelle mais spontanée. L’espace d’un temps, d’une nuit, ils s’oubliaient dans un tourbillon de sensations plus éphémères que la vie elle-même, éternels fuyards d’une réalité qui leur avait tout pris, de leurs rêves à leurs illusions en passant par leurs idéaux d’avenir. Seuls restaient que l’aigreur et l’amertume du passé et la morsure douloureuse du présent, qui se transforme l’instant d’après en un passé avec lequel il faut toujours composer. Chacune de leurs caresses, chacun de leurs baisers n’étaient, au fond, que les marques d’une revanche personnelle sur une vie qui avait glissée sur eux comme la pluie sur les murs et les tuiles du château.
Non, il ne l’abandonnerait pas. Il refusait de n’être qu’un traitre de plus à la longue liste de ceux qu’elle avait vu défiler dans sa vie, dans son lit. Non, il serait plus. Si elle ne lui permettait plus d’être son amant, il serait au moins son ami. Risible, il était trop jeune. Mais il serait là pour elle. Toujours.

D’un geste vif, il défit la boucle de sa ceinture et se débarrassa de son jean, qui tomba au sol avec un bruit métallique, sourd et dont l’écho résonna longuement aux oreilles. Puis, sans attendre qu’elle ne réagisse, il leva une jambe et la glissa dans l’eau tiède. En un rien de temps, il fut totalement dans la baignoire et se glissa derrière la jeune femme sans qu’elle n’ait le temps de bouger ou simplement de parler. S’allongeant en l’installant entre ses cuisses, il passa les bras autour d’elle et l’allongea délicatement contre lui, lui laissant la possibilité de fuir, de lui faire mal ou ce qu’elle voudrait. Avec une tendresse nouvelle, il lui déposa un baiser dans le cou tandis qu’elle laissait la tête aller contre son épaule. Il resserra son étreinte et vint alors murmurer au creux de son oreille :

- Je veux rester. Je ne veux pas t’abandonner comme le lâche que je suis trop souvent. S’il te plaît … Laisse moi rester avec toi.

Il n’ajouta rien et recula un peu ses lèvres, laissant ses doigts effleurer le ventre de son amante, à travers l’étoffe transparente du drap qui séparaient leurs peaux. Il ne défaisait par l’étau de ses bras autour de sa taille gracile, refusant de la laisser partir. Parce que oui, il voulait une réponse. Depuis le début, il n’attendait que ça. Elle venait d’admettre qu’elle s’était un peu attaché à lui, ce qui l’avait choqué. Elle avait eu confiance en lui, peut-être que c’était définitivement perdu mais au moins, ça avait été le cas, l’espace d’un temps. Il avait été l’imbécile de service qui avait tout gâché pour les beaux yeux d’une hystérique de service. Pourquoi avait-il manqué de tomber pour Lizzie, déjà ? Qu’avait-elle de si particulier ? Rien.

S’il avait le courage de rester avec elle, il n’avait pas celui d’admettre que oui, il aimait Scarlett. Plus que Lizzie, plus que n’importe laquelle de ses conquêtes, il l’aimait au point que si elle le lui demandait, il lui offrirait son cœur, sans tergiverser. Il perdrait son statut de libertin le jour ou il lui avouerait ses sentiments, à elle. Pas autrement. Pas à une autre. Juste à Scarlett. Lorsqu’il lui dirait « je t’aime », si un jour il y parvenait, il cesserait d’être le bourreau des cœurs de cette école. Il ne serait plus qu’à elle. En attendant, il multiplierait les conquêtes, passant de fille en fille comme il l’avait toujours fait, tout en se montrant beaucoup plus prudent dans ses choix et dans la manière de réagir avec certaines d’entres-elle.

Il resterait fidèle à Scarlett. Envers et contre elle, à jamais. Sauf que cela, il ne l’avouerait jamais.
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1.0 Scarlett de Lioncourt

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MessageSujet: Re: I don't wanna be in love !   I don't wanna be in love ! Icon_minitimeDim 9 Mai - 15:20

Et il n’y eut plus aucun bruit.

Du moins, rien d’autre que le vacarme assourdissant de ses larmes s’écrasant pathétiquement à la surface de l’eau, gouttes de mer tombant dans les abîmes d’un océan déchainé, rien d’autre que le clapotis des vagues que ses tremblements quasi-frénétiques envoyaient contre la paroi de la baignoire, rien d’autre que ses respirations hachées et les sanglots qu’elle tentait d’étouffer tant bien que mal, parce qu’après tout, elle restait fière, elle ne voulait pas qu’il comprenne qu’il avait réussit à la faire pleurer comme la gosse qu’elle n’était plus. Les battements de son cœurs l’assourdissaient, la rendait folle, elle avait l’impression d’étouffer, d’être enfermée, prise au piège dans un étau, un piège de verre qui doucement se refermait sur elle, comprimant ses poumons, écrasant ses côtes, pressant sa chair. Et plus elle se sentait engluée, comme prise dans du béton, plus elle paniquait, et plus les sables mouvants que devenaient alors ses pensées l’aspiraient rapidement. Cercle vicieux, elle paniquait d’avantage de seconde en seconde, et avec ça, chaque sons semblait amplifié, distordu et inhumain, incessant effets de Larsen qui lui arrachaient les tympans.

Recroquevillée dans cette baignoire devenue gigantesque, si grande qu’elle s’y perdait, elle attendait patiemment qu’il parte. Il passerait la porte et elle pourrait pleinement craquer, fondre réellement en larme sans se soucier de ce qu’il pourrait voir ou deviner. Elle pourrait laisser son corps fatigué se faire secouer par les soubresauts d’affliction qui ne demandait qu’à s’exprimer, elle pourrait le maudire, casser quelque chose, hurler à s’en faire mal et aller s’écrouler dans son lit. Elle attendrait huit heures moins le quart, enverrait un message à McGonagall pour se faire porter pâle, prétextant une extinction de voix ou quelque chose du genre. Elle resterait toute la journée cachée sous ses draps, la tête enfouie dans un oreiller, et ça passerait. Du moins, elle l’espérait.

Non, en fait, elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Il était probable qu’il parte, à présent, parce qu’elle lui avait quand même dit qu’il n’était plus le bienvenue, mais elle n’avait pas été réellement explicite, elle n’en avait pas la force, elle n’était pas sûre d’agir correctement, elle ne savait pas quoi faire, ni comment réagir. Elle ne voulait pas souffrir d’avantage, mais à défaut de chercher le mieux, à présent, elle cherchait le moins pire : le laisser rester et se faire pocher le cœur, ou le faire partir et se retrouver vide et esseulée, glacée et épuisée par un combat qu’elle menait plus contre elle-même, contre ses démons, qu’autre chose. Elle était juste consciente que les restes déjà correctement amochés de son cœur ne feraient qu’éclater, que se fissurer et s’éparpiller d’une manière ridicule sur le sol quand il tournerait les talons et claquerait la porte, et c’était la raison exacte pour laquelle elle ne voulait pas non plus qu’il reste, qu’il stagne... Pas directement, du moins. Elle s’était attachée, elle avait fauté, c’était une faiblesse, un défaut, une coquille d’impression dans une histoire déjà loin d’être parfaite. Jamais elle n’avait voulu tomber pour un adolescent, surtout pas un libertin comme elle, et pourtant, c’était là, elle ne contrôlait plus rien. Elle était stupide, une stupide petite fille qui se retrouve face à sa première peine de cœur. Le pire, c’est que cela avait été prévisible. Elle l’avait retenu, après leur première rencontre, et n’aurait pas dû. Si elle avait été raisonnable, consciencieuse, elle l’aurait laissé filer, comme il désirait le faire. C’eut été la bonne décision. Elle ne s’y était pas tenue. Il était resté. Puis ils s’étaient à nouveau vus, quelques heures après, quand la meilleure chose à faire aurait été de laisser couler de l’eau sous les ponts, d’attendre… Mais elle n’avait pas su réfléchir, elle avait court-circuité son cerveau quand elle s’était rendue compte qu’il lui ressemblait, qu’il était à sa hauteur, à son niveau, qu’il ne se laissait pas démonter. Cela l’avait amusé, au début. A présent, elle en pleurait.

Bien joué, en somme.

Elle releva la tête quand un bruit métallique et trop familier s’éleva dans la pièce. Elle tiqua, aussi ridicule que cela puisse paraître. Elle était tombée plus bas qu’elle ne l’aurait cru, pour être capable d’ainsi reconnaitre entre mille le son d’une boucle de ceinture que l’on défait. Combien d’hommes avait-elle déshabillé ? Combien avaient posé leurs regards lubriques et concupiscents, leurs mains pressées sur elle, sur sa peau pâle et froide, sur ses formes qu’elle savait trop désirable pour que cela ne lui cause pas du tort. Elle jeta un regard à la fois meurtrier et suspicieux à l’adolescent, alors qu’il laissait tomber son pantalon au sol. A quoi jouait-il, sincèrement ? Il n’espérait quand même pas qu’elle l’accueille à bras ouverts, qu’elle accepte une étreinte, à cet instant ? A nouveau, elle fronça les sourcils, en se rembrunissant, et planta à nouveau ses yeux brouillés de larmes dans le vide, fixant sans le voir le voile qui flottait autours d’elle. La paranoïa prenait place, doucement mais surement, et des questions qui n’avaient pas lieu d’être s’ancraient en elle… Les adolescents, les hommes de ce château la prenaient-ils pour une sorte de nymphomane superficielle qu’il suffisait d’allonger pour être pardonné, pour qu’elle ne boude plus. A nouveau, l’idée d’une gifle sonnante et trébuchante se dessina dans son esprit. Elle n’avait pas la force d’esquiver, mais au moindre mouvement déplacé, il pourrait être sûr de se faire décrocher la mâchoire. Elle viderait toute cette haine, toute cette rancœur qu’elle ressentait, même si pour cela elle devait se faire mal elle-même, se blesser les doigts en le faisant, elle le frapperait suffisamment fort pour qu’il en pleure…

Paroles –ou plutôt pensées- en l’air. Elle n’avait pas la force de sortir de la baignoire, alors le frapper… Elle pouvait toujours rêver. Alors elle se laissa faire, poupée désarticulée, chose que l’on bougeait. Elle avait la désagréable sensation de n’être rien d’autre qu’un objet qu’il déplaçait à sa guise, mais elle le laissa s’installer derrière elle, sans réagir, sans un mot. Elle regardait toujours fixement le contenu du bassin quand elle sentit les jambes de l’adolescent brosser sa peau, et il ne fallut pas longtemps pour qu’elle se sente attirée en arrière. Elle n’avait même plus la volonté pour opposer une quelconque résistance. Poupée de chiffon vidée de sens, d’intérêt et de motivation. Elle se retrouva alanguit sur le torse nu de Regulus et elle ne respira plus pendant un moment, trop occupée à se barricader, à se camisoler mentalement. Elle ne devait pas se relâcher, se laisser aller, il ne pouvait pas avoir le pouvoir, c’était hors de question, il avait déjà un empire trop grand sur elle, et Scarlett devait l’avouer, elle était effrayée, terrorisée, comme un animal en cage, comme une gamine qui attend la sanction pour un méfait très grave.

Seulement, lorsqu’il déposa un baiser dans son cou, elle sentit ses bonnes résolutions partir en fumée. Se laisser aller, se noyer dans la facilité, était quand même beaucoup plus simple. Elle changeait, elle n’aimait pas ça, pas le moins du monde d’ailleurs. De Reine des Glaces, elle passait à créature faible, une femme abattue et vulnérable. C’était exactement de cette manière qu’elle avait plongé dans les affres du libertinage : après la mort de Benjamin, elle avait été fragile, une loque humaine, et la compagnie d’un autre homme lui avait permis de relever la tête. Mais elle s’était lassée de lui au moment même où elle avait réalisé que même si elle s’attachait à lui, elle ne pourrait jamais l’aimer de cette passion pure et saine qui l’avait animé durant les mois passés près de feu l’adolescent. Alors voila, elle sombrait à nouveau, et le responsable de son tourment était celui à lui amener un peu de réconfort, ce qui était encore moins Scarlett que le simple fait de craquer. Si elle avait été un tant soit peu maligne, un peu moins masochiste surtout, elle l’aurait congédié avant de se reprendre, de retrouver une allure décente et de filer à Pré-au-Lard, à Londres, à Paris même, n’importe où, pour trouver un amant pour la nuit, pour se changer les idées. Sauf que non, rester là, las, sans bouger, appuyer sa tête contre l’épaule du jeune homme, était beaucoup plus simple, beaucoup plus reposant, pour le moment. Elle s’en mordrait les doigts, elle le savait, mais elle n’avait pas suffisamment de bon sens à l’heure actuel pour tenter d’éviter le carnage qui se préparait.

Visiblement, il prit l’absence de rebuffade pour une autorisation et bientôt, l’étreinte qu’il maintenait autours d’elle se resserra un peu et il murmura :

- Je veux rester. Je ne veux pas t’abandonner comme le lâche que je suis trop souvent. S’il te plaît … Laisse moi rester avec toi.

Les mots cinglèrent, se battant avec le souffle du jeune homme, s’écrasant dans la tête de Scarlett avec une violence rare. Il choisissait de se montrer brave quand il ne le fallait pas, quand c’était le plus dangereux, quand ils risquaient tous les deux de se détruire. La faiblesse n’était pas bénéfique, pour personne, encore moins pour les gens comme eux, pour les personnes comme eux qui entretenaient cette pseudo liberté en ayant des mœurs légères, en ne se souciant ni des convenances, ni de la bienséance… Et pourtant, le libertinage avait ses codes, son étiquette, et la première règle, la plus importante, la seule qu’il fallait respecter était de ne pas s’accrocher, de ne pas s’enticher de quelqu’un, de tout faire pour détruire ceux qui doucement pouvaient prendre une place quelconque dans un cœur qui n’avait pas lieux de se faire entendre, de régenter le reste. Elle sombrait, elle en était consciente, le laissait agir ainsi, s'alanguir de la sorte sur lui et se sentir soulager qu'il soit là pour la tenir entière était une erreur, et elle savait qu'elle paierait les frais de cette petite fantaisie très vite.

Mais pour l'heure, elle n'avait ni la force, ni la volonté, de faire quelque chose qui pourrait la sauver. Enfin, sauver... c'était un bien grand mot. Encore eut-il fallut que le libertinage, la froideur, la légèreté des mœurs et l'absence de sentiment et d'humanité puissent être considérés comme salvateur, ce qui était loin d'être fait. Jusqu'à preuve du contraire, elle finirait seule, aigrie, fanée, une de ses veilles dames coquètes que l'on regarde avec condescendance en s'indignant de leur passé. Son salut n'était pas là, il n'était pas non plus dans les bras de cet adolescent, mais pour l'instant, cela en était suffisamment proche. Elle se sentait presque aimé. Presque. Elle n'en oubliait pas moins celui qui l'étreignait, malgré son état. Cela restait Regulus, il était surement aussi volage et faux qu'elle. Autant qu'elle sache, sa parole avait autant de valeur que les compliments de mauvaise foi qu'elle lançait à ses victimes pour les attirer dans ses filets, pour qu'ils, les hommes qu'elle séduisait, se sentent spéciaux, galvanisés. Douce illusion que d'avoir attirée l'attention de la mante religieuse... Et là, elle se laissait bercer par ces mêmes mots, ce repentit feint, cette délicatesse imitée.

Il était peut-être honnête, mais elle aurait été profondément étonnée. Et puis, elle n'avait aucun moyen de savoir, hormis peut-être une dose de véritaserum... Sauf que, premièrement elle n'en avait pas sous la main, et deuxièmement, elle ne tenait pas à connaitre tout ce qu'il avait en tête, surtout s'il mentait. Elle préférait le doute, c'était moins vexant et moins douloureux.

Elle détestait cet état, cette lucidité voilée, cette conscience endormie. Elle se trouvait incapable de réfléchir, mais en même temps, une série d'évidence la frappait avec une violence sans nom. Elle ne voulait pas qu'il parte, mais il le fallait. Elle voulait qu'il reste, mais elle ne supportait pas l'empire qu'il avait sur elle. Elle refusait de s'engager mais la simple idée qu'il reste et s'excuse la touchait, même si c'était faux. Il se donnait au moins la peine de ne pas la froisser d'avantage. Ou alors, redoutait-il ses foudres s'il la provoquait d'avantage ? Un vacarme digne d'un orchestre du quatorze juillet galopait joyeusement dans sa tête, c'était le Vol du Bourbon joué beaucoup trop fort pour que sa santé mentale et sa détresse s'en accommode...

Elle réalisa qu'elle tremblait, et que ce n'était pas à cause du contact absent des doigts du jeune homme sur sa peau. Elle avait froid. Réellement froid, dans cette baignoire à moitié vide, nue sous un drap maintenant gelé qui collait à son épiderme sans pitié. Sans se dégager de l'étreinte qu'il maintenait autours d'elle, elle leva une jambe, allant pousser le robinet d'eau chaude pour faire couler une cascade fumante, remplissant à nouveau le petit bassin, diluant les larmes qui roulaient toujours sur ses lèvres et floutant les ondes que provoquaient ses tremblements d'affliction. Elle laissa l'eau couler, replongeant un peu plus dans les abîmes claires et tentantes de cet océan privé qu'elle s'était crée et qu'il avait investi.

Il lui fallut un moment pour parvenir à coordonner ses mouvements, et lorsque les premiers fracas de l'eau sur le sol se firent entendre, signe que la baignoire venait de déborder, elle parvint à bouger, se retournant un peu dans les bras de l'adolescent, et s'appliquant méthodiquement à ne pas croiser son regard. Sans réellement s'en rendre compte dans un premier temps, elle posa ses ongles sur son pectoral, là où un romantique aurait dessiné un cœur et appuya doucement. Il tressaillit, la faisant sursauter aussi, et elle réalisa à se moment là qu'elle avait mis en application une idée qui l'avait effleuré précédemment.. Ses ongles rouges carmins, outranciers, vulgaire même, étaient enfoncés dans la peau, laissant une marque comme Akasha, la compagne de son ancêtre, avait pu le faire... Sauf qu'elle n'était pas cette femme, elle n'était pas aussi cruelle et vile que la reine des damnés. Elle cessa d'appuyer, décalant ensuite un peu sa main pour voir les cinq marques violacées imprégnés dans sa chair juvénile.

Cela lui arracha un sourire. Sardonique, un rien machiavélique même. En fait, si, en bien des points, elle était semblable à Akasha, c'en était effrayant... Elle se reprenait en sombrant encore plus. Elle tombait dans un cynisme et une lucidité blasée, réalisant qu'il n'y avait pas d'issue qui ne soit pas crève-cœur... Ils tomberaient tous les deux, où se briseraient en tentant d'échapper à la première solution... C'était pathétique, la monnaie de leur pièce, la revanche, le karma. Retour de flamme, théorie des domino, effet papillon, il y avait tellement d'expression pour exprimer ce qu'il se passait, mais une seule idée était à retenir : il allait se prendre leur passé respectif dans les dents et clairement, ce ne serait pas beau à voir, Scarlett en était intimement convaincu.

Elle ne dit rien cependant, choisissant encore une fois cet espèce de confort, celui des bras du jeune homme, cette factice impression de sécurité. Elle préférait se perdre contre son torse que d'écraser son visage dans son coussin, c'était un peu moins pathétique. Quoi que, avoir besoin de quelqu'un n'était pas spécialement reluisant. Doucement, elle posa sa paume contre les cinq marques qu'elle avait gravé, caressant doucement la peau comme si elle cherchait à effacer ce qu'elle venait de faire, sans trop savoir pourquoi.

L'eau coulait toujours par dessus les rebords de la baignoire, se fracassant contre le sol en éclat répétitif et horrifique, et la température du bain devenait de plus en plus élevée, frôlant la morsure brulante. Elle consentit à réagir au bout d'une dizaine de minutes, se redressant pleinement, se dégageant des bras de Regulus, coupant l'eau et le toisant pendant un instant.

Elle resta interdite un instant, hésitant réellement quant à ce qu'elle pouvait et devait faire. Fermant les yeux et pressant ses lèvres l'une contre l'autre, elle décida d'assumer le poids de ses erreurs passées, d'aller jusqu'au bout, et sans plus réfléchir, elle retourna dans l'eau, allant enfouir sa tête au creux du cou du jeune homme et passant ses bras autours de sa taille, s'attachant à lui comme elle ne l'avait jamais fait, se montrant plus pitoyable et vulnérable que jamais...
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